845, 13 juin. — Saint-Benoît-sur-Loire.
Charles le Chauve, à la prière de l'abbé Didon, concède à titre de bénéfice au monastère de Saint-Florent [-le-Vieil], bâti sur la Loire, au «pagus» de Mauges, la «villa» de Pocé, en Anjou, faisant partie du domaine de l'église Saint-Maurice d'Angers et tenue en bénéfice par des vassaux royaux, à charge pour les abbés de Saint-Florent de payer annuellement à l'église Saint-Maurice le cens accoutumé.
A. Original. Parchemin très mutilé. Hauteur, 440 mm. à gauche; largeur, au niveau de la 2e ligne, 440 mm. Archives de Maine-et-Loire, H 1833.
B. Copie figurée du xie s., dans le Rouleau des privilèges de Saint-Florent, pièce n° 5, Archives de Maine-et-Loire, H 1836.
C. Copie du xie s., dans le Livre noir de Saint-Florent, Bibliothèque nationale, ms. lat. nouv. acq. 1930 (anc. Bibliothèque de Cheltenham, n° 70), fol. iii, sous la rubrique: «Praeceptum regis Karoli de Poziaco».
D. Copie du xiiie s., dans le Livre rouge de Saint-Florent, Archives de Maine-et-Loire, H 3715, fol. 20v°, sous la rubrique: «Privilegium Karoli regis de Potiaco».
E. Copie incomplète (le protocole final manque) du xiie s. ou de la fin du xie, sur parchemin, Archives de Maine-et-Loire, H 1833.
F. Copie du xiie s., dans le Livre d'argent de Saint-Florent, Archives de Maine-et-Loire, H 3714, fol. 24 v°, sous la rubrique: «Preceptum regis Karoli de Pociaco», d'après C.
G. Copie du xviiie s., Bibliothèque nationale, Collection de Touraine, vol. 1, fol. 54, n° 44, d'après C.
H. Copie du xviiie s., fournie par Dom Housseau, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 1, fol. 151, d'après C.
I. Copie d'environ l'année 1851, par Marchegay, dans une copie du Livre noir, Archives de Maine-et-Loire, H 3712, fol. 3, d'après C.
J. Copie du xve s., dans un cartulaire en papier, Bibliothèque nationale, ms. lat. nouv. acq. 1931, fol. 7v°, d'après D.
K. Copie du xviie s., par André Du Chesne, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 41, fol. 107v°, d'après D.
L. Extrait du xviie s., Bibliothèque nationale, ms. lat. 13817, fol. 315, d'après D.
a. R. Merlet, Guerres d'indépendance de la Bretagne sous Nominoé et Erispoé, dans la Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, t. VI (1891), p. 98, n° 1 (tirage à part, p. 21), d'après ACDFGK.
b. M. Saché, Département de Maine-et-Loire. Inventaire sommaire des archives départementales, série H, t. II, p. 1 (année 844), d'après AB.
Indiqué : Lot et Halphen, Le règne de Charles le Chauve, p. 149, n. 2 et 3.
La date de ce diplôme a complètement disparu de l'original mutilé. Telle qu'elle est donnée par les copies, elle présente une contradiction entre l'année du règne et l'indiction. Le 13 juin de la 5e année répond au 13 juin 845. Mais la 6e indiction répond à l'année 843. On négligera la donnée de l'indiction pour ne s'arrêter qu'à l'année du règne. On sait en effet que Charles le Chauve et Pépin II d'Aquitaine se rencontrèrent précisément à Saint-Benoît-sur-Loire en 845, vers le milieu de l'année (Annales Bertiniani, éd. Waitz, p. 32). Les objections formulées par F. Lot contre la date du 13 juin (ouvr. cité, p. 149, n. 2) ne paraissent pas invincibles. — En ce qui concerne le quantième, Mabillon, en contradiction avec l'ensemble de la tradition manuscrite, indique le 5e jour des ides de juin, soit le 9 juin (Annales ordinis sancti Benedicti, t. II, p. 658). Sans doute y a-t-il eu inadvertance de sa part et a-t-il répété le chiffre de l'année du règne devant idus — Les mots entre crochets disparus de A ont été restitués à l'aide des copies utiles et principalement de B.
(Chrismon) In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Karolus gratia Dei rex. Si precibus sacerdotum quas pro suis vel ec[clesiarum sibi commissarum necessitatibus aliquando nobis intimare voluerint, aurem libenter accommodamus] [2] eorumque justas et rationabiles petitiones ac postulationes ad optatum perv[enire faci]mus effectum, non solum regiam in hoc exercemus consuetudinem sed etiam eosdem sacerdotes ad Dei misericordiam [pro nobis exorandam promptiores atque devotiores facimus. Quapropter noverit] [3] omnium sanctae Dei Ecclesiae nostrorumque fidelium, presentium atque futurorum, sollertia qualiter Dido, venerabilis abba monasterii sancti Florentii, quod [est constructum super alveum Ligeris, in pago videlicet Medalgico, nostram deprecatus est magnificentiam ut sibi, ob Dei amorem] [4] et animae nostrae emolumentum, ad partem sui monasterii, ad am[miniculandam necessitate]m Deo famulant[ium, quandam villam nomine Poziacum, sitam in pago Andegavense, de ratione sancti Mauricii, quam semper vassi dominici in beneficio habere visi sunt], [5] per nostrae auctoritatis conscriptionem in jus beneficii concedere dignaremur, [quatinus et eorum necessitas, Deo annuente, in nostra elemosyna exinde suppleretur et annis singulis census, qui temporibus antecessorum nostrorum partibus sancti Mauricii exinde datus est, absque] [6] dilatione redderetur. Cujus, inquam, petitionem, divino ferventes amore, [libenter annuimus, et prenominatam villam, sub ea conditione qua nostram supplicatus est excellentiam, per hanc nostrae auctoritatis roborationem partibus monasterii sancti Florentii conce-][7]-dimus atque firmamus, ita ut perpetuis temporibus absque alicuj[us contradictione aut diminoratione praefatam villam rectores ipsius monasterii per hanc nostram largitionem in jus beneficii teneant et faciant quicquid legitime ordinaverint et partibus sancti Mauricii] [8] Andegavensis ecclesiae annis singulis censum ab antiquo statutum [solvere non differant. Et ut haec auctoritas misericordiae nostrae perpetuis temporibus firmior valeat permanere, manu nostra subter firmavimus et anulo nostro sigillare jussimus].
[9] Signum (Monogramma) [Karoli gloriosissimi regis].
[10] [Jonas diaconus ad vicem Hludowici recognovit et subscripsit].
[11] [Data id. jun. anno V, indictione VI, regnante Karolo gloriosissimo rege. Actum in monasterio sancti Benedicti. In Dei nomine feliciter. Amen.