890, 25 juin. — Orléans.
Eudes, à la requête de l'abbé Aduvirus, confirme les biens et les immunités du monastère construit dans le « pagus » de Gérone en l'honneur des saints Émeter et Genès [plus tard Santa Maria d'Amer], déjà concédés ou confirmés par ses prédécesseurs, et notamment le « palatiolum » de Merlac dont il fixe les limites.
Diplôme perdu, dont une copie de 951 existait encore au début du xixe siècle dans les archives de l'abbaye d'Amer en Catalogne. Villanueva le vit alors et le dit « igual a los anteriores », c'est-à-dire aux deux diplômes de Charles le Chauve expédiés de Toulouse le 14 mai 844 et de Ponthion le 19 novembre 860. Ceux-ci ont été ainsi analysés par M.G. Tessier :
N° 38. — 844, 14 mai, Toulouse. — Charles le Chauve, renouvelant, à la prière de l'abbé Wilera, un précepte délivré par Louis le Pieux, grâce à l'intercession du marquis Gaucelm (Gauzselmus), au prédécesseur de Wilera, l'abbé Deodatus, prend sous sa protection et met à l'abri de l'immunité le monastère construit dans le pays de Gerona en l'honneur des saints Émeter et Genès avec ses dépendances, la « cella » de Sainte-Marie sur l'Amer, une autre « cella » bâtie sur le Terri et deux « cellulae » sises dans le pays d'Ampurias, à Colomer sur le Ter et à « Carcer » sur le bord de la mer, et accorde aux moines la liberté des élections abbatiales.
N° 221. — 860, 19 novembre, Ponthion. — Charles le Chauve, renouvelant, à la prière de l'abbé Théodose, un précepte délivré par Louis le Pieux grâce à l'intercession du marquis Gaucelm (Gauzselmus) à l'abbé Deodatus, met sous sa protection et celle de l'immunité le monastère construit dans le pays de Gerona en l'honneur des saints Émeter et Genès avec ses dépendances, la « cella » de Sainte-Marie sur l'Amer, une autre « cella » bâtie sur le Terri, deux « cellulae » sises dans le pays d'Ampurias, à Colomer sur le Ter et à « Carcer » sur le bord de la mer, une église dédiée à sainte Marie, Saint-Mathieu et saint Jean à Angles, dans le pays de Gerona, « Merlac » et ses dépendances, enfin les défrichements que les moines pourront opérer dans la forêt d'Osor, interdit aux officiers publics d'exiger aucune taxe ni tonlieu, et accorde aux moines la liberté des élections abbatiales.
De ce diplôme perdu d'Eudes, outre cette mention de similitude avec ces diplômes antérieurs, Villanueva nous a conservé la date :
Après la sécularisation de l'abbaye d'Amer, ses archives (et notamment les diplômes royaux) furent déposés à l'Archivo de la Delegación de Hacienda de Gerona. Plus tard les trois diplômes originaux, les deux déjà cités de Charles le Chauve et celui de Charles le Simple du 5 juin 922, passèrent à la Bibliothèque nationale de Paris. La copie authentique de celui de 860, dressée le 2 avril 951 (sans doute en même temps que celle du diplôme d'Eudes) est aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de Madrid. Le reste du fonds se trouve maintenant aux Archives de la Couronne d'Aragon (Section du clergé séculier et régulier, province de Gérone) ; mais le diplôme d'Eudes ne s'y trouve pas, sans qu'en raison de cette dispersion même on puisse le considérer comme définitivement perdu.
Ce diplôme fut produit en jugement le 17 avril 898 et la notice de plaid conservée en original jette quelque lueur sur son contenu. Retrouvée par J. Calmette, elle fut publiée par lui ; pourtant en raison du mauvais état de conservation du parchemin, son édition est défectueuse. M. Ramón d'Abadal, qui a publié les diplômes carolingiens pour l'abbaye d'Amer, a indiqué en appendice, d'après une copie de M. Francesc Martorell, des variantes très sensibles avec l'édition de Calmette. Dans ces conditions, il ne nous est pas possible d'indiquer ici le texte de ce jugement, mais seulement une analyse, comportant les mots mêmes par lesquels est rappelé le diplôme d'Eudes, mots sur lesquels les lectures de M. d'Abadal et de Calmette concordent :
Devant le comte Wifred (Gauzfredus), son vicomte, les juges et des notables, en mall public, un nommé Madaxus, procureur de la communauté de Sant Medir et Sant Genis, Santa Maria de Colomers, Sant Andreu de Terri, Sant Pere de « Carcer » [auj. Santa Maria dels Masos] et Santa Maria d'Amer, Santa Maria, Sant Matteu [de Baix] et Sant Joan, cellulae sises en val d'Angles, au pagus de Gérone, revendique pour le monastère, à l'encontre du procureur du comte, le palaciolo de Merlac ; il produit à l'appui plusieurs diplômes de Louis le Pieux et de Charles le Chauve et, en ce qui concerne les limites du bien contesté, il s'exprime ainsi :
[Pas d'édition disponible.]