889, 11 juillet. — Paris.

Eudes, confirmant à la demande des moines de Saint-Germain d'Auxerre le privilège du pape Nicolas [Ier], celui des évêques [réunis au synode de Pîtres] et les diplômes ou pancartes de Charles [le Chauve], de Carloman et de Charles [le Gros], énumère les biens affectés à l'entretien des moines : les « mansella » situés autour du monastère et divers clos de vigne voisins, Perrigny, Héry, Hauterive, Ponnessent, les « mansella » donnés par Heudebour (Hildeburgis) et par Herbaut (Haribaldus), Monéteau, Saint-Cyr-les-Colons (Disinniacus), la moitié d'Aucep avec l'église, un manse à La Rippe (?) (Ripa) et d'autres à Surgy et « Logromo », Orgy, « Nauriacus », Vallan, Venoy, Pouligny, Chigy dans le « pagus » de Sens et Lanerey dans celui de Troyes ; — puis, affectés à la porterie, Quincy et « Cociacus » ; — à la trésorerie, des manses à Volgré et Chastenay, un manse à Seignelay, des terres et des vignes à Lignoreilles, Nantelle et Bleury, deux manses à Villiers et un à « Badesia » ; — à la « matricula » des pauvres, les biens donnés par le noble Airmarus à Néron, « in Lagunis », à Lignoreilles et Villefargeau ; — à l'hôpital des pauvres, Venouse, deux manses à Villiers, Cheny, un manse dans chacune des localités de Guerchy, Bassou, Volgré, Villevallier, « Creausum » et « Creptum » et deux manses à Rouvray. Il énumère ensuite les biens donnés par Charles [le Chauve], d'une part Villiers[-Vineux] avec ses dépendances et les « manselli » de Méré, d'autre part « Urum », Môlay, Voutenay, Lucy, Montelon, Magny, Fontangy, « Matriscum », Villapourçon, un manse à Annay pour conduire le sel par la Loire, « Berniacum », la « cella » de Moutiers (Sancta Maria Meleredensis), ces biens ayant été acquis par échange (ainsi que la « villa » d'Annay) contre [Le Vault-de]-Lugny (Oloniacum) ; — puis les biens donnés par l'abbé Hugues, savoir « Tilium », « Buculiacum » (qui, provenant de la mense abbatiale, fut affectée à l'infirmerie par un diplôme du roi Louis) et Bouilly ; — les biens allodiaux reçus à la mort d'Itier en vertu d'une prestaire : Chevry[-en-Sereine] en Sénonais, Mézières en Nivernais et des biens à « Oratorium » dans le « pagus » de Troyes ; — l'alleu d'Aubert (Adalbertus) à Revisy et à « Sarmasia » ; — les acquisitions faites par les frères dans le fisc d'Ormoy, un manse à « Cidirniacum » dans le « pagus » de Troyes, la moitié de Charmoy, quatre manses en Gâtinais à Grandchamp, ainsi que tous les biens donnés par les fidèles en tous lieux, le roi y ajoutant le droit de faire venir chaque jour de la forêt voisine du Bar, qui dépend du « comitatus », le bois nécessaire au four et à la cuisine. Eudes confirme encore deux préceptes de Charles [le Chauve], l'un concédant au monastère le tonlieu des marchands et de tout ce qui sera négocié sur ses terres, l'autre le prenant sous la protection royale et lui concédant les privilèges de l'immunité et de l'exemption de l'autorité épiscopale. Il ajoute que si les moines sont contraints par les persécutions des païens ou les troubles du royaume de se réfugier dans des cités ou des bourgs fortifiés (castella), ils y pourront vivre en paix en y jouissant des mêmes privilèges et il leur permet de posséder des terrains à Sens, à Troyes et en d'autres cités. Il les affranchit, ainsi que leurs hommes, des tonlieux et des taxes de marché et de part, conformément à un précepte de Charles [le Chauve] et interdit à quiconque de détourner les biens des moines, qui doivent être soumis à une administration régulière, ou d'en exiger quelque service.

Référence : Georges Tessier et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes d'Eudes roi de France (888-898), Paris, 1967, no11.

A. Original perdu.

B. Copie du milieu du xiiie siècle, dans le cartulaire de Saint-Germain-d'Auxerre, Bibliothèque municipale d'Auxerre, ms. 161 (anc. 142), fol. 33 v°, n° XXI des « Carte regum et imperatorum », sous la rubrique « Odo rex de villis nostris et prioratibus et quadam commutacione, de proteccione, de quitacione thelonei et rebus aliis ».

C. Copie de 1652 par Dom Victor Cottron, Chronicon coenobii Sancti Germani Altissiodorensis, Bibliothèque municipale d'Auxerre, ms. 167 (anc. 148), p. 707, d'après B.

D. Copie du xviie siècle par Dom Georges Viole, Historia abbatum monasterii Sancti Germani, Bibliothèque municipale d'Auxerre, ms. 154 (anc. 138), p. 94, d'après B.

E. Copie authentique du chanoine et notaire apostolique Noël Damy, du 4 mai 1670, Archives départementales de l'Yonne, H 1010, p. 44, d'après B.

F. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection de Bourgogne, vol. 69, fol. 38 v°, d'après B.

G. Copie du xviie siècle (partielle, avec renvoi au texte du diplôme de Carloman), Bibliothèque nationale, Collection Clairambault, vol. 994, p. 325, d'après B.

a. M. Quantin, Cartulaire général de l'Yonne, t. I, (1854), n° LXII, p. 122-124 (extraits, avec renvoi au diplôme de Charles le Gros).

Le cartulaire de Saint-Germain d'Auxerre nous a conservé le texte de deux diplômes d'Eudes, expédiés de Paris le même jour en faveur de l'abbaye, ces deux diplômes se présentant sous le même préambule et avec les mêmes clauses finales. Il est donc légitime de se demander dans quelle mesure nous avons affaire à deux diplômes authentiques et distincts. L'un accorde l'entière protection royale aux moines qui s'étaient plaints de l'inefficacité des diplômes antérieurs d'immunité ; nous en traiterons plus loin (infra, n° 12, p. 59). L'autre est une nouvelle pancarte, leur confirmant l'ensemble des biens monastiques et reprenant les privilèges dont ils jouissaient en vertu des préceptes royaux. Le roi y répète les pancartes de ses prédécesseurs et n'y ajoute qu'une seule clause nouvelle : l'extension des privilèges de protection et d'immunité aux lieux où les moines pourraient être amenés à se réfugier en cas d'incursions normandes ou de troubles. Cette dernière clause est tout à fait normale à la date du diplôme : on sait que, pour obtenir des Normands la levée du siège de Paris, Charles le Gros leur avait accordé de passer en Bourgogne ; en 887, ils avaient poussé jusqu'à qu'à la Saône, ravageant notamment le Sénonais, et ils avaient hiverné sur le Loing en 888, d'où, au témoignage des Annales de Saint-Vaast, ils avaient en 889 dévasté la Bourgogne. Dans ces conditions, l'addition d'Eudes se justifie pleinement. Or il n'y a pas lieu de suspecter les pancartes antérieures que reproduit celle d'Eudes à peu près mot pour mot : celle de Charles le Gros du 28 octobre 886 et celle de Carloman du 11 juin 884 (cf. supra, p. 46, n. 4 et 5) ; cette dernière reprenait elle-même en large partie celle de Charles le Chauve du 20 juin 864 (cf. supra, p. 46, n. 3), en y ajoutant une série de dispositions et une liste de biens, empruntées à d'autres diplômes royaux et à des donations de divers personnages, dont souvent nous avons par ailleurs conservé trace. En conséquence rien ne nous autorise à élever un doute sur la sincérité du présent diplôme d'Eudes. Tout au plus avons-nous été amené à exprimer quelques réserves sur le passage commun à toutes les pancartes, relatif à l'exemption totale de l'abbaye à l'égard de l'autorité diocésaine ; nous renvoyons sur ce point, à la note que nous avons plus haut consacrée à cette question (supra, p. 53, n. 1).

Ce diplôme (comme le suivant, n° 12), nous est parvenu sous une forme incomplète : il n'y a en effet dans le cartulaire ni souscription royale, ni recognitio de chancellerie. De plus, la date y est évidemment inexacte : anno LI° du règne d'Eudes. Le rédacteur du cartulaire a, en effet, mal interprété le groupe en chiffres romain II, que le notaire Throannus écrivait avec un I initial long, suivi d'un I court : Ii. De cette erreur, nous pouvons tirer la conclusion que l'original de ce diplôme et du suivant était écrit de la main même de Throannus. Il convient donc de corriger : anno II°, laquelle répond bien à l'an de l'Incarnation 889. Mais l'indiction (VI) est alors trop faible d'une unité ; il convient à cet égard de rappeler que des diplômes expédiés d'Orléans et de Saint-Mesmin le mois précédent en juin, la moitié indique l'indiction VI et l'autre moitié l'indiction VII. En tout cas, la présence d'Eudes à Paris, au cours de 889, pour y combattre les Normands est certaine : elle y est attestée le 10 juillet par le diplôme n° 10 et circa autumni tempora par les Annales de Saint-Vaast.

Nous imprimons en petits caractères les parties de ce diplôme empruntées aux diplômes antérieurs : en romains, ce qui provient de ceux de Charles le Chauve du 11 septembre 859 (tonlieu et immunité) et du 20 juin 864 (pancarte), repris, nous l'avons dit, (mais avec de nombreuses interversions, additions, variantes de détail) dans les pancartes de Carloman (11 juin 884) et de Charles le Gros (28 octobre 886) ; en italiques, ce qui provient seulement de ces deux derniers diplômes et ne figurait pas dans ceux de Charles le Chauve.


In nomine sancte et individue Trinitatis. Odo gracia Dei rex. Si peticionibus servorum Dei, quas nobis pro suis utilitatibus insinuaverint, benignum prebemus assensum, regie precellentie opera imitamur et per hoc eterne beatitudinis gloriam facilius nos adepturos non dubitamus. Itaque notum sit omnibus sancte Dei Ecclesie fidelibus et nostris, presentibus atque futuris, qualiter fideles nostri monachi ex monasterio Sancti Germani Autissiodorensis, pro sua religione nobis valde accepti, accedentes ad nostram sublimitatem, detulerunt privilegium domni Nicholai pape sedis apostolice, privilegium quoque episcoporum necnon et preceptum serenissimi augusti domni Karoli, gloriosissimi et piissimi regis, quondam senioris et predecessoris nostri, sed et aliud preceptum mansuetissimi Karlomanni regis seu et preceptum Karoli imperatoris quod pancartam vocant, expecieruntque ut omnia que vel in privilegiis vel in preceptis comprehensa tenentur, jure habenda perpetuo, denuo innovantes, auctoritatis nostre precepto concedere et confirmare dignaremur. Quorum peticionem clementer nos audisse et libenter excepisse omnibus Dei nostrisque fidelibus notum esse volumus. Itaque situs vel nomina rerum seu villarum ad sustentacionem prefatorum servorum Dei pertinencium sunt hec : in primis, mansella in giro monasterii sita et omnes clusi indominicati, scilicet ille qui adheret monasterio et Campania, Plante abundancia, Curticanus et clausellus de Patriniaco cum aliis vineolis ; Patriniacus cum integritate, cum ecclesia et manso indominicato et omnibus suis appendiciis ; Airiacum ex integro, cum ecclesia et manso indominicato et omnibus suis appendiciis ; Altaripa, cum capella et suis appendiciis ; Pons Maxencius, cum ecclesiis duabus et suis appendiciis ; mansella que Hildeburgis dedit ; item, mansellum quod Haribaldus dedit ; Monasteriolum, cum ecclesiis duabus ; Disinniacus, similiter cum suis appendiciis ; Albus Cippus, media ville cum ecclesia et suis appendiciis ; mansus unus in Ripa et alia mansa in Sorgiaco et Logromo ; Orgiacus, cum appendiciis suis ; Nauriacus eciam ; Valans ; Vendilus ; Pauliniacus, cum suis appendiciis ; Kipgiacus eciam, cum suis appendiciis, in pago Senonico ; Laneretus quoque, in pago Trecassino. Preterea Quinciacus, cum integritate, et Cociacus, quas ipsi fratres de portione sua ad portam deputaverunt excipiendis monachis et ceteris familiaribus suis. Sed et ad thesaurum, mansella que sunt in Vogrado et Castaneto, et mansus unus in Siliniaco, cum terris et vineolis, in Lineriliis quoque et in Nantilla et Blariaco et in Villari mansa duo, cum vineolis et terris, et in Badesia mansus unus. Res quoque quas dedit Airmarus, vir nobilis, ad stipendia matriculariorum quos nonnones vocant, hoc est in Nigronto et in Lagunis seu Linerolis et Ferrolis. Item ad hospitale pauperum, Vendonsa et in Villari mansa duo, Calniacus et in Garchiaco mansus unus, in Basau mansus unus cum vineolis, in Vogrado mansus unus, in Valeriis similiter, in Creauso similiter, in Crepto similiter, et in Roborato mansa duo cum vineis indominicatis ad ipsum hospitale aspicientibus. Sunt preterea et alie res quas eidem loco supradictus senior noster domnus Karolus per preceptum suum dedisse cognoscitur, quarum nomina vel situs hujusmodi sunt : Villaris, cum ecclesia et mansa indominicata cum suis appendiciis, cum mansellis qui sunt in Mairiaco ; preterea Urum, Modolagium cum integritate, Vultiniacum cum integritate, Luciacum, Montem Alum cum integritate, Maigniacum, Fentengiacum, Matriscum, Villare Puscionum et in Abundiaco villa mansum unum ad salarias per alveum Ligeris ducendas ; Berniacum eciam cum omnibus appendiciis suis, cella Sancte Marie Meleredensis, cum quibus et una villa, Abundiacum nomine, pro Oloniaco commutaverunt. Sunt preterea et alie res quas memorabilis Hugo, abba ejusdem loci, pro remedio anime genitoris vel genitricis sue necnon et divina sibi clemencia cum fratribus suis optinenda, eidem loco contulit, unde et ibidem venerabiliter conditus requiescit : Tilium scilicet, cum omnibus appendiciis suis ; Buculiacum, quam domo infirmorum ex rebus abbacie, per preceptum Ludovici regis gloriosissimi, misericorditer contulit ; Baudiliacum quoque. Set et illas res quas idem fratres ab Iterio, illustri quondam viro, per prestariam quarumdam rerum suarum de proprio ipsius alodo post ejus decessum susceperunt, placuit huic nostre precepcioni subnotari : Sivriacum videlicet, in pago Senonico, cum ecclesia et omnibus appendiciis ; in pago Nevernensi : Macerias ad integrum, cum ecclesia et ejus appendiciis ; vel quicquid in pago Trecassino adquisisse noscuntur a supradicto viro, in loco qui dicitur Oratorium ; in Rivisiaco quoque et Sarmasia alodum Adalberti ; quicquid eciam [ipsi fratres] in Ulmeto fisco adquisiere vel umquam adquirere poterunt ; in pago eciam Trecassino, mansus unus in loco qui dicitur Cidirniacus ; in Carmedo quoque, medietatem ville, cum manso indominicato ; et extra hec, quatuor mansa que sunt in pago Vuastinense, in villa que dicitur Grandiscampus. Sunt et alie res quamplures diversis in locis a fidelibus viris eidem sancto loco tradite, quas jure perpetuo habendas hoc nostre altitudinis testamento constituimus et confirmamus. Set et hoc nostre mansuetudini regia liberalitate superadicere placuit ut, quia locus ille minus silvestris est, ex proxima silva que Barrus dicitur et ad comitatum pertinet, cotidie, si necesse fuerit, ad opus furni vel coquine, ad duo carra et quatuor sagmas, ligna deferantur. Detulerunt eciam jam dicti fratres optutibus serenitatis nostre aliam auctoritatem dompni senioris nostri Karoli, in qua insertum erat qualiter concessisset eidem monasterio omne teloneum de negociatoribus vel de hominibus eorum qui per ipsam casam Dei sperare videntur vel de hoc quod homines ad dorsa deferunt et ut in villis eorum seu super terras vel cinctus infra aut foris advenerint et negociatum fuerit. Aliam insuper detulit auctoritatem immunitatis ejusdem supradicti senioris nostri domni Karoli, in qua habebatur insertum qualiter idem cenobium ob amorem Dei et tranquillitatem fratrum inibi consistencium, sub plenissima tuicione et immunitatis defensione suscepisset. Que omnia denuo auctoritatis nostre sanctione confirmamus et sub plenissima defensione ipsam congregacionem, cum omnibus rebus ipsius monasterii vel omnibus rebus quocumque modo ad ipsum locum pertinentibus, suscipimus ita ut sub nostra proteccione liceat eis quiete vivere et nullus episcopus vel aliquis ex episcopalibus ministris ibidem aliquod presumat exercere judicium et nullus judex publicus vel quilibet exactor judiciarie potestatis vel aliquis ex nostris fidelibus in omnibus rebus eidem loco subditis ad causas audiendas vel freda aut tributa exigenda aut mansiones vel paratas faciendas aut fidejussores tollendos aut homines ejusdem, tam servos quam ingenuos, super terram ipsius cenobii commanentes distringere aut illicitas occasiones nostris vel futuris temporibus requirere audeat, sed liceat abbati qui ei preest loco res prefati cenobii sub hac immunitatis precepcione quieto ordine possidere. Illud quoque nostre mansuetudini placuit utiliter superaddere ut, si aliquando, ob persecucionem paganorum seu aliquam regni perturbacionem, necesse fuerit eos civitates vel castella ingredi, liceat eis, sub hac nostre precepcionis indulgentia, quiete ibidem degere et areas quas habere noscuntur absque ulla contradiccione tenere, ita ut nulla cujuscumque potestatis persona eis vel hominibus ad eos pertinentibus inquietudinem aut vim aliquam inferre presumat seu substancias illorum attributare vel aliquo modo sibi vendicare vel hospitalia in eorum mansionibus contra voluntatem ipsorum exigere audeat, set liceat eis et subjectis eorum absque ullius formidine secure et quiete vivere et pro nostra vita et pace Deum liberius exorare. Insuper areas quas in Senonica vel Trecassina urbe seu in quibuscumque civitatibus habere noscuntur, per hanc nostre constitucionis jussionem precipimus ut eas, nullo contradicente aut super ordinante aliquid, quiete teneant atque possideant. Jubemus eciam ut neque ipsi monachi aut negociatores eorum neque homines qui per ipsam casam Dei sperare videntur, teloneum persolvere cogantur in civitatibus vel vicis seu villis aut mercatis vel in portubus seu portis, sicut in precepto domni Karoli continetur. Precipientes autem jubemus et jubentes confirmamus ut nulli abbatum ejusdem loci aut cuilibet alteri persone liceat ex prescriptis omnibus rebus aliquid in alios preterquam constituimus usus redigere aut retorquere aut alicui habendum conferre, neque censum aut honorem aut dona quelibet vel pastos ab eisdem servis Dei ullatenus presumat requirere ; sed quicquid exinde fieri potest juxta quod scriptum est, regulari amministracione usibus et utilitatibus eorum, auctore Deo, omnibus habeatur temporibus. Interea volumus et confirmamus ut quicquid de seculo in idem monasterium ad regularem conversacionem agendum, favente Deo, venientes ex possessionibus suis optulerint vel alii quicumque hominum, sicuti eorum voluntas et collacio facta apparuerit, sine rectoris ejusdem loci aliqua immutacione inviolabiliter semper perseveret atque permaneat. Ut autem hec precellencie nostre confirmacio meliorem semper, in Dei nomine, optineat firmitatem, manu nostra eam subter firmavimus et de anulo nostro sigillari fecimus.

Datum .V. idus julii, indictione. VIa., anno Incarnacionis dominice DCCC°. LXXX°. VIIII°., anno .II°. regnante domino Odone gloriosissimo rege. Actum Parisius civitate. In Dei nomine, feliciter. Amen.


Localisation de l'acte

Make this Notebook Trusted to load map: File -> Trust Notebook