836, 29 juin – 838, avant le 14 décembre. — Vouneuil.

Pépin Ier donne à Heccardus, son fidèle, la « villa » de Perrecy avec la maison seigneuriale et la chapelle de Saint-Pierre, et la « villa » de Sancenay dans la viguerie de Garbaldus, toutes deux en Autunois.

Référence : Léon Levillain et Maurice Prou (éd.), Recueil des actes de Pépin Ier et de Pépin II rois d'Aquitaine (814-848), Paris, 1926, no38.

A. Original perdu.

B. Copie de l'an 1721, par J. Bouhier, dans son Cartulare monasterii Patriacensis ordinis sancti Benedicti, Bibliothèque nationale, ms. lat. 17721 (anc. Bouhier 126), p. 18, d'après le Cartulaire du xie s. perdu.

C. Copie du xviie s., par Chifflet, dans ses Collectanea Burgundica, Bibliothèque de la Société des Bollandistes, à Bruxelles, d'après le Cartulaire perdu, charte n° 3.

D. Copie de l'an 1664, par Pérard, Recueil de plusieurs pièces curieuses servant à l'histoire de Bourgogne, p. 24, n° 3, d'après le Cartulaire perdu.

E. Copie du xviiie s., Bibliothèque de Dijon, ms. 1132 (Baudot 180), fol. 6, n° 3, d'après le Cartulaire perdu.

F. Copie du xviie s., dans le Monasticon Benedictinum, t. XXXII. P, Bibliothèque nationale, ms. lat. 12689, fol. 64 v°, « ex tabulario Patriciacensi », d'après le Cartulaire perdu.

G. Copie du xviie s. de la date, dans une analyse, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 142, fol. 58 v°, d'après le Cartulaire perdu, charte n° 3.

a. Pérard, Recueil de plusieurs pièces curieuses servant à l'histoire de Bourgogne. Voir ci-dessus, sous la lettre D.

b. Dom Bouquet, Recueil des historiens de la France, t. VI, p. 677, n° xix, d'après a.

c. M. Prou et A. Vidier, Recueil des chartes de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, t. I, p. 47, n° xx, d'après BCDEF.

Indiqué : Dom Bouquet, [Catalogue manuscrit des diplômes de 775 à 987], Bibliothèque nationale, ms. fr. nouv. acq. 22211, fol. 259 (ann. 839).

Indiqué : De Foy, Notice des diplômes, p. 451.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 195.

Indiqué : Böhmer, Regesta Karolorum, n° 2081.

Indiqué : R. Giard, Catalogue, n° 23.

Ce diplôme ne soulève pas d'autre question à examiner que celle de la date. Les deux éléments de la date tirés du règne impérial de Louis le Pieux et du règne de Pépin concordent entre eux et sont en désaccord avec l'indiction. Celle-ci, la quatorzième, est celle de 836 ; mais ceux-là répondent à 839. En 839, Pépin Ier était mort. L'on est naturellement porté à donner la préférence à l'indiction sur les années du règne ; et l'on est alors amené à considérer que les nombres XXVI et XXV donnés respectivement pour l'année impériale et pour l'année de règne résultent d'une faute de lecture assez courante, et doivent être ramenés à XXIII et XXII : ce qui rétablit la concordance des trois termes du synchronisme.

C'est à cette solution très séduisante que se sont tenus les derniers éditeurs du texte et M. René Giard ; nous nous y arrêterions aussi sans hésitation, si la souscription de chancellerie ne venait y contredire en nous montrant à la tête de la chancellerie de Pépin Ier Isaac au nom de qui le clerc Albericus a reconnu l'acte.

Isaac, qui a souscrit les diplômes comme substitut des chanceliers Dodo et Hermoldus de 835 à 838, a pris constamment la qualité de « clericus » dans les souscriptions jusqu'au mois d'avril 838 où il s'intitule « diaconus » dans le dernier acte auquel il appose sa signature comme notaire. Promu au diaconat entre le 28 mars et le 23 avril 838, il fut élevé ensuite au rang de chancelier. Il n'aurait pu, en 836, être mentionné comme chancelier au bas d'un diplôme pour reparaître ensuite comme simple clerc et notaire de chancellerie en 837 et 838.

Pour expliquer la juxtaposition d'une telle date et d'une telle souscription de chancellerie, peut-on invoquer une discordance de l'acte juridique et de la documentation ? On constate que les originaux des diplômes carolingiens portent souvent une date écrite d'une main autre que celle qui a tracé le corps de l'acte : on en conclut légitimement que ces actes ont été datés après que le titre original a eu reçu tout ce qui lui conférait ses caractères d'authenticité et d'autorité : souscription de chancellerie, « manus » du roi et sceau. Mais était-ce une règle absolue que la date ne fût apposée qu'après l'accomplissement des dernières formalités ? Dans d'autres originaux, il semble bien que la date fut écrite en même temps que la teneur par le scribe de la chancellerie. Mais alors, ces actes ne devaient-ils pas être immédiatement reconnus et signés par le chancelier ou le notaire, soumis à la signature du roi et scellés ? Peut-on admettre que notre diplôme eût été daté d'abord et qu'ensuite il fût resté deux ans avant d'être définitivement expédié ? Cela ne nous paraît guère possible.

Toutefois, comme trop d'éléments de la cause nous échappent pour que nous puissions trancher la difficulté, nous ne proposerons pas de corriger la date que les copies nous fournissent ; nous ne rejetterons pas sans appel les corrections proposées par les derniers éditeurs. Mais, pour classer le diplôme parmi les autres actes de Pépin Ier, nous n'hésitons pas à donner la préférence à la souscription de chancellerie et à ranger l'acte à côté des autres documents de 838 souscrits par Albericus à la place d'Isaac. Dans ces conditions, on conçoit qu'il serait arbitraire d'appliquer la date du jour, 29 juin, à l'année 838. Nous devons placer notre diplôme entre le 29 juin 836 et le 13 décembre 838, date de la mort de Pépin Ier.


Pipinus, ordinante divinae gratia majestatis, Aquitanorum rex. Regalis celsitudinis moris est fideles suos donis multiplicibus et honoribus ingentibus honorare atque sublimare. Proinde morem parentum regum videlicet predecessorum nostrorum sequentes, libuit celsitudini nostrae quemdam fidelem nostrum, Heccardum nomine, de quibusdam rebus proprietatis nostrae honorare atque in ejus juris potestatem liberalitatis nostrae gratiam conferre. Idcirco noverit experientia atque industria omnium fidelium nostrorum, tam praesentium quam et futurorum, quia concedimus eidem fideli nostro, Heccardo nomine, ad proprium quasdam res juris nostri quae sunt sitae in pago Augustidunense in agro Patriciacense, id est ipsa villa Patriciacus cum casa indominicata vel capella in honore sancti Petri constructa, cum appendiciis eorum, necnon et in ipso pago, in vicario Garbaldo, villa quae dicitur Sinciniacus vel mancipiis supra degentibus memorato predictoque fideli nostro, Heccardo nomine, ad proprium per hanc nostrae auctoritatis conscriptionem concedimus, et de nostro jure in jus et potestatem illius solempni donatione transferimus, ita videlicet ut quicquid ab hodierna die et tempore exinde pro sua utilitate atque commoditate jure proprietario facere decreverit liberam et firmissimam in omnibus habeat potestatem faciendi. Et ut haec nostrae largitionis atque donationis auctoritatis perpetuam obtineat firmitatem, manu propria subter firmavimus et anuli nostri [impressione] sigillari jussimus.

Signum Pipini gloriosissimi regis.

Albericus clericus ad vicem Isaac recognovit (Monogramma).

Data III kl. julii, indictione XIIII, anno, Christo propitio, XXVI imperante domno Ludovico imperatore et XXV regni nostri. Actum Vodilogilo. In Dei nomine, feliciter. Amen.


Localisation de l'acte

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