877, 11 juillet. — Quierzy.

Charles le Chauve, confirme à la prière de sa fille Ermentrude, abbesse du monastère d'Hasnon, les frères et les sœurs de cet établissement dans la possession des biens qu'il énumère: deux manses, deux brasseries et un bois «infra monasterium», un droit d'usage pour soixante porcs dans la forêt abbatiale; en Ostrevant, deux «villae» appelées Anzin, dont Anzin sur l'Escaut, Wavrechain et huit manses à Escaudain, dont quatre sont tenus à titre viager par Gotramnus; en Tardenois, Augy, sur la Vesle; stipule l'attribution [à la mense conventuelle] de la dîme de toutes les «villae» abbatiales; en cas d'insuffisance [des revenus de la dite mense], la part seigneuriale (c'est-à-dire abbatiale) y pourvoira.

Référence : Arthur Giry, Maurice Prou, Georges Tessier et Ferdinand Lot (éd.), Recueil des actes de Charles II le Chauve, roi de France (840-877), Vol. 2, Paris, 1955, no436.

A. Original perdu.

B. Copie du xvie ou xviie s., par Jacques de Manville, dans une transcription du De laudibus Balduini VI, de Tomellus, Bibliothèque de Valenciennes, ms. 529 (anc. 484).

C. Copie du xive s., dans le manuscrit peut-être autographe des Annales Hannoniae, de Jacques de Guise, Bibliothèque de Valenciennes, ms. 770 (anc. 578).

D. Copie de l'année 1448, Archives du Nord, 5H2, pièce 5.

a. Miraeus, Codex donationum piarum, p. 103.

b. Miraeus, Notitia ecclesiarum Belgii, p. 71 (extraits).

c. Martène, Thesaurus novus anecdotorum, t. III, col. 783.

d. Miraeus, Opera diplomatica, éd. Foppens, t. I, p. 32, d'après a.

e. Recueil des historiens de la France, t. VIII, p. 662, n° cclxxiv, d'après a.

f. Jacques de Guise, Histoire de Hainaut, éd. de Fortia d'Urban, t. XI, p. 44.

g. Migne, Patrologiae [latinae] cursus, t. CXLVII, col. 590, d'après a.

h. Holder-Egger, Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XIV, p. 156, d'après B C a c d.

Indiqué : Georgisch, Regesta, t. I, col. 146.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 310.

Indiqué : Böhmer, Regesta, n° 1812.

Ce diplôme, délivré le 11 juillet 877, est daté de Quierzy, alors que Charles le Chauve se trouvait certainement ce jour-là à Ponthion (voir les diplômes nos 433, 434, 435, 437 et 438, à rapprocher des Annales Bertiniani, éd. Waitz, p. 135). Dom Bouquet a proposé de corriger V idus julii en V idus junii (9 juin). L'empereur se trouvait en effet à Quierzy dans la première quinzaine de juin (voir les nos 428 et 429 et les Annales Bertiniani, ibidem). Mais le 9 juin de la 38e année du règne serait le 9 juin 878 et non plus le 9 juin 877. Peut-être faut-il se réfugier ici dans l'hypothèse d'une discordance entre le Datum et l'Actum. La décision prise à Quierzy aurait été documentée un mois plus tard. Bien que reconnu par Audacher, le diplôme a été rédigé par le même personnage que le diplôme pour Marchiennes (n° 445), c'est-à-dire par Adalgarius II. On y retrouve les mêmes formules et la même inexpérience. On remarquera jusqu'au même oubli dans la formule de dévotion misericordia Dei au lieu de ejusdem Dei omnipotentis misericordia. — Le texte de ce diplôme a été inséré dans l'histoire du monastère d'Hasnon composée entre 1070 et 1084 par Tomellus et connue sous le titre De laudibus Balduini VI. A la fin du xive siècle, l'ouvrage de Tomellus, fut incorporé par Jacques de Guise à sa grande compilation des Annales Hannoniae. La tradition se confond donc avec celle du De laudibus Balduini VI et des Annales Hannoniae.

Sauf quelques corrections, le texte ci-dessous est celui de h dont on a suivi l'orthographe. On a noté les variantes de D a c, et d'après h, celles de B et de C.

In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Carolus misericordia Dei imperator augustus, Si servorum Dei utilitatibus subveniendo conferimus, profuturum nobis hoc ad aeternam beatitudinem fore nullo modo ambigimus. Quapropter noverit omnium sanctae Dei Ecclesiae fidelium nostrorumque, tam praesentium quam et futurorum, industria quoniam fratrum et sororum necessitatibus in coenobio Hasnoniae nuncupato, videlicet sito in comitatu Atrebatensi, in pago Ostrebanto, super fluvium Scarbum sub tutela sancti Petri apostolorum principis Deo militantium subvenire cupientes, eorum indigentiis per Ermentrudem filiam nostram abbatissam patefactis, decernimus per ejusdem Ermentrudis deprecationem nostrae altitudinis praecepta eis confirmari, quatenus per nostram munificentiam ad augmentum et utilitatem eorum ea perpetualiter possideant quae inferius descripta habentur. Concedimus igitur memorato coenobio infra ipsum monasterium mansos duos et cambas duas silvamque unam et insuper etiam de silva abbatis unde possint sexaginta porci saginari, necnon et in praedicto pago villam Azinium cum omni integritate, exceptis tribus mansis, denique in ipso pago Azinium quod est super fluvium Scaldum cum omni integritate, exceptis mansis quinque et molendinis duobus, cum camba una et pratis duobus. Pari etiam tenore largimur in praefato pago Ostrebanto villam Wavercinium cum omni integritate, necnon et in ipso pago in Scaldinio dedimus eis mansos octo. De ipsis quoque tenet per nostram jussionem Gotramnus quatuor, deprecante praefata abbatissa, quamdiu vixerit; postea vero recipiantur ad opus fratrum. De cetero in comitatu Tardanensi villam Auciacum sitam super fluvium Wellula, cum mansis undecim. Necnon et de omnibus villis totius abbatiae omnem decimam pleniter statuimus largiendam, et si non suffecerit ad usus fratrum seu sororum, ex indominicato cuncta necessaria suppleantur. Et ut hoc per omnia tempora inviolabiliter permaneat, manu propria subter firmavimus et anuli nostri impressione insigniri jussimus.

Signum Caroli gloriosissimi imperatoris augusti.

Odacrus notarius ad vicem Gozelini recognovit et subscripsit.

Datum V idus julii, indictione X, anno XXXVIII regni domni Caroli regis in Francia et imperii ejus secundo. Actum Carisiaco palatio imperiali. In Dei nomine feliciter. Amen.


Localisation de l'acte

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