[882, septembre – 884, 10 décembre.] (sans doute, 884).
Carloman, à la prière de Hugues l'Abbé, concède aux moines de Saint-Pierre de Rethondes, ainsi que l'avait fait précédemment Louis III, le droit de tenir un marché hebdomadaire tous les mercredis et le droit d'exploiter un atelier monétaire où seront frappées des monnaies au nom de saint Pierre. Les profits résultant de cette double concession seront affectés au luminaire.
A. Original perdu.
B. Copie du xviiie s., Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 233, fol. 66, d'après les « Antiquités manuscrites de l'abbaïe de S. Médard de Soissons, t. II, fol. 34 ».
C. Copie du xviiie s., par Dom Grenier, ibid., vol. 255, fol. 27, d'après la même source.
Indiqué : Grat, Catalogue, n° 66.
Tel qu'il nous est parvenu, le texte de ce diplôme est manifestement écourté, la notification et le protocole final ayant disparu. J. de Font-Réaulx l'a rapproché du diplôme pour Saint-Crépin-le-Grand du 10 décembre 884, à cause de la présence de part et d'autre du mot aberrant dehinc dans la formule de corroboration. On ne saurait tirer de ce rapprochement aucune donnée précise quant à la date de l'expédition, évidemment postérieure à la mort de Louis III, dont le précepte, ici confirmé par Carloman, est perdu (n° 48). L'auteur du Chronicon... Sancti Medardi (Bibl. nat., ms. lat. 12684, fol. 202), composé à l'extrême fin du xviie s., semble avoir connu les deux diplômes entiers et les date respectivement de 882 et 884.
In nomine sancte et individue Trinitatis. Karlomannus misericordia Dei rex. Si servorum Dei justis petitionibus aurem nostre serenitatis accomodamus, eorum necessitatibus opem ferendo consulimus, profecturum nobis ad eterne remunerationis premium fore nullo modo dubitamus [...] quoniam nos, suggerente venerabilissimo Hugone, concedimus fratribus monasterii quod habetur Retondis, ut singulis hebdomadis mercatum conveniant die mercurii in territorio ejusdem monasterii pariterque monetam sub nomine sancti Petri habeant, in cujus honore eadem cella videtur [...], veluti dilectissimus frater noster Hludovicus olim concessisse dignoscitur, ita dumtaxat ut si quid telonei seu census seu districti in eodem mercato vel moneta exibit, ad luminaria ejusdem conferatur loci ob nostrorum indulgentiam delictorum simulque pro remedio anime prefati fratris nostri Hludovici necnon pro eodem reverentissimo abbate Hugone et pro stabilitate totius regni nostri, ita ut ad hodierno die et deinceps memorati fratres prefatum mercatum et monetam sui districti quiete teneant atque possideant, nemine contradicente. Ut autem nostre liberalitatis concessio pleniorem in Dei nomine firmitatis obtineat vigorem, manu propria illam subter firmavimus et dehinc annulo nostro insigniri jussimus.