830, 29 janvier – 831, début de janvier. — Le Palais.

Pépin Ier, à la requête de Wifredus, comte de Bourges, approuve la fondation du monastère de l'Estrée (Saint-Genou) et confirme les donations faites par le comte audit monastère auquel il accorde l'immunité.

Référence : Léon Levillain et Maurice Prou (éd.), Recueil des actes de Pépin Ier et de Pépin II rois d'Aquitaine (814-848), Paris, 1926, no16.

A. Original perdu.

B. Analyse de la fin du xe s., dans les Sancti Genulfi episcopi et martyris translatio et miracula.

a. J. Bolland, Acta sanctorum, janvier, t. II, p. 88.

b. Du Bouchet, La véritable origine de la seconde et troisième lignée de la maison royale de France, preuves, p. 253, extrait.

c. Dom Mabillon, Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, saec. IV, pars 2, p. 226.

d. Dom Bouquet, Recueil des historiens de la France, t. VI, p. 223.

e. O. Holder-Egger, dans les Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XV, p. 1207.

La date d'année de notre diplôme nous est fournie par les données chronologiques que l'hagiographe emprunta à l'acte lui-même : la dix-septième année de l'empire et la seizième du règne de Pépin s'étendent du 29 janvier 830 au 28 janvier 831.

En 830, Pépin, appelé d'Aquitaine par les meneurs de la révolte qui venait d'éclater au mois de mars, marchait en armes contre son père et le déposait à Compiègne du consentement de son frère Lothaire qui accourait d'Italie et le rejoignait dans cette ville entre le 24 et le 30 avril. L'entente des deux frères fut de courte durée. Le diplôme que le roi d'Aquitaine donna à Saint-Germain-des-Prés indique peut-être que celui-ci rentra en Aquitaine dans le courant de l'été. Pépin se laissait gagner par les promesses dont son père flattait son ambition : bien qu'on ne nous dise pas qu'il ait assisté dans les premiers jours d'octobre à l'assemblée de Nimègue où les deux partis, celui de Louis le Pieux et celui de Lothaire, vinrent en armes, et où l'empereur recouvra son pouvoir impérial, il est vraisemblable qu'il y prit part et que, dès lors, il ne quitta guère la cour de Louis le Pieux avant la réunion du plaid général qui eut lieu dans les premiers jours de février 831 et où il reçut de son père la récompense promise à son concours.

Notre diplôme, ayant été rendu dans une assemblée de grands tenue, près de Limoges, ne nous paraît guère pouvoir être que de février ou mars 830 ou du milieu de l'année, dans l'état de nos connaissances. Mais trop de faits nous échappent pour que, pour notre classement, nous puissions adopter d'autre date que celle-ci : 830, 29 janvier-831, début de janvier.

Nous reproduisons le texte de la dernière édition.


Postquam vero clarissimus vir (Wifredus) haec studiose peregit, domno Pipino regi ecclesiae fundatae causam innotuit. Cui supplices deinde preces effudit ut ea quae gesserat ejus excellens roborare dignaretur auctoritas. Cujus orationem rex placide suscipiens, in presentia primorum palatii totiusque nobilitatis, tanti viri petitionem fieri decrevit. Ergo proposuit edictum quod praesentibus et futuris voluit esse notum statuitque praecepto ut isdem locus, Strada videlicet, ab omnium potestatum inquietudine maneret immunis, et nullus cujuslibet potentiae judex aut exactor in eodem loco vel foro quod inibi concesserat haberi ad multorum utilia negotia peragenda judicium aut exactionem ullam facere presumeret, exceptis rectoribus ejusdem loci. Quod ut imperpetuum maneret inconvulsum, a suis notariis scripto mandari et anulo proprio scriptum jussit insigniri, in conventu nobilium, in Joguntiaco palatio, anno septimo decimo imperii domni Ludovici serenissimi augusti, sui genitoris, et sexto decimo sui regni...