[858, novembre ou décembre].

Charles le Chauve, dont le royaume est envahi, implore le secours du pape [Nicolas Ier].

Référence : Arthur Giry, Maurice Prou, Georges Tessier et Ferdinand Lot (éd.), Recueil des actes de Charles II le Chauve, roi de France (840-877), Vol. 2, Paris, 1955, no199.

Lettre perdue, mentionnée dans une lettre adressée à Charles le Chauve par le pape Hadrien II le 27 juin 870 (Jaffé, Regesta, 2e éd., n° 2926; publiée en dernier lieu par Perels, Epistolae aevi karolini, t. IV, p. 724). Le pape y rappelle une invasion du royaume de Charles dont l'auteur aurait été non pas Louis le Germanique lui-même, mais son fils. À prendre le texte en rigueur, il s'agirait de l'invasion de l'Aquitaine par Louis le Jeune au printemps de l'année 854 (Böhmer-Mühlbacher, Die Regesten, n° 1407b). Cependant, l'allusion faite par Hadrien II à une dépossession totale: «Hludowici... superatus viribus regnum perdidisti», et les expressions employées par Charles le Chauve: «... regno meo... invaso atque sublato», ont fait admettre que la lettre de Charles a été écrite à l'occasion de l'invasion de Louis le Germanique. Voir Dümmler, Geschichte des ostfränkischen Reiches, t. I, 2e éd., p. 454, n. 4, qui suppose une méprise de la chancellerie pontificale (cf. cependant ibidem, p. 385). Parlant de la même lettre, Joseph Calmette écrit: «... elle était sans doute datée d'Auxerre (fin 858). L'indication Ludovici superatus viribus suffit à montrer que le roi de France l'avait écrite au lendemain de sa déconvenue de Brienne.» (La diplomatie carolingienne, p. 64, n. 4.)


Texte de la lettre du pape Hadrien I:

Quando igitur Hludowici fratris tui filii superatus viribus regnum perdidisti, numquid non epistolam, quam habemus prae manibus sedi apostolicae direxisti, in qua inter cetera confessus fuisti, dicens: «Cum fratribus nostris post Fontanicum bellum in unum convenimus, et inter nos divisione regnorum facta pacem fecimus, et jurejurando juravimus quod nemo nostrum regni alterius metas invaderet. Nunc autem regno meo juramentis spretis invaso atque sublato misereatur vester apostolatus et, ne nomen Christi blasphemetur in gentibus, sine vindicta tale facinus non relinquatur.»