846, 30 octobre. — Saint-Benoît-sur-Loire.
Charles le Chauve, à la prière de Raoul, archevêque de Bourges et abbé de Saint-Benoît de Fleury, renouvelle un précepte délivré par Louis le Pieux en faveur du monastère.
Diplôme perdu, mentionné par Jean Du Bois-Olivier (Joannes a Bosco), Inventarium auctenticorum rescriptorum pro vera corporis beatissimi patris Benedicti abbatis Casinensis apud Floriacum Galliae praesentia, dans Floriacensis vetus bibliotheca..., 1re partie, p. 253, et par la Gallia christiana, t. VII, col. 1543-1544. — Lot et Halphen, Le règne de Charles le Chauve, p. 169, n. 3.
Rien ne permet de préciser la nature du précepte de Louis le Pieux renouvelé par Charles le Chauve. Sans doute s'agit-il d'un des deux diplômes délivrés à Orléans le 27 juillet 818, confirmation d'immunité et exemption de tonlieux (Böhmer-Mühlbacher, Die Regesten, nos 666 (652) et 667 (653); publiés par Prou et Vidier, Recueil des chartes de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, t. I, p. 31, n° xiv et p. 33, n° xv).
L'exactitude de la date ne saurait être affirmée, au moins quant à l'année de l'Incarnation, les éditeurs de la Gallia christiana qui sont les seuls à l'indiquer ne nous ayant fourni aucun des deux éléments de contrôle qui nous permettraient de la vérifier, année du règne et indiction.
La mention de Raoul, archevêque de Bourges, plaide en faveur de l'existence d'un diplôme de Charles le Chauve. Les membres du synode réuni à Savonnières en juin 859 signalent qu'à cette date l'archevêque de Bourges détenait l'abbaye de Fleury: «praefatam abbatiam inregulariter retinebat» (Capitularia, t. II, p. 449). Faute de cette mention, une coïncidence troublante pourrait nous faire douter de la réalité de ce diplôme. Nous possédons en effet un précepte de Charles le Simple de l'année 900 (Prou et Vidier, Recueil cité, t. I, p. 92, n° xxxiv et Lauer, Recueil des actes de Charles III le Simple, p. 71, n° xxxiv) d'après lequel ce souverain se trouvait lui aussi à Saint-Benoît un 30 octobre (III kal. novembris), la septième année de son règne. Or la septième année du règne de Charles le Chauve s'étend précisément du 20 juin 846 au 20 juin 847. Un compilateur du xviie siècle, Dom Leroy, s'y est trompé et a attribué à Charles le Chauve le diplôme de son successeur (Bibliothèque d'Orléans, ms. 492, anc. 394 bis, fol. 65).
Texte de Jean Du Bois-Olivier:
Karolus deinde, filius Ludovici augusti imperatoris, Francorum rex, in suis patentibus literis, omnibus notum facit quod Rodulfus archiepiscopus et abbas monasterii Floriacensis ubi ipse sanctissimus Benedictus requiescit corpore, repraesentavit illi authoritatem praecepti domini et genitoris sui bonae memoriae Ludovici piissimi augusti etc. Cujus precibus ob amorem Dei et sancti patris Benedicti annuit etc.
Texte de la Gallia christiana:
Sanctus Rodulfus I, ex abbate seu potius ex monacho sancti Medardi Suessionensis archiepiscopus Bituricensis..., Floriacum tutandum suscepit a Carolo rege, a quo praecepti Ludovici pii ejus genitoris confirmationem obtinuit anno 846, tertio calendas novemb., cum in Floriacensi monasterio degeret Carolus.