[856, 14 juillet] (?). — [Compiègne] (?).

Charles le Chauve donne à l'église de Paris et à ses évêques le pont de la ville avec les emplacements et les moulins qui en dépendent.

Référence : Arthur Giry, Maurice Prou, Georges Tessier et Ferdinand Lot (éd.), Recueil des actes de Charles II le Chauve, roi de France (840-860), Vol. 1, Paris, 1943, no186.

L'attestation fournie par le diplôme de Charles le Simple ne laisse guère de doute sur la réalité de la concession par Charles le Chauve du grand pont réunissant la Cité à la rive droite de la Seine. On trouvera parmi les actes faux, à la date du 14 juillet 861, le pseudo-diplôme de concession tel qu'il fut refait à une époque postérieure. Le diplôme de Charles le Simple avait pour but à la fois de confirmer l'acte de Charles le Chauve et d'affecter les revenus du pont à la mense capitulaire.

La date que nous proposons est purement conjecturale. Nous nous plaçons dans l'hypothèse où l'artisan du faux du 14 juillet 861 se serait servi des données fournies par le diplôme sincère aujourd'hui perdu, à savoir la date: «Data pridie idus julii, indictione tertia, anno xxii... Actum Compendio», le nom de l'évêque Énée et celui du notaire Gislebertus. Les deux éléments chronologiques, chiffre de l'indiction et année du règne ne concordent pas. Le chiffre 3 convient à l'année 855 ou à l'année 870. Le 14 juillet de la 22e année du règne répond au 14 juillet 861. Le prédécesseur d'Énée, Erchanré, est mort le 7 mars 856 (Levillain, Loup de Ferrières, Correspondance, t. II, p. 95, n. 5). Le dernier diplôme souscrit par Gislebertus est du 28 septembre 857.

L'acte de Charles le Chauve ne saurait être antérieur au 7 mars 856. Le nom de Gislebertus ne permet pas de le placer au delà de 857. On peut supposer que le chiffre xxii de la date est une erreur de la lecture pour xvii, ce qui donnerait le 14 juillet 856. Il n'y aurait ainsi que l'écart d'une unité entre l'indiction réelle et le chiffre porté par le diplôme faux. Les judicieuses considérations présentées par Ed. Favre (Eudes, p. 24, n. 3) sur la reconstruction du grand pont par Charles le Chauve à une date postérieure à 866 ne portent pas quant à la date du diplôme sincère. D'après le diplôme de Charles le Simple, il ne s'agit que du pont de la ville, lequel devait exister depuis des siècles, et les travaux entrepris par Charles le Chauve ne sont pas mentionnés.


..... omnium sanctȩ Dei Ȩcclesiȩ nostrorumque fidelium, presentium scilicet futurorumque, religiositas noverit quoniam Askericus, Parisiacȩ urbis presul venerabilis, innotuit serenitati nostrȩ qualiter avus noster dignȩ memoriȩ rex Karolus pontem jam dicte urbis cum areis et molendinis ȩcclesiȩ sanctȩ Mariȩ necnon et episcopis ejusdem loci pro animȩ suȩ remedio per preceptum propria manu roboratum condonaverit perpetualiter possidendum...


Localisation de l'acte

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