861, 23 avril. — Saint-Denis.
Acte faux
Charles le Chauve, à la prière du comte Bégon, donne au monastère des Fossés, gouverné par l'abbé Benoît, un manse avec ses dépendances, dont un port, le tout sis dans le «vicus» de Bry[-sur-Marne], en Parisis, et tenu par Bégon de la libéralité royale.
A. Pseudo-original. Parchemin, avec incision pour le sceau. Hauteur, 420 mm. à gauche, 400 mm. à droite; largeur, 573 mm. en haut, 570 mm. en bas. Archives nationales, K 13, n° 42.
B. Copie de l'année 1606, par Peiresc (Antiquitez françoises, t. XXIII, 1), Bibliothèque de Carpentras, ms. 1791, fol. 429, d'après A.
C. Copie du xviie s., par André Du Chesne, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 41, fol. 131.
a. Mentienne, Histoire de Bry-sur-Marne, p. 363, d'après A.
Indiqué : Tardif, Cartons des rois, p. 112, n° 178.
Indiqué : L. Levillain, Les comtes de Paris à l'époque franque dans Le Moyen Âge, t. XLI (1941), p. 164-168.
Faux du xie siècle. Non seulement le parchemin décrit p. 603, sous la note 1 n'est pas un original, mais il ne mérite pas le nom de copie figurée. Si le faussaire a eu sous les yeux un diplôme sincère, il n'a pas su s'y conformer quant aux caractères externes et au choix des formules, comme il apparaît à la place de la date au-dessus du monogramme, à l'absence de la souscription de chancellerie, à la façon dont la suscription est formulée, à l'amplification reçue par la formule de corroboration. Historiquement, le comte de Paris Bégon, au souvenir de qui était rattachée la restauration du monastère, était mort à la fin de 816 et l'abbé Benoît était son contemporain. — Si le 23 avril de la 21e année du règne est le 23 avril 861, le chiffre 11 est celui de l'indiction de l'année 863.
(Chrismon) In nomine sancte et individue Trinitatis. Gracia Dei Karolus rex. Quicquid locis divino cultu mancipatis largiendo conferimus [2] profurum nobis ad aeternam beatitudinem optinendam et ad presentam felicius transigendam omnino confidimus vitam. Itaque notum sit omnibus sanctae Dei Aecclesie fidelibus, tam presentibus quam et futuris, quia comes nomine Bego noster [3] dilectus, nostram adiens presentiam, admodum obsecrans quatinus easdem res quae de nostro beneficio tenere videbatur in vico qui dicitur Brit qui situs ets in pago Parisiaco, videlicet unum mansum [4] cum portu et vineis, terris cultis et incultis, pratis, aquis aquarumve decursibus, pro absolutione peccatorum nostrorum atque suorum, monasterio Fossatensi quod ets situm [5] super fluvium Materne atque dicatum in honore sanctae Dei genetricis Mariae ac beati Petri apostolorum principis concederemus. Cujus deprecationem omnino laudantes, [6] ac maxime pro eo quia semper noster fidelis extitit facientes, tradimus atque delegamus per precepti nostri auctoritatem memoratas res supradicto coenobio ac abbati Benedicto seu monachis [7] inibi Deo sub norma sancti Benedicti famulantibus, quatinus ipsi et successores eorum per omnia seculorum tempora teneant atque possideant absque ulla contradictione. [8] Et ut haec auctoritatis nostrae largitio nostris futurisque temporibus diligentius conservetur atque ab ipsis fratribus superius dictis securius possideatur, quatinus ipsi monachi pro nobis ac conjuge [9] nostra necnon filiis filiabusque nostris ac supradicto comite Dei misericordiam jugiter curam habeant exorare, manu propria subter eam firmavimus [10] anulique nostri inpressione insigniri jussimus.
[11] Data VIIII kal. mai., indictione XI, anno XXI regnante Karolo gloriosissimo rege. Actum in monasterio Dyonisii. In Dei nomine feliciter. A M H N.
[12] Signum (Monogramma) Karoli gloriosissimi regis.
(Locus sigilli.)