864, 23 avril. — Saint-Denis.
Charles le Chauve, à la prière de l'abbé Godefredus, délivre au monastère des Fossés une pancarte confirmative de ses biens en remplacement des titres détruits lors de la fuite des moines devant les Normands.
A. Original. Parchemin autrefois scellé. Hauteur, 556 mm. à gauche, 552 mm. à droite; largeur, 615 mm. en haut, 603 mm. en bas. Archives nationales, K 13, n° 12.
B. Copie du xviie s., par André Du Chesne, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 41, fol. 131, d'après A.
C. Copie du xviie s., collationnée le 8 mars 1627 par Estienne Lefebvre, tabellion de Saint-Maur-des-Fossés et greffier ordinaire du chapitre du même Saint-Maur, Archives nationales, S 1164, n° 2, d'après A.
D. Copie du xve s., dans le cartulaire dit Cartulaire en papier ou Cartulaire de l'an 1400, Archives nationales, LL 49 (anc. 115), fol. 45v°, sous le titre: «Preceptum Karoli regis quod per hanc cartam ob littere (sic) priores destructe aut perdite per hanc solam cartam pristinum obtineant vigorem ac si in rerum natura existerent et ideo pancartam vocat.»
E. Copie du xviiie s., par Charles Carpentier, Archives nationales, LL 50 (anc. 116), fol. 53, d'après D.
a. Tardif, Cartons des rois, p. 126, n° 193, d'après A.
Indiqué : Jusselin, Liste chronologique..., dans Le Moyen Âge, t. XXXIX (1929), p. 228, avec fac-similé des notes.
Fac-similé : de l'original: Lot, Lauer et Tessier, Diplomata Karolinorum, IV, pl. xxix.
L'acte ci-dessous est une curiosité diplomatique. Il a en effet été reconnu par le comte du palais bien qu'au premier abord il apparaisse comme un acte gracieux. L'intervention de cet officier est due à la nature de l'acte. Il s'agit en effet d'une pancarte, pancarta, praeceptum de cartis perditis, et on sait que pour les actes de cette catégorie une procédure spéciale était prévue (voir la pancarte pour l'église de Rouen en date du 4 novembre 863, publiée plus haut sous le n° 259). Cependant le présent diplôme n'a pas été établi dans les services du comte du palais. Bien que la première ligne ne soit pas écrite en caractères allongés, l'écriture est une écriture diplomatique, la rédaction est conforme aux habitudes grammaticales et au style de la chancellerie, enfin, c'est un notaire de la chancellerie, Hildeboldus, qui a tenu la plume à la place du comte du palais, dont la souscription est fictive, et a écrit la formule de date, sinon le diplôme tout entier (voir p. 100, n. 1). — Il y a discordance entre les éléments chronologiques de la date. Le 23 avril de la 20e année du règne répond au 23 avril 864, mais l'indiction est celle de 863.
(Chrismon) Karolus gratia Dei rex. Si servorum Dei necessitatibus opem benignitatis nostrae porrigimus, regiae celsitudinis opera frequentamus ac per hoc aeternam [2] beatitudinem nos adepturos omnino confidimus. Itaque notum sit omnibus sanctae Dei Ecclesiae fidelibus et nostris, praesentibus atque futuris, quia venerabilis vir Godefredus, monasterii Fossatensis abba, nostram adiens sublimitatem [3] humiliter innotuit quomodo, cum monachi ejusdem monasterii sui regiminis fugerent a facie Nortmannorum et evadere quaererent a manibus eorum, deperierint strumenta cartarum et omnia testamenta rerum praefato monasterio pertinentium [4] cum aliis rebus quas cogitaverant ad locum salvationis cum ipsis deferre. Quare petiit reverenter mansuetudinem nostram ut praecellentiae nostrae scriptum fieri juberemus, per quod et ipse et successores ejus omnibus temporibus [5] easdem res memoratas praefato monasterio pertinentes velut per praememorata cartarum strumenta tenere valeant et aecclesiastica administratione gubernare. Deprecationibus autem ejus libenter assensum praebentes, [6] testamentum hoc altitudinis nostrae fieri jussimus, quod alio nomine pancarta appellatur, per quod statuimus atque firmamus ut, veluti per praesignata cartarum testamenta quae deperisse, sicut superius dictum est, constat, [7] praescriptus abba et post eum quicumque fuerint praenominati rectores, quicquid rerum eidem sacro loco pertinere cum familia utriusque sexus cognoscitur, praesentibus et futuris temporibus sine cujuspiam contradictione [8] aut minoratione seu injusta inquietatione integerrime teneant atque possideant, et secundum documenta regulae sancti Benedicti, in Dei voluntate, administrare studeant. Ut autem hoc scriptum pleniorem semper [9] in Dei nomine optineat vigorem, de anulo nostro supter illud fecimus sigillari.
[10] (Chrismon) Folco comes palatii relegi e[t] s. (Signum recognitionis cum notis inclusis: Hlu-do-uui-cus abba am-bas-si-a-vit). (Locus sigilli).
[11] Data VIIII kal. mai., indictione XI, anno XXIIII regnante Karolo gloriosissimo rege. Actum in monasterio sancti Dyonisii. In Dei nomine feliciter. AMHN.
Image de l'acte
Cliquez pour zoomer ou afficher en plein écran. — Consulter sur Nakala
Cliché Archives nationales de France.