847, 4 août. — Attigny.

Acte faux

Charles le Chauve donne aux moines de Saint-Germain-des-Prés gouvernés par l'abbé Autarius la «villa» de Naintré en Poitou.

Référence : Arthur Giry, Maurice Prou, Georges Tessier et Ferdinand Lot (éd.), Recueil des actes de Charles II le Chauve, roi de France (840-877), Vol. 2, Paris, 1955, no469.

A. Original du faux perdu.

B. Copie de la fin du xiie s., dans le Cartulaire ††† de Saint-Germain-des-Prés, Archives nationales, LL 1024, fol. 30, sous la rubrique: «Privilegium Karoli regis», avec l'addition «Calvi» d'une main du xvie s.

C. Copie du xiiie s., dans le Cartulaire de l'abbé Guillaume, Archives nationales, LL 1026, fol. VII, sous la rubrique: «Privilegium Karoli regis», d'après B ou la même source.

D. Copie du xiiie s., dans un fragment de cartulaire, à la suite du Cartulaire de l'abbé Guillaume, Archives nationales, LL 1026, 2e partie, fol. 8, sous la même rubrique qu'en C, d'après B ou la même source.

E. Copie de la fin du xiiie s., dans le Petit registre de Saint-Germain-des-Prés, Archives nationales, LL 1029, fol. 9, «XVI capitulum», sous la même rubrique qu'en C, d'après B ou la même source.

F. Copie du xviie s., par André Du Chesne, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 83, fol. 143, d'après C.

G. Copie du xviie s., Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 55, fol. 70, d'après C.

a. Poupardin, Recueil des chartes de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, t. I, p. 56, n° xxxiv, d'après B C D E.

Ce faux grossier a sans doute été fabriqué au xie siècle. Seul, le protocole final a été emprunté à un diplôme sincère de Charles le Chauve. Peut-être le faussaire s'est-il inspiré d'un acte privé du 6 avril 697, publié par R. Poupardin, Recueil cité, p. 15, n° x, qui lui a fourni le nom de l'abbé Autarius, et auquel il a emprunté la façon de désigner le monastère (on lit dans la charte de 697 «monasterio sancti Vincentii et sanctȩ Crucis sanctique Germani»), un certain nombre des expressions de la formule d'appartenance et l'agencement des clauses pénales, d'ailleurs très librement remaniées. — La «villa» de Naintré avait été restituée par Charles le Chauve à l'église de Paris le 18 mars 868 (n° 312), mais était ultérieurement sortie de son patrimoine. Un privilège de Calixte II du 28 janvier 1122 mentionne l'église Saint-Germain de Naintré parmi les possessions de Saint-Germain-des-Prés (R. Poupardin, Recueil cité, p. 126, n° lxxx). D'autre part, à la fin du xie siècle, un certain Guillaume Gosselin avait donné à l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers la moitié de l'église de Naintré (Redet, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, Archives historiques du Poitou, t. III, p. 182, n° 285). Peut-être le faux a-t-il été fabriqué pour combattre les prétentions de cette abbaye. Voir Anger, Histoire du prieuré de Saint-Vincent de Naintré, Poitiers, 1904.


In nomine sanctȩ et individuȩ Trinitatis consistentis in unitate Deitatis. Karolus rex Francorum gloriosissimus. Universis fidei insignitis nota, tam ecclesiastici quam civilis juris, compertum esse volo pro remedio animȩ et peccaminum nostrorum absolutione, assentientibus cunctis fidelibus nostris, concessisse quamdam villam nomine Nantriacum fratribus sancti Vincentii et sancte Crucis necnon et preciosissimi Germani confessoris Parisiorum antistitis, servientibus Deo et sanctis ejus in basilica predictorum sanctorum, quȩ est constructa extra oppidum ipsius civitatis nomine Parisius, in qua prelibata basilica requiescit precipuus confessor Christi Germanus, quibus preesse videtur abbas Autarius. Est autem hec villa scilicet Nantriacus in pago Pictavensi sita, quam concessimus perpetuo illis habendam cum omnibus ejus appenditiis atque circumadjacentiis, cum omni integritate, hoc est una cum terris, domibus, edificiis, acolis, acolabus, libertis, mancipiis, vineis, silvis, pratis, pascuis, aquis, aquarum decursibus, greges cum pastoribus, prediis, mobilibus et immobilibus, ecclesiis, omnia hȩc inexquisita re, ad integrum quicquid presenti tempore in supradicta villa Nantriaco, quȩ nostra possessio esse videtur. Si quis vero, quod futurum minime credimus, adversus hoc nostrum regale preceptum nisus fuerit, quod nec Deus sinat, de heredibus aut qualibet extranea persona, in primis iram Dei omnipotentis incurrat et cum Juda traditore ejus infernalibus participetur penis, deinde exilio relegetur aut centum libras auri, argenti quoque quadringenta, urgente regali edicto, coactus persolvat et nec sic evindicare quod repetit queat, presens quoque preceptum regali astipulatione corroboratum permaneat.

Signum Karoli gloriosissimi regis.

Eneas notarius ad vicem Ludovici recognovit.

Dat. pridie non. augusti, indictione X, in anno VIII regni Karoli gloriosissimi regis. Actum in Antiniaco palatio regio. In Dei nomine feliciter. Amen.


Localisation de l'acte

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