[853-860].

Charles le Chauve, informé de la dangereuse situation dans laquelle la folie de l'évêque Hermand (Herimannus) a placé l'église de Nevers, notifie à l'archevêque de Sens Ganelon (Wanilo) sa décision de confier l'administration du diocèse à Liudo, officier du palais, et à Geilo, officier de la chapelle royale.....

Référence : Arthur Giry, Maurice Prou, Georges Tessier et Ferdinand Lot (éd.), Recueil des actes de Charles II le Chauve, roi de France (840-860), Vol. 1, Paris, 1943, no224.

A. Original perdu.

B. Copie du ixe ou du xe s. Parchemin irrégulier, rongé et troué. Hauteur 70 mm.; largeur 190 mm. Trésor de la Cathédrale de Sens.

Indiqué : Procès-verbal de la séance tenue le 3 juillet 1899 par la Société archéologique de Sens, communication de l'abbé Chartraire, dans le Bulletin de la Société archéologique de Sens, t. XX (1903), p. 270-271.

Le fragment de lettre imprimé ci-dessous a été déchiffré par l'abbé Chartraire et Maurice Prou sur un morceau de parchemin retrouvé parmi des débris de tissus appartenant au trésor de la cathédrale de Sens. La feuille avait servi de sachet-reliquaire et les bords en avaient été fortement serrés par de la ficelle. — Les difficultés soulevées par la folie de l'évêque Hermand sont attestées par les documents suivants: 1° Actes du concile réuni à Soissons le 22 avril 853 (Capitularia, II, p. 263); 2° Actes du concile réuni à Verberie le 27 août de la même année (ibidem, p. 422); 3° Lettre adressée au pape Nicolas Ier par Ganelon, archevêque de Sens, et les évêques de la province, et rédigée par Loup de Ferrières (Loup de Ferrières. Correspondance, éd. Levillain, t. II, p. 126, lettre 102). Cette lettre peut être datée avec vraisemblance de juin 858 (ibidem, p. 132, n. 2); 4° Lettre de Nicolas Ier adressée à l'archevêque de Sens et aux évêques coprovinciaux, éditée en dernier lieu par Perels, dans les Epistolae Karolini aevi, IV, p. 611 (lettre 103 de Nicolas Ier). Perels la publie sous la date de 858-860. D'autre part Hermand est mort à une date d'année inconnue, un 23 juillet (Obituaires de la province de Sens, t. III, p. 465. Cf. p. 470). Il était en tout cas remplacé sur le siège de Nevers en 862 (Tardif, Cartons des rois, p. 122. Cf. ci-dessus p. 563, n. 1).

Le texte ci-dessous est conforme à la copie retrouvée dans les papiers de Maurice Prou.


In nomine sanctȩ et individue Trinitatis. Karolus gratia Dei rex Waniloni venerabili archiepiscopo plurimam in Domino salutem. Clamoribus totius Nivernensis plebis insolentiam atque insaniam sui episcopi Herimanni detestantis sȩpissime gravati, sollicitudinem [r]ecuperationis ejusdem eclesiȩ gerentes, has nostrae voluntatis atque auctoritatis litteras vestrae [desti]navimus reverentiȩ. Itaque experto casu ruinȩ ejusdem eclesiȩ pastorali cura usquequaque vacantis atque per ejus dementiȩ multimodam vexationem rerum suarum statum nullum habent[is] tam in villarum dominicarum constitutione quam etiam in omnium negotiorum dispositione atque exsol... a regia expeditione, consulatu fidelium nostrorum necessario providimus h..c dilectum sacri palatii nostri ministrum nomine Liudonem dispensationi et ordinationi atque et gubernationi inferendum (?) ac omnem diligentiam totius juris predictę eclesiȩ secundum Dei voluntatem nostrum [que] honorem ejus providentie com[misimus], quem una cum dilecto misso nostro Geilone sacrae capelle nostrae ministro vestrae .....em et verborum revelatione [et] litterarum confirmatione..... Siquidem...