850, 26 mai. — Verberie.
Charles le Chauve, confirme, à la prière d'Hincmar, un précepte par lequel Louis le Pieux avait exempté l'église de Reims, au profit des bâtiments de la cathédrale, des corvées et contributions dont Charlemagne l'avait chargée pour le palais d'Aix-la-Chapelle et reprend à son compte les dispositions de ce précepte concernant le mur de la cité et les rues qui gênent l'aménagement du cloître des chanoines.
A. Original perdu.
B. Copie du xiiie s., dans l'Historia Remensis ecclesiae de Flodoard, l. III, ch. 4, Bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier, ms. 186, fol. 124.
C. Copie de la fin du xiie s., dans le même ouvrage, Bibliothèque municipale de Reims, ms. 1606 (ancien 842), fol. 58.
D. Copie du xiie ou du xiiie s., dans le même ouvrage, Bibliothèque municipale de Troyes, ms. 620.
E. Copie de l'année 1470, dans le même ouvrage, Bibliothèque du Vatican, ms. Regina latin 510, fol. 72v°.
F. Copie du xiie s., dans le Codex epistolaris d'Ulrich de Bamberg, Bibliothèque nationale de Vienne, ms. 398, fol. 16.
G. Copie du xiie s., dans le même ouvrage, ibidem, ms. 611, fol. 10.
H. Copie du xiie s., dans le même ouvrage, Bibliothèque du monastère de Zwettl, ms. 283, p. 33.
I. Copie du xviie s., dans un «Extractum a cronica Froardi», non paginé, relié à la suite de l'Historia Remensis ecclesiae, Bibliothèque nationale, ms. lat. 5209.
a. Jacques Sirmond, Flodoardi presbyteri, ecclesiae Remensis canonici, historiarum ejusdem ecclesiae libri IV... (1611), fol. 158 v°, probablement d'après E, mais aussi d'après d'autres manuscrits.
b. Georges Colveneer, Historiae Remensis ecclesiae libri IV... (1617), p. 290, d'après une copie de Nicolas Chesneau, faite elle-même d'après C et E.
c. Eckhart, Corpus historicum medii aevi, édition de 1723, t. II, col. 41, n° xxix, d'après F.
d. Recueil des historiens de la France, t. VIII, p. 510, n° xcvii, d'après a.
e. Lejeune, Flodoardi historia Remensis ecclesiae, t. II (1854), p. 17, d'après a b et C, avec une traduction.
f. Heller et Waitz, Flodoardi historia Remensis ecclesiae, dans les Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XIII, p. 478, d'après BCE et abc.
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 231.
Indiqué : Böhmer, Regesta, n° 1621.
Indiqué : Lot et Halphen, Le règne de Charles le Chauve, p. 218, n° 5.
Le diplôme de Louis le Pieux, confirmé par Charles le Chauve, a été expédié entre 816 et 825 (Böhmer-Mühlbacher, Die Regesten, n° 801 (777); publié dans le Recueil des historiens de la France, t. VI, p. 510, n° lxxv et par Heller et Waitz, Scriptores, t. XIII, p. 469). Pour permettre à l'archevêque Ebbon de reconstruire la cathédrale, l'empereur abandonne à l'église de Reims le mur et les portes de la cité et l'affranchit des prestations dont Charlemagne l'avait chargée au profit de l'œuvre du palais d'Aix-la-Chapelle. Il lui cède en outre les rues qui avoisinent la cathédrale pour permettre l'aménagement du cloître et la construction des maisons canoniales. La sincérité de cet acte a été contestée. Il est probable qu'il a été au moins remanié par Hincmar. Quoi qu'il en soit, on ne trouve dans le diplôme de Charles le Chauve publié ci-dessous aucun emprunt textuel à celui de son père. — Sur la tradition manuscrite et imprimée de ce diplôme, voir la note placée en tête du n° 75 (845, 1er octobre).
Texte établi d'après BCEabc, en suivant l'orthographe de B.
In nomine sancte et individue Trinitatis. Karolus gratia Dei rex. Si petitionibus fidelium nostrorum, maxime Domini sacerdotum, precipue in his que ecclesiasticis utilitatibus possunt prebere consultum, benignum commodamus assensum, nobis id ad eterne remunerationis credimus provenire augmentum. Proinde noverit omnium fidelium Dei ac nostrorum, presentium scilicet et futurorum, industria quia vir venerabilis Hincmarus Remensis urbis archiepiscopus obtulit serenitatis nostre obtutibus preceptum pie memorie domni ac genitoris nostri Ludovici imperatoris, quod in elemosine sue augmento ecclesie sancte Marie atque sancti Remigii fieri decrevit de opere et operariis atque omni exactione que tempore avi nostri domni Karoli imperatoris ex eadem casa Dei exigebantur ad palatium quod vocatur Aquisgrani, ut in edificatione et restauratione ipsius ecclesie Dei per futura tempora usque in finem seculi ad utilitatem sepe dicte sancte ecclesie in elemosina illius proficerent et nec ad eundem locum ved ad alium quemlibet ipse redibitiones vel impense ullo unquam tempore exigerentur, sed remissa indulgentia illius in eodem loco proficerent. Cujus bene gesta rata judicantes, per hoc nostre auctoritatis preceptum decernimus ut quicquid de exactione vel operariis predicte constitutionis supra scriptus domnus et genitor noster seu et de muro civitatis ipsius vel viis ad utilitates claustri canonicorum proficientibus in suo precepto concessit, hoc totum perpetua nostra indulgentia vel concessione seu auctoritate concessum vel confirmatum maneat in perpetuum. Et ut hec nostre concessionis vel confirmationis auctoritas per futura tempora certior cognoscatur et permaneat inconvulsa, eam manu nostra subter firmavimus et de anulo nostro eam sigillari precepimus.
Data VII kl. jun., anno X regnante Karolo glorioso rege, indictione XIII. Actum Vermerie palatio regio. In Dei nomine feliciter. Amen.