[848, 1er mars] (?). — [Poitiers] (?).
Charles le Chauve confirme l'attribution à l'usage des frères du monastère de Saint-Serge [d'Angers] faite par le comte Gérard (Gairardus), abbé du dit monastère, des «villae» de Neuillé et de Champigny, jusqu'alors réservées à l'usage de l'abbé.
A. Original perdu.
B. Copie de la fin du xviie s., faite pour Gaignières, Bibliothèque nationale, ms. lat. 5446, p. 238, «ex cartulario abbatiae sanctorum Sergii et Bacchi... xi° saeculo scripto».
C. Copie du xviiie s., Bibliothèque nationale, Collection de Touraine, vol. 1, fol. 82, n° 67, d'après le même cartulaire.
D. Copie du xviie s., Bibliothèque nationale, ms. lat. 13819, fol. 269, sous le titre: «Exemplar praecepti Karoli regis de villis Nubiliaco cum capella de Campaniaco», d'après le même cartulaire, «fol. X, carta 13».
E. Copie du xviiie s., Bibliothèque nationale, Collection Bréquigny, vol. 46, fol. 3, d'après le même cartulaire.
F. Copie du xviie s., par André Du Chesne, Bibliothèque nationale, Collection Du Chesne, vol. 20, fol. 287, d'après le même cartulaire.
G. Copie du xviiie s., Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 1, fol. 174, d'après B.
a. Recueil des historiens de la France, t. VIII, p. 486, n° lxv, «ex chartulario hujus monasterii».
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 220 (année 846).
La date proposée pour ce diplôme est purement conjecturale. Elle est suggérée par l'identité du formulaire entre cet acte et le précédent, délivré le 1er mars 848 à Poitiers, lui aussi pour une église angevine. La conjecture est d'ailleurs fragile. Si on ne l'admet pas, l'acte doit prendre place entre les termes extrêmes de l'activité d'Aeneas qui, ayant souscrit le diplôme précédent, a vraisemblablement souscrit un texte qui lui est aussi étroitement apparenté, c'est-à-dire entre 842 au plus tôt et 856 au plus tard. — On ne connaît pas de Gérard qui ait été comte d'Anjou, pas plus que de Thibaud (voir diplôme précédent et Lot et Halphen, Le règne de Charles le Chauve, p. 189, n. 3). Peut-être Gérard doit-il être identifié avec le personnage de même nom, allié de Lambert et gratifié par lui de la Tiffauge en 843 (Lot et Halphen, ouvr. cité, p. 83). Il faut admettre, en tout cas, que des comtes étrangers à l'Anjou ont reçu des bénéfices dans un comté qui n'était pas le leur.
Texte établi d'après les copies B à F.
In nomine sancte et individue Trinitatis. Karolus gratia Dei rex. Si loca divinis cultibus mancipata debito honore veneramur et servorum Dei in eisdem Christo famulantium necessitatibus et utilitatibus providemus, regiam consuetudinem exercemus. Ideoque notum sit omnibus sanctae Dei Ecclesiae fidelibus et nostris, presentibus atque futuris, quia dilectus nobis comes noster Gairardus, ad nostram accedens clementiam, innotuit, pariter divino amore admonitus, quod quasdam villas que dicuntur Nubiliacus cum capella, et in alio loco villam quę dicitur Campaniacus cum omnibus adjacentiis, ex abbatia sancti Sergii seu sancti Godeberti confessoris, cujus corpus ibi requiescit, sui siquidem regiminis, usibus et stipendiis fratrum in memorato monasterio Christo militantium deputaverat, sub omni videlicet integritate, sicut ipse in suos dominicos usus eas habebat. Unde petiit excellentiam nostram ut hoc suę bonę voluntatis opus precepto auctoritatis nostrae confirmare dignaremur. Cujus petitionibus libenter assensum prebentes hoc scriptum fieri jussimus, per quod precipimus atque firmamus ut, sicut ab eodem Gairardo comite vel abbate constitutum est, predictas villas, quas ipse in suos dominicos usus videbatur habere, sic per hanc nostram confirmationem predicti loci clerici et successores eorum omni tempore pleniter et integerrime illas habeant et possideant neque conetur aliquis rector eorum ex eisdem rebus aliquid in suos usus retorquere aut aliquod servitium exinde exigere, sed quicquid ex predictis villis et ceteris memoratis rebus exigi aut fieri potest sine cujuspiam impedimento aut inquietudine fratrum utilitatibus sepe dicti loci proficiat in augmentum et plenissime necessitatibus eorum omnimodis faciat supplementum, quatenus eos devotius delectet pro nostra et populi christiani eterna felicitate divinam semper misericordiam implorare. Ut autem hęc nostrae auctoritatis confirmatio semper firmior habeatur, manu nostra eam subter firmavimus et de anulo nostro sigillari jussimus.