876, 25 octobre. — «Elidione villa».
Charles le Chauve, à la prière de Songfredus (Corrigez Suniefredus), confirme le monastère de Sainte-Marie [de Lagrasse] dans la possession de tous les biens nouvellement acquis par lui, y compris les églises, dans quelque comté qu'ils se trouvent, notamment des «villae» de Boussac, Palairac, Couize, Maisons et Villegly (?), et étend à ces acquisitions le privilège de l'immunité.
A. Original perdu.
B. Copie du 25 juin 1228, dans un vidimus original bullé de Grégoire IX, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 380, n° 41, d'après A.
C. Copie contemporaine de la précédente dans une expédition non bullée du même vidimus, ibidem, n° 42, d'après A.
D. Copie de l'année 1668 ou 1669, par Gratian Capot, Bibliothèque nationale, Collection Doat, vol. 66, fol. 1, avec attribution à Charlemagne, «extrait et collationné de l'original en parchemin», d'après A.
E. Copie de l'année 1677, par Dom Jean Trichaud, dans le Chronicon seu historia regalis abbatiae Beatae Mariae de Crassa, Bibliothèque nationale, ms. lat. 12857, p. 530, «ex ejusdem chartarii autographo», d'après A.
F. Copie du 12 juillet 1255, dans une transcription de la bulle de Grégoire IX signalée sous la lettre B, authentiquée par R[aimond IV de Valhauques], évêque de Béziers, et scellée de son sceau, Archives nationales, J 343, n° 4, d'après B.
G. Copie de l'année 1668, par Gratian Capot, Bibliothèque nationale, Collection Doat, vol. 66, fol. 167, d'après B.
H. Copie de l'année 1668, par Gratian Capot, ibidem, fol. 400, d'après C.
I. Copie du xviie s., Bibliothèque nationale, Collection Dupuy, vol. 635, fol. 69, d'après F.
J. Copie de l'année 1668, par Gratian Capot, Bibliothèque nationale, Collection Doat, vol. 66, fol. 404, d'après une copie de F transcrite «sur un livre de parchemin couvert de bois trouvé au trésor des Chartes de Sa Majesté en la cité de Carcassonne, intitulé Registrum curiae Franciae...».
K. Copie de la fin du xviie s., Bibliothèque nationale, ms. franç. nouv. acq. 7389 (Collection De Camps, 59), fol. 222, d'après la même source que J.
a. Baluze, Concilia Galliae Narbonensis, appendice, p. 67, «ex ms. registro curiae Franciae», sous le nom de Charlemagne et à la date de 801.
b. Le Cointe, Annales ecclesiastici Francorum, t. VI, p. 770, sous le nom de Charlemagne et à la date de 801, d'après a.
c. Mabillon, Annales ordinis sancti Benedicti, t. III, p. 681, n° xxiii, «ex authentico», d'après E.
d. Histoire générale de Languedoc, t. I, preuves, col. 131, n° cv, d'après B.
e. Gallia christiana, t. VI, instrumenta, col. 418, n° vii, d'après c.
f. Recueil des historiens de la France, t. VIII, p. 655, n° cclxvi, d'après c.
g. Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse..... de Carcassonne, t. II, p. 216.
h. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. I, p. 13, n° 11, d'après F.
i. Histoire générale de Languedoc, éd. Privat, t. II, preuves, col. 396, n° 108 (cv), d'après d.
Indiqué : Georgisch, Regesta, t. I, col. 144.
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 305.
Indiqué : Böhmer, Regesta, n° 1804.
Ce diplôme se présente comme une addition aux préceptes généraux d'immunité et de confirmation du 13 mai 844 (n° 37) et du 28 juin 870 (n° 340), dont les dispositions sont étendues à de nouveaux domaines. En soi, cette extension n'a pas de quoi nous étonner, encore que le bénéfice en soit appliqué aux églises d'une façon insolite. Mais les termes qui servent à l'exprimer sont anormaux. On relèvera en particulier l'expression incorrecte immunitatem habere. Dans la formule de corroboration, la proposition finale «et ut hoc ita juste conservetur» n'est pas non plus du style ordinaire de la chancellerie. On notera enfin que toutes les copies utiles, dont trois représentent des traditions indépendantes, donnent les leçons incorrectes Songfredus au lieu de Suniefredus et ad vicem Gaudini au lieu de ad vicem Gauslini.
Texte établi d'après B C D E.
In nomine sancte et individue Trinitatis. Karolus ejusdem Dei omnipotentis misericordia imperator augustus. Si servorum Dei petitionibus aurem nostre serenitatis accommodamus et antecessorum nostrorum morem sequimur, et ob id presentem vitam facilius transigere et futuram adipisci nullo modo dubitamus. Noverit itaque omnium fidelium sancte Dei Ecclesie nostrorumque, tam presentium quam et futurorum, industria quoniam Songfredus abbas monasterii sancte Marie de loco qui dicitur Urbionis, sito in confinio Narbonensi et Carcassensi, ad nostram accessit clementiam, deprecans ut super donationes, emptiones vel alias adquisitiones rerum ad jam dictum locum pertinentium nostrum pro firmitatis gratia superaddidissemus preceptum. Precipientes igitur jubemus ut omnes ville, id est Buciniacus et Palairacus, Cuvicianus et Mansiones et Villares Ingulana cum omnibus possessionibus ad prefatum locum, in quibuslibet comitatibus sint, in eodem loco juste et rationabiliter per hoc nostrum preceptum permaneant, et ecclesie que in villas eorum sunt in eadem potestate similiter permaneant, et immunitatem etiam nostram similiter habeant sicut in nostro veteri precepto continetur. Et ut hoc ita juste conservetur, manu nostra subter firmavimus et anulo nostro insigniri jussimus.
Signum Karoli (Monogramma) gloriosissimi imperatoris augusti.
Audacher notarius ad vicem Gaudini recognovit.
Data VIII kl. novembr., indictione decima, anno XXXVII regni domini Karoli imperatoris in Francia et imperii ejus primo. Actum Elidione villa. In Dei nomine feliciter. Amen.