847, après le 1er sept. – 848, avant le 26 févr. (probablement de 848, 1er févr.). — Clermont-Ferrand.

Pépin II, à la requête de Lanfridus, abbé de Mozac, concède audit monastère des « villae » situées en Auvergne, l'une Flagheac dans la viguerie de Brioude, l'autre Premilhat dans la viguerie de Riom, à l'occasion de la translation des reliques de saint Austremoine de Volvic à Mozac, à laquelle il a présidé.

Référence : Léon Levillain et Maurice Prou (éd.), Recueil des actes de Pépin Ier et de Pépin II rois d'Aquitaine (814-848), Paris, 1926, no58.

Diplôme perdu, dont l'original a été utilisé par le faussaire qui a forgé le prétendu diplôme de Pépin le Bref (ci-dessous, n° LXIV), donné à Clermont, le 1er février de la vingt-quatrième année du règne, par lequel Pépin le Bref, roi d'Aquitaine, à la requête de Lanfridus, abbé de Mozac, confirme à l'abbaye de Mozac fondée et dotée par le sénateur romain Calminius et par sa femme Numadia avec le consentement des rois Thierry III et Clovis III, dont les actes et diplômes lui ont été présentés, les nombreuses donations qui avaient été faites par ces rois tant à Calminius et à Numadia qu'à l'abbé Euterius et à la congrégation de Saint-Pierre et Saint-Caprais, à savoir les églises de « Podongas » en Limousin, de Vieille-Brioude dans la viguerie de Brioude, de Saint-Victor dite de « Heremus » dans la vallée de la Dore, de Saint-Porcien de Bort, de Saint-André de Pagnant dans la viguerie de Thuret, de Saint-Didier avec les « villae » de Loriges et de « Nintrangas » qui sont situées dans la « vicaria Viganensis », de Naves dans la viguerie de Chantelle, de Saint-Bonnet dite de Charbonnières avec ses dépendances sises à « Montana », de « Modon » avec vingt-cinq manses, les « villae » de Saint-Bonnet et de « Plumberias », l'église de « Sadoc » bâtie près du monastère et dédiée à saint Martin dans la viguerie de Riom avec la « villa » de Pragoulin dans la viguerie de Randan, la chapelle de Saint-Hilaire au Moulin-Fondiou qui dépend de Pragoulin avec les manses et vignes dépendants dudit Pragoulin et sis aux Chassaignoles, et tout ce qui a fait partie de ce patrimoine en Auvergne, Berry, Limousin et Bourgogne ; enfin, à l'occasion de la translation des reliques de saint Austremoine de Volvic à Mozac qu'il a lui-même faite, le roi donne au monastère deux « villae » situées dans le comté d'Auvergne, l'une Flagheac en Brivadois, l'autre Premilhat dans la viguerie de Riom.

A. Original du prétendu diplôme de Pépin le Bref perdu.

B. Copie en partie figurée du xviiie s., Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 284, fol. 160, d'après A.

C. Copie du xviie s., par le président Savaron, lieutenant-général de la sénéchaussée d'Auvergne, pour Dupuy, Bibliothèque nationale, Collection Dupuy, vol. 822, fol. 82, « ex archivis monasterii Mauziacensis », probablement d'après A.

D. Copie en partie figurée du xviie s., dans le Monasticon Benedictinum, Bibliothèque nationale, ms. lat. 12684, fol. 99, d'après A.

E. Copie du xviie s., Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 263, fol. 126, « ex archivis monasterii Mausiacensis », probablement d'après A.

F. Copie de l'an 1646, dans Du Bouchet, La véritable origine de la seconde et troisième lignée de la maison royale de France, preuves, p. 241, « charte tirée des archives du monastère de Mozac en Auvergne », probablement d'après A.

G. Copie de l'an 1842, par Cohadon, Recherches historiques sur Mauzac, dans J.-B. Bouillet, Tablettes historiques de l'Auvergne, t. III, p. 37, n° 1, d'après une copie prise sur A par Michy, notaire royal à Riom, le 11 mai 1683.

H. Copie de l'an 1656, par les Sainte-Marthe, Gallia christiana, t. IV, p. 630, 2e colonne, « ex codice autographo viri cl. Joannis Savaronis, eruditissimi Arverni ».

I. Copie du xviiie s., pour Dom Bouquet, Bibliothèque nationale, ms. fr. nouv. acq. 22210, fol. 14, d'après d.

a. Du Bouchet, La véritable origine de la maison royale de France. Voir ci-dessus, sous la lettre F.

b. Sainte-Marthe, Gallia christiana. Voir ci-dessus, sous la lettre H.

c. Le Cointe, Annales ecclesiastici Francorum, t. VIII, p. 229, d'après FH.

d. Gallia christiana, t. II, instrumenta, col. 108, n° 43, d'après H.

e. Cohadon, Recherches historiques sur Mauzac. Voir ci-dessus, sous la lettre G.

f. H. Gomot, Monuments historiques de l'Auvergne. Abbaye royale de Mozat (Ordre de Saint-Benoît), publication de la Société du Musée de Riom, p. 244, d'après e.

g. L. Levillain, La translation des reliques de saint Austremoine à Mozac et le diplôme de Pépin II d'Aquitaine (863), dans Le Moyen Âge, 1904, p. 331, d'après BCDEG.

Indiqué : Dom Bouquet, [Catalogue manuscrit des diplômes de 775 à 987], Bibliothèque nationale, ms. fr. nouv. acq. 22211, fol. 255 (ann. 834) et fol. 257 v° (ann. 838).

Indiqué : Georgisch, Regesta chronologico-diplomatica, t. I, col. 38, s. d., n° 2.

Indiqué : De Foy, Notice des diplômes, p. 414, ann. 833.

Indiqué : Inventaire des livres qui se sont trouvez chez Madame Savaron et qui ont relation à la couronne de France ou autres qui sont les ouvrages de Monsieur Savaron, fait en 1785, 1re liasse, n° A, fol. 64 et 113, publié dans Ant. Vernière, Le président Jean Savaron, p. 64, n° 24.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 182, ann. 833.

Indiqué : Th. Sickel, Die Urkunden der Karolinger, t. II, p. 420, parmi les Acta spuria.

Le diplôme de Mozac, dont nous donnons le texte ci-dessous, est un acte faux qui a été mis par les uns sous le nom de Pépin le Bref, par les autres sous celui de Pépin Ier d'Aquitaine, enfin par le dernier éditeur sous celui de Pépin II. Une nouvelle étude de la question nous a convaincus que ce sont les premiers qui ont raison.

Il est incontestable que l'acte qui a servi de modèle au faussaire était un diplôme de Pépin II. Le protocole initial « In nomine sancte et individue Trinitatis. Pipinus, opitulante divine majestatis gratia, Aquitanorum rex », qui n'appartient ni à la chancellerie de Pépin le Bref ni à celle de Pépin Ier d'Aquitaine se retrouve, à l'invocation près, dans deux diplômes authentiques de Pépin II, l'un en faveur de Saint-Chaffre, l'autre pour Saint-Étienne de Limoges. L'eschatocole n'est pas moins caractéristique. En effet, l'annonce des signes de validation est diplomatiquement excellente : « Hec ergo auctoritas ut semper maneat inconvulsa, monogramma nostrum inserere curavimus ac de anuli nostri impressione insigniri subter jussimus. » Cette formule ne se rencontre jamais ainsi exprimée dans les diplômes de Pépin le Bref et de Pépin Ier d'Aquitaine ; cinq diplômes authentiques de Pépin II, dont un nous est conservé en original, nous l'ont transmise, ainsi qu'un sixième document dont les formules finales sont bonnes bien que l'acte soit mauvais. La souscription du roi « Signum Pippini (Monogramma) praecellentissimi regis » convient aussi à Pépin II puisque le qualificatif de « praecellentissimus » est constamment employé dans les souscriptions des diplômes de ce roi, jamais dans celles de Pépin le Bref, une fois dans celles de Pépin Ier. La souscription de chancellerie « Joseph subdiaconus ad vicem Adeberti episcopi recognovi et subscripsi » vient encore en droite ligne d'un original de Pépin II, réserve faite du nom et du titre du chancelier, car, non seulement il n'y a jamais eu de notaire nommé Joseph ni dans la chancellerie de Pépin le Bref ni dans celle de Pépin Ier, comme l'observait avec raison l'abbé de Foy, tandis qu'on trouve un notaire de ce nom et de même grade ecclésiastique dans la chancellerie de Pépin II, mais encore la signature de ce personnage a été en quelque sorte calquée sur celle que livrait au faussaire son modèle original et qui nous est connue d'autre part grâce à deux originaux et à des copies. Enfin la date est d'un style excellent, et tous les éléments constitutifs, réserve faite des chiffres, sont certainement empruntés à une charte du même prince, car ils sont disposés dans le même ordre au bas des actes les plus sûrs émanés de l'autorité de Pépin II : « Data kl. februarii, indictione XI, anno XXIIII regnante Pippino inclito rege. Actum Arvernis civitate publica. In Dei nomine, feliciter. Amen ». Cette date est même suivie de notes tironiennes que le fac-simile donné par B permet de lire en toute certitude : « Deo gratias. Misereatur scriptore Deus. AMHN. » Une telle disposition se retrouve, avec la même formule, dans un diplôme original de Pépin Ier expédié par la chancellerie de Pépin II en faveur de l'abbaye de Solignac, comme nous croyons l'avoir établi, ou avec la formule simplifiée « Deo gratias » dans un autre diplôme de Pépin II souscrit par le même notaire Joseph.

Il est à peu près certain aussi que le faussaire emprunta d'autres éléments de style à son modèle. Le préambule : « Si enim fidelibus domni Dei oportunis petitionibus benignum accommodamus assensum, regie majestatis opera frequentamus » est d'un style carolingien très correct. La notification : « Idcirco fieri voluimus omnium in notitia fidelium nostrorum magnitudinis, scilicet presentium sive futurorum, qualiter Lanfridus abbas ac ejus congregatio, adientes presentiam dignitatis nostre, obtulerunt... » est certainement modelée sur celle d'un acte carolingien authentique.

Il serait même assez étonnant que notre homme n'eût pas tiré de l'acte qu'il utilisait autre chose encore si cet acte lui offrait de quoi orner avantageusement son œuvre. C'est là une question que nous examinerons plus loin.

Mais de ce que le faussaire a pris pour modèle un diplôme de Pépin II d'Aquitaine, il ne s'en suit pas qu'il ait voulu forger un acte faux de ce roi plutôt qu'un prétendu diplôme de Pépin le Bref ou de Pépin Ier d'Aquitaine. Et le problème ne peut être résolu que par une étude sommaire des textes relatifs à la translation des reliques de saint Austremoine, puisque le roi sous le nom de qui le faussaire a voulu mettre son diplôme est celui que l'on regardait comme l'auteur de cette translation, à l'époque où notre faussaire travaillait : « Cujus (Austremonii) sacra ossa ab Vulvico ad ipsum nostrum cenobium transtulimus », dit ou est censé dire le prince. Cette étude nous conduira à préciser l'époque de la fabrication du faux.

Les documents qui nous parlent de la translation des ossements de saint Austremoine de Volvic à Mozac sont au nombre de cinq : un fragment de l'histoire de l'abbaye de Mozac conservé dans un manuscrit du xiie s., publié par M. Bruno Krusch, et désigné communément sous le nom de Document de Lanfroy ; les trois Vies de saint Austremoine, publiées par le P. van Hooff, la première conservée dans un manuscrit du xe s. et dans un autre du xiiie, la deuxième, dans un manuscrit de la fin du ixe s. ou du commencement du xe s., la dernière, dans un manuscrit du xie s. ; enfin l'historique de la vérification des reliques de Mozac en 1197 publié par Labbe.

Jusqu'à présent, l'accord semble s'être fait entre les érudits pour adopter la classification suivante : le Document de Lanfroy est un « récit du temps de Charlemagne » rédigé après 785 ; le diplôme faux de Pépin est postérieur à Pépin II d'Aquitaine et écrit au milieu du ixe s., les trois Vies — qui sont respectivement de la seconde moitié du ixe s., de la fin du ixe s. (ou du commencement du xe), et du xie s., — « dépendent toutes du faux diplôme » ; enfin le procès-verbal de 1197.

Cette classification se heurte à une première objection en quelque sorte matérielle. Le copiste de Moreau qui a vu l'original de notre diplôme faux, qui nous en a donné une copie en partie figurée et qui en a reproduit les nombreuses abréviations, nous dit judicieusement que celles-ci « n'étaient pas encore aussi fréquentes dans les chartes au ixe s. ». La forme des lettres et en particulier des s et des a, la substitution dans tous les cas des e ou ȩ à ae, la multiplicité des abréviations, la présence d'un assez grand nombre qu'on ne trouverait pas au ixe s. et qu'on rencontre fréquemment au xie s., tout, en un mot, rend manifeste que le parchemin, vu par les copistes du xviie et du xviiie s., ne pouvait pas avoir été écrit au milieu du ixe s., qu'il était plutôt du xie s.

L'examen du document au point de vue diplomatique ne contredit pas aux conclusions de la critique paléographique : la formule de notification rejetée au milieu de l'exposé, l'absence de la formule initiale du dispositif, la mention du titre épiscopal du chancelier Adebertus — qui présuppose qu'un évêque exerce d'ordinaire la fonction de chancelier dans les chancelleries royales — trahissent des habitudes du xie s. où les actes royaux étaient le plus souvent rédigés dans les abbayes par les impétrants.

La fabrication du diplôme reportée au xie s. nous oblige à adopter une autre classification des textes, en prenant pour base de notre classement les dates approximatives de rédaction des Vies, sur lesquelles tous les érudits sont aujourd'hui d'accord.

La Vita prima, écrite dans la seconde moitié du ixe s., est, pour nous, le plus ancien texte qui mentionne la translation. Dans son récit de l'événement, il n'y a pas trace de merveilleux : aucun souvenir d'un miracle explicatif de la translation ; aucun souvenir d'un miracle accompli pendant la translation : ce qui serait vraiment extraordinaire si le Document de Lanfroy avait représenté la tradition primitive de Mozac, lui qui raconte les songes simultanés du roi et de Lanfridus qui ont décidé de la translation ; ce sont généralement des renseignements dont les hagiographes n'oublient pas d'orner leurs œuvres. L'auteur de la Vita se contente de nous dire qu'il est au-dessus de ses forces de raconter les miracles que Dieu, par l'intermédiaire du saint, accomplit depuis que les restes d'Austremoine reposent à Mozac. Ce dernier renseignement prouve qu'il s'est écoulé quelque temps entre la translation des reliques et la composition de l'œuvre. Toutefois, le laps de temps ne dépasse pas la durée de la génération contemporaine de l'événement, car notre auteur parle de l'abbé Lanfridus qui fit la translation comme d'un personnage encore vivant, « vir venerabilis Lanfredus abbas ejus cenobii ». Or il écrivait à une époque où précisément nous constatons l'existence, à la tête de l'abbaye de Mozac, d'un abbé Lanfridus qui vivait encore en janvier 864. Cette Vie nous dit que la translation eut lieu sous le règne de Pépin, roi d'Aquitaine, qui y procéda personnellement assisté de Joseph « scriba et sacerdos » : la présence de ce notaire de la chancellerie place la translation vers le milieu du ixe s. Si ces données ne dépendent pas du diplôme faux — et nous croyons devoir, en effet, écarter cette hypothèse, comme nous l'avons dit — elles traduisent simplement la vérité et peuvent n'avoir d'autre origine que les souvenirs d'un contemporain appuyés sur un diplôme authentique. On nous fera sans doute cette concession que, si réellement Pépin II a présidé à la translation des reliques, il a bien dû faire en l'occurrence quelque donation au monastère, et nous verrons précisément plus loin qu'à son modèle authentique le faussaire a probablement emprunté le passage où le roi fait des donations à l'occasion du transfert des reliques.

L'élément merveilleux apparaît dès la Vita secunda écrite à l'extrême fin du ixe s. au plus tôt. L'auteur raconte le miracle suivant : pendant le trajet de Volvic à Mozac, la neige tomba si fort que toute l'Auvergne en fut couverte, et cependant sur toute la route suivie par les reliques il n'en tomba pas un flocon, « per omne illud itineris spatium quo sanctum corpus vehebatur, nihil nivis cecidit ». C'est à cette occasion qu'il nous fournit la date de la translation : « Erat autem hiems... » pour rendre, je suppose, son miracle moins invraisemblable que s'il s'était produit en été. Pour tout le reste, il ne connaît pas encore d'autre tradition que celle qu'avait consignée son prédécesseur ; mais quand il écrit, Lanfridus était mort, car il nous dit : « Cujus coenobii rector bonae memoriae Lanfredus illis erat in diebus ».

Mais, avec la Vita tertia, écrite au xie s., nous apprenons du nouveau : au cours de la démarche que fit Lanfridus auprès du roi Pépin et dont nous parlent les hagiographes précédents, un miracle préliminaire se produit que le moine du xie s. est seul à rapporter ; il place l'entrevue dans un concile tenu à Volvic. Notre auteur sait que l'abbaye de Mozac fut fondée par le sénateur romain Calminius, que Pépin fut décidé par une vision à faire droit à la requête des moines, que la translation eut lieu le 1er février : « Erat autem hiems ; Janus quippe tunc Februo locum dabat et alterno tunc successu vicem ipse sumebat. » Les acteurs et témoins de la translation portent bien toujours les mêmes noms : Pépin, Joseph, Lanfridus, mais ce ne sont plus les mêmes personnages, car la translation s'est accomplie en 764 : « Anno ab incarnatione Domini nostri Jesu Christi DCCLXIIII, indictione II, regnante vero domno Pippino anno XXIIII, acta est translatio. Eodem tempore imperabat Romanis Constantinus filius Leonis imperatoris. » Pépin est devenu Pépin le Bref ; l'apocrisiaire Joseph qui sera dans la suite abbé de Thiers et l'abbé Lanfridus sont des contemporains de ce prince. On peut sans hésiter refuser à Joseph toute existence au viiie s. ; on ne le pourrait faire pour Lanfridus si l'on accordait au Document de Lanfroy la confiance qu'on doit accorder à un témoignage presque contemporain des faits.

Le Document de Lanfroy est un historique des origines du monastère conservé sur un feuillet de parchemin du xiie s. L'auteur se donne comme l'abbé Lanfridus en personne, « ego peccator Lanfredus audivi... », mais oublie dès la phrase suivante sa personnalité d'emprunt et parle de Lanfridus à la troisième personne. Si l'on ne veut voir là qu'une preuve de retouches opérées sur le document authentique de Lanfridus, nous demanderons de quelle époque peuvent être ces retouches qui portent sur l'origine même du monastère dont la construction est attribuée au sénateur Calminius, et sur l'élément merveilleux qui explique l'intervention du roi Pépin dans la construction d'une basilique nouvelle et dans la translation des reliques ; c'est-à-dire sur deux points où cet historique a des points de contact avec la Vita tertia sur laquelle il renchérit : car, au lieu d'une vision, nous en avons deux simultanées.

Nous apprenons que le roi est Pépin le Bref parce que l'auteur nous le montre faisant la guerre au duc Gaifier, ruinant de fond en comble Bourbon et quelques autres forteresses, et assiégeant Clermont. Ce sont là des événements militaires de l'année 761, qui peuvent être contrôlés à l'aide de la troisième continuation du pseudo-Frédégaire, des Annales Petaviani, des Annales Tiliani, des Annales regni Francorum, mais qui peuvent aussi avoir été livrés à un écrivain bien postérieur par des textes comme les Annales Fuldenses, le Chronicon d'Adon de Vienne, les Annales Mettenses, le Chronicon de Sigebert de Gembloux, etc., qui ont reproduit très fidèlement les annales antérieures sur ce point.

C'est pendant le siège de Clermont que le roi se souvient qu'il avait eu peu de temps auparavant à Orléans, pendant les fêtes de Noël, une vision qui lui commandait de reconstruire entièrement le monastère de Mozac. Comme l'écrivait Mgr Duchesne, ce songe « suppose que Pépin aurait passé à Orléans les fêtes de Noël 760, tandis qu'en réalité il les célébra à Kierzy ». Pépin le Bref vient alors à Mozac pour prier ; il interroge l'abbé sur la fondation du monastère par le sénateur Calminius, lui raconte sa vision. Lanfridus raconte à son tour la sienne qu'il justifie aux yeux du roi en montrant à celui-ci dans le cimetière les traces de pas d'un cerf. Le roi ordonne alors la construction en cet endroit d'une grande basilique, donne d'énormes sommes d'or et d'argent pour construire le temple et pour tous les besoins du monastère. Après son retour au camp, il fait porter à Mozac, à grand renfort de chariots traînés par des paires de bœufs, les pierres taillées qui proviennent de la destruction partielle de Clermont. — Nous notons au passage l'abondance des détails sur le zèle du roi pour la nouvelle fondation de Mozac qui devient ainsi œuvre royale.

Pendant le siège de Clermont, continue notre auteur, l'évêque de cette ville, Stephanus, mourut. « Après la prise de la place, Adebertus fut ordonné dans l'épiscopat par le seigneur Pépin. » C'est ce nouveau prélat qui présida plus tard à la translation des reliques avec le roi et qui se fit enterrer à Mozac pour qu'on gardât fidèlement le souvenir de l'événement capital dans l'histoire de l'abbaye auquel il avait présidé. — Suprême précaution qui serait restée inopérante ! Il a bien existé sur le siège de Clermont au viiie s. un évêque du nom de Haddebertus qui vivait en 786 ; mais, s'il eût été réellement le prélat translateur de 764, nos moines auraient-ils pu oublier son nom dès la seconde moitié du ixe s. dans leurs récits de la translation, quand ils se seraient montrés préoccupés de glisser subrepticement son nom dans le diplôme faux, au cas où ce diplôme serait de la seconde moitié de ce même siècle comme on l'a prétendu ? Il n'est plus question de Joseph dans le Document de Lanfroy.

L'absence du nom d'Adebertus dans les documents hagiographiques du ixe s., le souci de justifier l'apparition de ce nom dans le Document de Lanfroy par l'existence du tombeau de l'évêque dans l'abbaye, et la préoccupation concordante de l'inscrire, ce nom, dans le faux diplôme nous paraissent établir que l'intervention de l'évêque dans la translation est un élément tardif de la légende hagiographique. A partir du xiie s., cet élément fait partie de la tradition monastique.

Notre diplôme est en connexion étroite avec la Vita tertia et avec le Document de Lanfroy ; il fait groupe avec eux. Il s'apparente avec la Vita par sa date précise du 1er février et de la vingt-quatrième année du règne ; avec les deux sources, par la mention du sénateur Calminius, fondateur du premier monastère mozacien ; avec le Document de Lanfroy, par le nom d'Adebertus, par la date de lieu peut-être, Clermont, mais surtout par la préoccupation qui leur est commune de faire de l'abbaye de Mozac une abbaye royale : dans l'historique de la fondation, nous avons vu le roi devenir le second fondateur de l'abbaye ; dans le diplôme faux, il ne cesse d'appeler le monastère « monasterium nostrum » et la congrégation qui y vit « congregatio nostra ». Mais il nous semble que notre diplôme est le dernier acte de ce groupe : au nom du fondateur primitif, il adjoint celui de Numadia, femme de Calminius, qui n'avait point encore paru ; et il fait participer le roi Thierry III à la fondation première, pour attribuer au caractère royal de la maison monastique une antiquité plus haute et plus vénérable encore.

Nous touchons là le point délicat. Le signe caractéristique auquel, à partir du xe s., on reconnaît à coup sûr une abbaye royale est le droit qu'a le roi d'en disposer ; elle est « in regali potestate ». Or il s'est produit au xie s. une affaire qui est pour nous d'un intérêt capital. L'évêque de Clermont, Duran, donna le monastère de Mozac à l'abbaye de Cluny, par l'entremise du comte de Clermont, Robert. Les moines, dont la conduite n'était pas exemplaire, tentèrent d'échapper à la réforme clunisienne. Le différend s'aggrava au point que le roi Philippe Ier vint à Mozac dans la seconde moitié de 1095, avec le légat pontifical Hugues, archevêque de Lyon. A la requête du comte d'Auvergne, Robert, et de son fils Guillaume, le roi de France confirma la tradition faite par Duran, déjà confirmée par l'archevêque de Bourges, Aldebert, et réalisée par les deux comtes susdits.

Que les moines aient voulu intéresser le roi à la cause de leur indépendance, qu'ils aient attribué à leur monastère une origine royale pour remettre son sort entre les mains du prince, qu'ils aient contesté au lointain successeur d'Adebertus et à tous autres le droit de disposer d'eux que seul le roi devait avoir, quoi de plus vraisemblable ? Qu'ils aient composé, à cette fin, des documents faux que les documents authentiques n'auraient pu suppléer, rien de plus vraisemblable encore. Au nombre de ces documents faux, nous rangeons l'historique des origines de l'abbaye ou Document de Lanfroy et le diplôme de Pépin.

Nous classons donc les textes relatifs à la translation ainsi : d'abord, les trois Vitae des ixe, xe et xie s., le Document de Lanfroy et le diplôme faux qui sont de peu antérieurs à 1095, enfin le procès-verbal de 1197.

Il en résulte que notre diplôme, dans l'esprit du faussaire, était un acte de Pépin le Bref.

Si, comme nous l'enseignent les Vitae, le roi d'Aquitaine Pépin II a bien présidé à la translation des reliques, on ne peut guère douter qu'il ait fait à cette occasion quelque donation au monastère. D'autre part, le faussaire, ayant pris pour modèle un diplôme de Pépin II, ne peut-il pas lui avoir emprunté autre chose que les formules de style ? Quand on lit attentivement notre pseudo-diplôme, on ne peut pas ne pas remarquer que la plupart des donations sont faites dans un style qui est celui des chartes privées, tandis que la donation de Flagheac et de Premilhat, sauf quelques mots, pourrait à la rigueur se lire dans un diplôme du ixe s. On notera même, dans cette dernière donation, que le roi fait passer, dans la propriété de l'abbaye, des biens « de jure supradictorum ac de nostro », sans que notre document nous permette de connaître les « supradicti » dont il est question : preuve certaine qu'il y a là un emprunt mal déguisé à une autre charte. En outre, tandis que dans le reste du document le roi confirme au monastère tout son patrimoine et ce qui en dépend en Auvergne, en Berry, en Limousin et en Bourgogne, c'est-à-dire dans des régions qui n'étaient pas toutes dans le royaume de Pépin II, — la Bourgogne échappait à l'autorité de ce prince, — il ne transfère dans la dernière phrase de la teneur que deux domaines situés en Auvergne, dans les vigueries de Brioude et de Riom. Enfin, ne doit-on pas remarquer que, dans ce passage, saint Austremoine n'est pas qualifié de « martyr », mais de « premier évêque de Clermont » à deux reprises : Grégoire de Tours nous dit que ce saint ne fut pas martyrisé. Cela ne plaide-t-il pas en faveur de l'ancienneté, et par le fait même, dans une certaine mesure, de l'authenticité du passage ? C'est seulement après qu'ils eurent reçu les reliques de saint Austremoine que les moines de Mozac, pour écrire la Vita prima de leur nouveau patron, prirent connaissance des documents qui les pouvaient renseigner sur la vie du saint et sur son genre de mort, et peut-être de la Vita sancti Praejecti qui, écrite au viie s., selon l'opinion commune, mentionne pour la première fois le martyre de l'apôtre de l'Auvergne. Si les moines avaient cru qu'Austremoine avait été martyrisé, il est vraisemblable que le diplôme authentique de Pépin II l'aurait qualifié de martyr, et il est certain que le moine du xie s. qui avait sous les yeux ce diplôme authentique n'aurait pas modifié sur ce point la rédaction ancienne. Bien plus, si ce moine du xie s. n'avait pas ici reproduit un document plus ancien, n'aurait-il pas donné à l'évêque un titre qui le plaçait au nombre des victimes de la foi ? Il y a, comme il semble, dans tout ce fragment une observance de la vérité historique qu'un faussaire n'aurait point su garder. Ce serait donc là le seul vestige du diplôme ancien dans toute la teneur de l'acte que nous étudions : encore n'en pouvons nous point garantir tous les termes !

En définitive, le faussaire a voulu faire un diplôme de Pépin le Bref à l'aide d'un diplôme de Pépin II ; il travaillait au xie s.

Il est inutile, pensons-nous, de traduire même par une date approximative les données chronologiques discordantes d'un document faux. L'indiction XI ne convient qu'à l'année 758 dans le règne de Pépin le Bref. L'année vingt-quatrième du règne de ce prince ne répond à rien puisque le fondateur de la dynastie carolingienne n'a régné que dix-sept ans. Mais, au moyen-âge, on a quelquefois compté les années de Pépin le Bref à partir du jour où son père Charles Martel mourut : c'est le cas pour l'auteur de la Vita tertia qui place la translation dans l'année 764, deuxième indiction, vingt-quatrième année du règne. Notre faussaire a emprunté son nombre des années du règne à cette Vita, mais alors si la vingt-quatrième année du gouvernement de Pépin répond à 764, il y a discordance entre la date et la mention du lieu : le 1er février 764, Pépin le Bref ne pouvait être à Clermont puisqu'il passa la fin de l'année 763 et le commencement de 764, jusqu'à Pâques au moins, à Longlier, dans les Ardennes. Et si l'on observe que 764 peut être le résultat d'un calcul faux, — car la vingt-quatrième année à dater du 21 octobre 741 correspond à 765, — on n'échappera pas encore à la discordance du temps et du lieu, car en cette dernière année Pépin ne sortit pas de son royaume ; il résida pendant l'hiver de 764-765 à Quierzy-sur-Oise. De quelque côté que l'on se tourne, il y a impossibilité de faire cadrer la date du diplôme avec ce que l'on sait du règne de Pépin le Bref. Nous laisserons donc indéterminée la date que s'attribuait le faux diplôme.

Il est plus important d'essayer de déterminer la date du diplôme de Pépin II qui servit de modèle au faussaire. Nous avons dit, au début de cette notice, que la formule de date, réserve faite des chiffres, était certainement empruntée à l'acte de Pépin II. En appliquant au gouvernement de ce prince les données fournies par les chiffres, nous aurions pour la vingt-quatrième année du règne l'an 862 tandis que la onzième année de l'indiction répond à 863 : non seulement il y a discordance entre les deux éléments, mais ni l'une ni l'autre de ces années 862 et 863 ne convient à la souscription de la chancellerie : le notaire Joseph, qui était sous-diacre lorsqu'il souscrivait, était prêtre en 856 et passé au service du fils de Charles le Chauve, Louis. Mais de ce que la vingt-quatrième année du règne est inacceptable, il ne s'ensuit pas que l'année indictionnelle ne soit pas à retenir. Sous le règne de Pépin II, cette année indictionnelle est aussi tombée en 848, c'est-à-dire à une date où Joseph était encore notaire de la chancellerie d'Aquitaine. Il est donc possible que le faussaire ait conservé le nombre que son modèle lui fournissait pour l'indiction.

L'« indictio XI » avait commencé au plus tôt le 1er septembre 847 et au plus tard le 25 décembre. D'autre part, le notaire Joseph s'intitule encore « subdiaconus », tandis que, dans le diplôme de Solignac en date du 26 février 848, il se qualifie de « levita », c'est-à-dire de diacre. Notre diplôme de Pépin II avait donc été expédié entre le 1er septembre 847 et le 25 février 848. Le faux diplôme de Pépin le Bref porte la date du 1er février ; il est, par conséquent, possible que le faussaire ait conservé la date de jour que lui offrait son modèle.

Enfin, si notre diplôme authentique de Pépin II était bien en relation avec la translation des reliques de saint Austremoine à Mozac, la donnée topographique de Clermont n'a rien en soi d'invraisemblable.


In nomine sancte et individue Trinitatis. Pipinus, opitulante divine majestatis gratia, Aquitanorum rex. Si enim fidelium domni Dei oportunis petitionibus benignum accommodamus assensum, regie majestatis opera frequentamus ac per hoc fideles sancte matris ecclesie Mauziacensis nostri monasterii quod antiquitus novimus constructum a nobilissimo senatore Romanorum, nomine Calminio, quem pravitas malorum hominum de pristino honore jamjamque magna ex parte a suo dejecerat, et ecclesias ac villas amplissimaque dona que in eodem loco supradictus vir ac ejus uxor, nomine Numadia, dereliquerant, cum auctoritate gloriosissimi regis Theuderici que sub sigillo ejus signata invenimus, cuncta, ut supra diximus, a malignis xpistianis direpta invenimus. Igitur abbas Lanfridus supradicti cenobii a nobis obnoxius expetiit ut nostro archisterio adiremus proclamationesque fratrum ibidem commorantium audiendo reciperemus. Idcirco fieri voluimus omnium in notitia fidelium nostrorum magnitudinis, scilicet presentium sive futurorum, qualiter Lanfridus abbas ac ejus congregatio adientes presentiam dignitatis nostre obtulerunt statuta gloriosi patris Calminii supradicti ac regis supramemorati, qualiter sua magnificentia per auctoritatem suorum preceptorum honoraverint eumdem locum quibusdam rebus denominatis, petentes denuo auctoritatem nostri precepti, veluti ab antecessoribus Theuderico scilicet ac ejus filio Clodoveo vel que Calminio uxorique Numadiȩ ac abbati Euterio totique congregationi sancti Petri apostoli pariterque sancti Caprasii martyris pro remedio animarum suarum concessa erant, et nos iterum concedamus eorum sequendo exempla. Denique petitionibus Lanfridi abbatis cuncteque congregationis nostri monasterii denegare noluimus ; insuper et ipsis quorum avi atque patres injuste abstulerunt vetando vetuimus ut relinquerent et Deo servientibus ejusdem loci traderent, et hoc nostre magnificenciȩ scriptum fieri jussimus, id est ecclesiam sancti Caprasii que vocatur Podongas cum villis in circuitu sibi adherentibus cum servis et ancillis ac mancipiis cunctisque ad se pertinentibus et est in pago Lemovicensi ; itemque aliam ȩcclesiam sitam in vicaria Brivatensi, vocabulo Vetus Brivate, et ipsum cum cunctis ad se pertinentibus mansis, cultis et incultis sibi adjacentibus terris vel aquis ; nam et ecclesiam sancti Victoris, vocabulo Heremi, et est in valle Dorensi, cum servis et mancipiis et universis ad se pertinentibus ; et est ȩcclesia sancti Porciani, cognomine Born, cum silvis et mansis et sibi pertinentibus villis ac terris ; ecclesiam namque sancti Andreȩ apostoli de Paignians quȩ sita est in vicaria Turiacensi, cum mansis et servis et cunctis sibi adherentibus terris ; item ȩcclesiam sancti Desiderii cum villa Laurigas, silvas atque prata mansosque qui in circuitu ejus habentur ex ipsa hereditate servos ac mancipia aquarumve discurrentia, et villa Nintrangas quȩ sita est in vicaria Viganensi cum mansis et vineis et molendinis et universis ad se pertinentibus terris ; in vicaria Cantellensi, ȩcclesiam, vocabulo Navas, cum mansis et cunctis sibi adjacentibus terris ; ecclesiam namque sancti Boniti, cognomine Carbonerias, cum villis et servis ancillisque et mancipiis, silvis, pratis ac universis terris cultis et incultis quȩ ad ipsam ȩcclesiam scimus pertinere in Montana sitas ; item ȩcclesiam de Modon cum XXV mansis ad se pertinentibus ; villam namque Bellenatensem cum mansis et vineis, servis et ancillis et universis sibi pertinentibus ; item villam de Plumberias cum mansis et cuncta ad se pertinentia ; in vicaria quoque Rigomensi, ecclesiam, que sita est prope monasterium, quȩ in honore sancti Martini est consecrata, vocabulo Sadoc, cum vineis, mansis, pratis, molendinis, servis, ancillis cunctisque adjacentibus terris in circuitu, totam et ab integro domino Deo deliberamus cum villa Progolina, quȩ sita est in vicaria Randanensi, cum suis omnibus appendiciis ; et unam capellam in honore sancti Hylarii in Molino villam sitam, pertinentem ad Progolinam villam, et, in Cassaniolas, mansos et vineas ibidem ad Progolinam villam aspicientes ; quicquid in Arvernico vel Biturico ac Lemovicino necnon Burgundia visum est fuisse de ipsa hereditate deliberamus. Et ex nostra auctoritate vel hereditate beato Austremonio, primo presuli Arvernorum, cujus sacra ossa ab Vulvico ad ipsum nostrum cenobium transtulimus pro beneficio quasdam villas in comitatu Arvernico sitas, unam in Brivatensi quȩ vocatur Flagiacus, aliam in Rigomensi, vocabulo Primiliacus, cum mancipiis utriusque sexus, vineis, pratis, silvis, aquis aquarumve decursibus, vel quicquid ad jam dicta aspicere vel pertinere videtur, totum et ab integro de jure supradictorum ac de nostro in jus ac dominatione sancti Austremonii, primi presulis Arvernorum, et sancti Petri apostoli et sancti Caprasii martyris jure proprietario cenobitis ibidem Deo et supradictis servientibus sollempni donatione transferimus, eo scilicet tenore ut, ab hodierna die, heredibus ac xpisticolis in eodem nostro monasterio commorantibus jure perpetuo sint tradita.

Hec ergo auctoritas ut semper maneat inconvulsa, monogramma nostrum inserere curavimus ac de anuli nostri impressione insigniri subter jussimus.

Signum Pippini (Monogramma) praecellentissimi regis. Joseph subdiaconus ad vicem Adeberti episcopi recognovi et ss.

Data kl. februarii, indictione XI, anno XXIIII regnante Pippino inclito rege. Actum Arvernis civitate publica. In Dei nomine, feliciter. Amen (Notae : Deo gratias. Misereatur scriptore Deus.) AMHN.


Localisation de l'acte

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