876, [avril – début de mai]. — Saint-Denis.

Charles le Chauve, confirmant à la prière de Guy, évêque du Velay, un précepte de Louis le Pieux, replace, à l'exemple de son père, sous la dépendance de l'évêque du Velay le monastère de «Calmelius» [Saint-Chaffre du Monastier] qui s'était émancipé de la tutelle épiscopale. L'évêque choisira l'abbé ou le prévôt.

Référence : Arthur Giry, Maurice Prou, Georges Tessier et Ferdinand Lot (éd.), Recueil des actes de Charles II le Chauve, roi de France (840-877), Vol. 2, Paris, 1955, no405.

A. Original perdu.

B. Copie du xviie s., dans un fragment de cartulaire appartenant au fonds de l'évêché du Puy, Archives de la Haute-Loire, G 24, n° 1, fol. 1 (anciennement p. 35 du cartulaire), d'après «l'original» conservé «aux archives du chapitre de Nostre Dame du Puy».

a. Odo de Gissey, Discours historiques de la très ancienne dévotion de Nostre Dame du Puy, 3e éd., Le Puy, 1644, p. 230, d'après A.

b. Gallia christiana, t. II, instrumenta, col. 221.

c. Recueil des historiens de la France, t. VIII, p. 649, n° cclviii, d'après b.

d. Histoire générale de Languedoc, éd. Privat, t. II, preuves, p. 386, n° 191, d'après c.

e. Chanoine Ulysse Chevalier, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Chaffre du Monastier, p. 168, n° cccxxx, d'après b et c.

Indiqué : Georgisch, Regesta, t. I, col. 144.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 306.

Indiqué : Böhmer, Regesta, n° 1794.

Tel qu'il nous est parvenu, ce diplôme est daté de la 36e année du règne et de la première de l'empire, sans indication de mois ni de quantième. La date de son expédition qu'il faut chercher entre le 25 décembre 875 et le 20 juin 876 peut être précisée grâce à l'indication topographique que contient la formule de date. Expédié à Saint-Denis, le diplôme ne saurait l'avoir été qu'au mois d'avril ou au début de mai 876. En effet, après avoir quitté Rome le 5 janvier 876, Charles le Chauve était encore à Verceil le 1er mars (n° 404), rejoignait après le 14 mars l'impératrice Richilde à Vernierfontaine, près de Besançon, et gagnait Saint-Denis en passant par Besançon, Langres, Reims et Compiègne. Il y passait les fêtes de Pâques (15 avril) et quittait le monastère avant le 17 mai, puisqu'on le trouve ce jour-là à Bézu (n° 406).

Le diplôme de Charles le Chauve avait été obtenu par surprise et devait être révoqué quinze mois plus tard, le 1er août 877 (voir le diplôme n° 442). On se demandera donc si l'évêque Guy a réellement présenté, à l'appui de sa requête, un précepte de Louis le Pieux conférant à Saint-Chaffre le caractère d'un monastère épiscopal. On sait que Louis le Pieux avait reçu l'établissement des mains du comte Bérenger, l'avait restauré, rendu à la libre administration des moines, gratifié enfin de l'immunité (diplôme perdu, mentionné dans un diplôme de Pépin II d'Aquitaine expédié entre le 14 et le 24 décembre 845 et publié en dernier lieu par Léon Levillain, Recueil des actes de Pépin Ier et de Pépin II..., p. 200, n° li, à rapprocher d'un passage de la Vita Hludowici imperatoris, par Thégan, 19, éd. Pertz, Scriptores, t. II, p. 616. Cf. aussi plus haut, t. I, n° 72). Une disposition comme celle qu'invoquait l'évêque ne s'accorde donc pas avec ce que nous savons d'autre part de la situation juridique du monastère au temps de Louis le Pieux. On pensera avec Sickel (Acta regum et imperatorum Karolinorum..., t. II, p. 363) que le diplôme présenté par l'évêque était un faux, à moins qu'il ne s'agisse ici d'une simple formule de chancellerie et que l'évêque se soit contenté d'alléguer l'existence d'un prétendu diplôme dont il ne produisait pas la teneur. — La tradition du diplôme de Charles le Chauve est très insuffisante et il est souvent difficile de reconstituer un texte dont la rédaction est d'ailleurs défectueuse et s'écarte parfois du style ordinaire de la chancellerie.


Texte établi d'après B a b.

In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Karolus ejusdem omnipotentis Dei gratia imperator augustus. Si sacris locis divinis cultibus mancipatis aliquid subsidii contulerimus, Deum praesenti et futuro saeculo ob id magis propitium non dubitamus. Quocirca omnium sanctae Dei Ecclesiae [fidelium], praesentium et futurorum, comperiat universitas quoniam Wido, venerabilis ecclesiae Vallavensis episcopus, ad nostram [accedens] magnificentiam, ostendit nobis praeceptum a patre nostro antecessori suo factum in quo continebatur quod abbatiam Calmelius in qua sanctus Theofredus corpore requiescit, antecessor suus ejusdem ecclesiae.... monastico ordine vivere delegaverat atque inibi abbatem mittere censuerat, salvo per omnia suo et ecclesiae suae honore. Hac ergo de causa incuria episcoporum a jam dicta sede subtractus fuerat et...... Nos autem, deprecante eodem venerabili episcopo, praeceptum patris nostri, eandem abbatiam potestati episcopi et sanctae matris ecclesiae Vallavensis subjicimus et subjectam nunc et aeternaliter subjiciendam decernimus ....., salvo ibi monastico religionis ordine, secundum dispositionem et providentiam episcopi, sicut in praecepto patris nostri habetur. Abbas autem qui ibi futurus fuerit seu etiam praepositus ab episcopo cum eorum cons[ensu]... eligatur. Ipse vero episcopus ministerium suum agens non consentiat eligere praelatum qui vitiis et voluptatibus eorum faveat, sed episcopus inibi regularem normam excolere faciens memo ..... pro hoc sine dubio rationem redditurum. Ut autem hujus nostrae restaurationis reintegratio pleniorem in Dei nomine obtineat firmitatis vigorem, manu propria eam subterfirm... impressione subter jussimus assignari.

Signum (Monogramma) Karoli gloriosissimi imperatoris.

(Chrismon) Audacher notarius ad vicem Bozleni recognovit.

Anno XXXVI regni Karoli gloriosissimi imperatoris, regni autem imperii anno primo. Actum monasterii sancto Dionisio ... feliciter. Amen.


Localisation de l'acte

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