[888, 29 février – 890, 22 juin].
Eudes, à la requête de l'évêque d'Autun Augier (Adelgarius), fait restituer à l'église Saint-Nazaire d'Autun les domaines de Congy en Nivernais, Servigny en Chalonnais et Savigny en Mâconnais, que tenait la noble dame Emma.
Diplôme perdu, mentionné dans le précepte du roi en date du 22 juin 890 (cf. infra, n° 22).
Sans doute est-ce la délivrance de ce diplôme en faveur de l'église d'Autun qui motiva la plainte de la partie lésée et, après enquête, la nouvelle décision royale en sa faveur. Ce premier diplôme dut donc précéder le second de plusieurs mois ; sans doute, appartenait-il à la longue série des diplômes de l'été 889 par lesquels Eudes « acheta » en quelque sorte la reconnaissance des évêques et des grands.
Le différend entre Emma et l'église d'Autun fut finalement terminé par une transaction, puisque la première recouvra à titre viager les biens en question, mais que ceux-ci devaient ultérieurement faire retour au chapitre comme il avait été prévu dans le premier diplôme. On peut s'étonner que ce diplôme n'ait pas été conservé dans le riche chartrier carolingien d'Autun, ni copié dans les cartulaires. C'est peut-être que très tôt les domaines visés sortirent de nouveau du temporel de l'église. Mais il ne serait pas impossible qu'il ait servi à établir le texte de l'acte par lequel Eudes est censé restituer à cette église d'Autun le domaine de Tillenay, acte sur lequel — nous le verrons (infra, n° 35) — pèsent tant de soupçons et des plus graves.
Diplôme du 22 juin 890 :
...ipsas res eidem [Eme] reddidimus, eo scilicet tenore ut Cumiacum, Selviniacum et Saviniacum, quae sunt im pago Nevernensi seu Cavilonensi atque Matisconensi, cum omnibus appendiciis questis et inquirendis teneat ut, ilico quod ab hac luce subrepta fuerit, prefatę res ad potestatem Sancti Nazarii redeant, veluti in nostrae altitudinis precepto, quod Adelgerio ex jam dictis rebus fecimus, insertum habetur.