[888, 13 novembre – 893, 28 janvier].

Diplôme perdu, mentionné par Flodoard (Historia Remensis ecclesiae, éd. Heller et Waitz, dans les Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XIII, p. 596).

La donation d'Eudes ne peut dater que d'une époque où le roi et l'archevêque étaient en bonne entente et, de plus, antérieurement à la mort du pape Formose qui confirma cette donation par une bulle, aujourd'hui perdue. Or Foulques, à la tête de ce qu'on peut appeler le parti impérial, ne se rallia à Eudes qu'au plaid solennel de Reims le 13 novembre 888, après sa reconnaissance par les envoyés de l'empereur Arnulf. D'autre part le 28 janvier 893, à Reims, il sacrait roi Charles le Simple. C'est donc entre ces deux dates que doit se placer l'expédition du diplôme. Il y aura bien en effet en 896 un rapprochement entre Foulques et Eudes, mais à cette date le pape Formose était décédé.

On peut penser que l'acte d'Eudes dut suivre d'assez près la réconciliation de novembre 888. Car si la rupture entre les deux hommes ne se produisit officiellement qu'à la fin de 892 ou au début de 893, elle fut précédée d'une période de forte tension : dès la fin de 890 ou le printemps de 891, Foulques soutenait à Langres un candidat au trône épiscopal contre l'élu, favorisé par le roi, et en juillet 891 il se dispensait, ainsi que ses suffragants, d'assister au synode de Meung-sur-Loire, réuni par le roi (cf. n° 26). Il participa cependant au plaid royal de Verberie (cf. diplôme n° 30) dans l'été de 892.

É. Favre (Eudes, p. 150, n. 3) a daté cet acte postérieurement au mois de septembre 891, Formose n'ayant été élevé au pontificat qu'à cette date ; mais rien n'empêche que le pape ait confirmé en 891 ou 892 un acte royal antérieur de quelques mois ou même de deux ou trois ans. Il l'a daté d'autre part antérieurement à juin 892, date à laquelle il plaçait le départ d'Eudes pour l'Aquitaine ; mais aucun document n'établit de façon certaine que la rupture entre le roi et l'archevêque ait été consommée dès cette époque.