868, 10 (Corrigez 9) avril. — Rouy.
Notice assortie d'une suscription au nom de Charles le Chauve et scellée de son sceau, relatant le jugement par lequel, à la requête d'Electradus, avoué de Saint-Denis, le tribunal royal a condamné Enjouguin (Ingelwinus) à s'avouer solennellement (wadiare) serf du monastère, jugement qui a été exécuté par le défendeur.
A. Original. Parchemin autrefois scellé. Hauteur, 267 mm. à gauche, 273 mm. à droite; largeur, 522 mm. en haut, 549 mm. en bas. Archives nationales, K 7, n° 122.
B. Copie du xviie s., par Dom Michel Germain, sous le titre: «Notitia de Ingelwino monasterii Dionys. servo», Bibliothèque nationale, ms. fr. 20851, fol. 70v°, d'après A.
C. Copie du xviie ou du xviiie s., sous le même titre qu'en B, Bibliothèque nationale, ms. lat. 11892, fol. 95, d'après B.
a. Tardif, Cartons des rois, p. 131, n° 203, d'après A.
Fac-similé : de l'original: Lot, Lauer et Tessier, Diplomata Karolinorum, IV, pl. xxxviii.
Indiqué : Musée des Archives de l'Empire, p. 44, n° 71, avec fac-similé partiel de la date et des souscriptions.
Indiqué : Levillain, Note sur la charte de Geilon... pour le monastère de Noirmoutiers (25 août 867), dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, t. XI (3e série), années 1936 à 1938, p. 770-777.
La notice ci-dessous relate que le jugement du tribunal royal a été prononcé un vendredi, le 4 des ides d'avril de la 28e année du règne de Charles le Chauve, ce qui, à ne considérer que le quantième, répond au 10 avril 868. Mais le 10 avril 868 était un samedi. La coïncidence du vendredi avec le 10 avril s'étant produite en 873, Léon Levillain (mém. cité sous la rubrique Indiqué) suppose une bévue du scribe, qui aurait écrit anno XXVIII au lieu de anno XXXIII. Il adopte en conséquence la date du 10 avril 873. Erreur pour erreur, il est peut-être plus simple d'attribuer la discordance à une faute dans le calcul des ides et de penser que le jugement a été rendu le vendredi 9 avril. — L'intérêt diplomatique du document est évident, car sa présentation n'est conforme ni à celle des jugements de Pépin le Bref et de Charlemagne, ni même à celle du jugement de Charles le Chauve publié plus haut sous le n° 228.
(Chrismon) In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Karolus gratia Dei rex. Cum in nomine Dei aeterni domnus ac praecellentissimus rex Karolus Rofiaco villa die veneris IIII idus resederet aprilis [2] una cum plurimorum suorum optimatum, videlicet Ingelramno, Fulcone, Airico, Nivelongo, Aletramno, Osberto, Geilone ceterorumque suorum fidelium, ibique accedens quisdam vir, Electradus nomine, [3] advocatus Sancti Dionisii, ante regis excellentiam quendam mallavit hominem, Ingelwinum nomine, dicens quod servitium ex parte genetricis suae, Frambertane nomine, Sancti Dionisii debitum contradiceret [4] atque reddere neglexisset injuste. Interrogatus Ingelwinus a praedictorum regis fidelium quibus exinde dare vellet responsis, qui hanc mallationem minime denegavit, sed servum Sancti Dionisii [5] ex illius advocatione se esse dixit. Audientes autem hoc praefati viri jussu regis judicio decreverunt servitium Sancti Dionisii eidem wadiare. Isdem vero, prout illi judicatum fuit, [6] servitium capitis sui legaliter rewadiavit. Ideo utile atque amabile fuit praedicti Electradi advocati ut hanc notitiam, anuli regis signatam, partibus Sancti Dionisii [7] reciperet, quod ita manifestum est fecisse.
[8] Actum Rofiaco villa, IIII id. apl., anno XXVIII regni Karoli gloriosissimi ac serenissimi regis.
[9] Sig (Crux) Ingelramni comitis. Sig (Crux) Fulconis comitis. Sig (Crux) Hosberti. Sig (Crux) Heirici comitis. Sig (Crux) Nivelungi comitis.
[10] Sig (Crux) Aladramni comitis. Sig (Crux) Geiloni comitis. Sig (Crux) Hilmeradi comitis. Sig (Crux) Sandradi. Sig (Crux) Halbcarii comitis.
[11] Sig (Crux) Langobardi. Sig (Crux) Hildgarii. Sig (Crux) Giroardi.
[12] (Chrismon) Ermenricus notarius scripsi et subscripsi. (Locus sigilli.) (Signum recognitionis).
Image de l'acte
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Cliché Archives nationales de France.