825, 22 décembre. — « Ad illa Warda » près d'Angeac.

Pépin Ier, à la prière du comte Bernard, rend à l'abbaye de Saint-Maixent le domaine de Tizay en Poitou qui avait été donné en bénéfice audit comte.

Référence : Léon Levillain et Maurice Prou (éd.), Recueil des actes de Pépin Ier et de Pépin II rois d'Aquitaine (814-848), Paris, 1926, no5.

A. Original perdu.

B. Copie du xviiie s., par Dom Fonteneau, Bibliothèque de Poitiers, Collection Dom Fonteneau, vol. XV, p. 17, d'après « le Cartulaire des religieux, fol. 82 ».

C. Copie du xviiie s., par Dom Fonteneau, pour Moreau, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 284, fol. 243, « extrait du Cartulaire de S. Maixent, fol. 82. »

D. Copie du xviie s., par Dom Estiennot, dans ses Antiquitates in diœcesi Pictaviensi Benedictini ordinis, pars secunda, Bibliothèque nationale, ms. lat. 12756, p. 415, « ex cartulario Si Maxentii », peut-être d'après une copie du Cartulaire.

E. Copie du xixe s., par P. de Fleury, dans sa transcription de la Collection Dom Fonteneau, Bibliothèque nationale, ms. lat. 18390, fol. 1, d'après B.

a. Dom Bouquet, Recueil des historiens de la France, t. VI, p. 664, n° iii, d'après D.

b. Alfred Richard, Chartes et documents pour servir à l'histoire de Saint-Maixent, t. I (Archives historiques du Poitou, t. XVI), p. 3, d'après B.

Indiqué : De Foy, Notice des diplômes, p. 376.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 171.

Indiqué : Böhmer, Regesta Karolorum, n° 2066.

Indiqué : R. Giard, Catalogue, n° 5.

La date de ce diplôme ne peut pas avoir été textuellement copiée par l'auteur du Cartulaire sur l'original : le mot « eodem » est une interprétation du copiste. On peut dire, il est vrai, que, si ce copiste a écrit « eodem », c'est que son modèle portait bien le même nombre pour les années de l'empire et pour celles du règne de Pépin Ier. Et alors, la question se pose de savoir si le 22 décembre pouvait être à la fois dans la douzième année de l'empire de Louis le Pieux et dans la douzième année du règne de son fils en Aquitaine.

Pour que cela fût possible, il faudrait que le point de départ du règne de Pépin Ier eût été pris en 814 avant le 22 décembre ; mais voici qu'un diplôme dont la date ne peut prêter à aucune équivoque nous montre que le 25 décembre 815 était dans la première année du règne : c'est le diplôme pour Saint-Maurice d'Angers du 25 décembre 837 qui porte une date d'année déterminée par la première indiction, par la 24e année du règne de l'empereur et par la 23e du gouvernement de Pépin, c'est-à-dire par le synchronisme ordinaire dans la seconde période du règne, avec l'unité d'écart entre les deux nombres d'années.

On doit donc admettre une erreur du copiste san-maixentais, erreur qui s'explique dans une certaine mesure : le copiste, qui venait de transcrire le nombre XI pour le quantième des calendes et le nombre XII pour l'année impériale, a pu commettre par distraction une confusion entre ces deux nombres quand il a lu de nouveau le nombre XI pour l'année du règne.


Pippinus, gratia Dei rex Aquitanorum. Cum locis divino cultui mancipatis largitionis nostre munere quippiam conferimus, id nobis et ad stabilitatem regni nostri et ad eterne vite premium capessendum profuturum liquido credimus. Idcirco notum fieri volumus omnium fidelium sancte Dei ecclesie nostrorumque, presentium scilicet et futurorum, sollertia quia, ob deprecationem Bernardi comitis, placuit nobis quendam villam que vocatur Titiacus quem ipse Bernardus in beneficio habuit, quod est in pago Pictavensi, cum omnibus rebus et hominibus ad se presenti tempore juste et legaliter aspicientibus et pertinentibus, ad monasterium quod dicitur sancti Maxentii, ubi presenti tempore venerabilis vir Reinardus abba preesse videtur, reddere et de nostro jure in jus et dominatione predicti monasterii et monachis ibidem Deo famulantibus conferre. Hanc itaque villam cum domibus, edificiis, mancipiis, vineis, terris cultis et incultis, silvis, pratis, pascuis, aquis aquarumve decursibus, molendinis, adjacentiis, perviis, exitibus et regressibus, mobilibus et immobilibus, et quantumcumque ad predictam villam Titiacum presenti tempore pertinere videntur, totum et ad integrum predicto venerabili monasterio sancti Maxentii et congregationi ibidem Deo famulanti concessimus, ita videlicet ut quicquid ab hodierna die et tempore rectores et ministri ejusdem monasterii de jamdicta villa vel de is que ad eam pertinere videntur ob utilitatem et necessitatem ejusdem monasterii facere et ordinare atque disponere voluerint, libero in Dei nomine per hanc nostram auctoritatem perfruantur arbitrio faciendi quicquid elegerint. Et ut haec auctoritas a fidelibus sancte Dei ecclesie nostrisque melius credatur, diligentius conservetur, manu propria subter firmavimus et de anulo nostro sigillari jussimus.

Signum (Monogramma) Pippini regis.

Data XI kal. januarii, anno XII imperii domni Ludovici serenissimi augusti et <eodem> regni nostri. Actum ad illa Warda prope Andiaco. In Dei nomine, feliciter. Amen.