894, 11 juillet.

Eudes, à la requête de l'évêque de Nevers Franco, confirme le contrat de précaire passé par celui-ci, du consentement des frères de Saint-Cyr, avec le fidèle du roi, Roco. Ce dernier a reçu divers manses et autres biens, appartenant à Saint-Cyr, Saint-Genest, Saint-Franchy et Saint-Aignan, en Mâconnais à Fissy et [Saint-Gengoux-de-]Scissé, en Nivernais à Oulon (?) et en Châlonnais à Sassenay [?] (Cacenacum) et Mont, et, en retour, il a remis à l'église de Nevers, de ses biens propres, deux manses sis en Mâconnais, l'un à Colonges, l'autre à Lugny, le tout sous réserve d'usufruit viager sur sa tête, sur celle de sa femme et de ses enfants, et moyennant un cens annuel de dix sous payable à la Saint Martin.

Référence : Georges Tessier et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes d'Eudes roi de France (888-898), Paris, 1967, no37.

A. Original perdu.

B. Tradition nivernaise : Copie du xviie siècle, par Besly, Bibliothèque nationale, Collection Dupuy, vol. 841, fol. 74, « ex tabulario S. Cyrici Nivernensis », avec monogramme figuré.

C. Tradition nivernaise : Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Du Chesne, vol. 63, fol. 40 v°, « ex libro chartarum Nivernensis ecclesie sancti Cyrici, n° 97 ».

D. Tradition nivernaise : Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 74, fol. 365, « ex chartulario ecclesiae Nivernensis, fol. 52 ».

E. Tradition nivernaise : Copie du xviie siècle par Gaignières, Bibliothèque nationale, ms. lat. 9207, fol. 22 v° d'après le Liber cartarum Nivernensis ecclesie sancti Cyrici.

F. Tradition nivernaise : Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Fontanieu, vol. 521, p. 637, d'après le Liber cartarum Nivernensis ecclesie sancti Cyrici, n° 97, sous la rubrique : « De hiis que Franco Nivernensis episcopus dedit Rocconi in pago Matisconensi et Cabillonensi et alibi in pluribus locis ».

G. Copie partielle du xviie siècle, par Du Cange, Bibliothèque nationale, ms. fr. 9498, p. 62, d'après B.

H. Tradition mâconnaise : Copie du xviie siècle dans les Collectanea Burgundica, de Chifflet, Bibliothèque des Bollandistes, Bruxelles, « ex tabulario Sancti Vincentii Matisconensis ».

I. Tradition mâconnaise : Copie de 1721 pour J. Bouhier, Bibliothèque nationale, ms. lat. 17086, p. 52, n° 100, copie de l'ancien cartulaire ou livre enchaîné de Saint-Vincent de Mâcon, « descriptum ex antiquo codice », sous la rubrique : « Odo rex confirmat prestariam concessam ab episcopo Nivernensi Francone Rocconi et suis de rebus Sancti Cirici ».

J. Tradition mâconnaise : Copie de 1750, Archives départementales de Saône-et-Loire, G 198, copie authentique de l'ancien cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, p. 65, n° 100.

a. Gallia christiana, t. XII, Instrumenta, col. 312, « ex cathedralis pancarta ».

b. Recueil des historiens de la France, t. IX, p. 463, n° XXVII, d'après E.

c. C. Ragut, Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon..., 1864, p. 75, n° C, d'après I et J.

d. R. de Lespinasse. Cartulaire de Saint-Cyr de Nevers, (Société nivernaise des lettres, sciences et arts), 1916, n° 97, (Annexe au 25e volume du Bulletin), p. 162, d'après D, E et F.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 350.

Indiqué : Böhmer, Regesta, n° 1894.

Ce diplôme a pu être établi en deux exemplaires identiques, destinés aux deux parties intéressées, l'évêque de Nevers et le bénéficiaire de la précaire. Il a en tout cas figuré dans deux cartulaires différents, celui de l'église de Nevers d'une part et le « livre à la chaîne » de Saint-Vincent de Mâcon de l'autre. Tous deux ont d'ailleurs disparu, celui de Mâcon depuis le xvie siècle, et seules des copies tardives en ont été conservées. Besly a peut-être vu un original aux archives du chapitre de Nevers ; car, seul, il a dessiné le monogramme royal ; mais le texte qu'il nous a transmis ne se distingue guère de celui du cartulaire.

Si l'on admet cette double tradition du diplôme, un délicat problème se pose : on peut en effet difficilement songer alors à une lacération de l'original pour expliquer la disparition à la fois de la date de lieu et de la souscription de chancellerie. Pourtant la remise aux destinataires d'exemplaires de diplômes non munis de la recognitio est bien extraordinaire. La question ne pourrait être résolue qu'à l'aide d'hypothèses que nous nous interdisons de formuler, car aucun élément extérieur ne permettrait de les étayer. Remarquons cependant que l'une des deux églises a pu emprunter à l'autre le document ou sa copie, car on constate, non sans surprise, la même lacune dans les deux traditions pour le nom d'une « villa » : il n'y aurait eu en ce cas qu'un seul exemplaire et l'absence des dernières formules s'expliquerait plus aisément.


In nomine Domini Dei eterni et Salvatoris nostri Jesu Christi, Odo clementia Dei rex. Si ea que nostri inter se fideles loci temporisve commoda opportunitate ex rebus propriis aut jure beneficii sibi commissis, causa augmenti vel meliorationis, juste ac legaliter agendum deliberaverint, nostris confirmamus edictis, regie nimirum celsitudinis morem persequimur idque ad regni nobis divinitus collati tutelam proficere non dubitamus. Ergo cunctorum sancte Dei Ecclesie fidelium nostrorumque, tam presentium quam et futurorum, sollertia noverit quoniam, adiens nostre presentiam serenitatis Franco, venerabilis episcopus sancte matris ecclesie Nivernensium que constructa ac dedicata noscitur in honore ac nomine preciosi martyris Christi Cyrici, humiliter petiit ut quandam precariam quam cum Rocone, fideli nostro, cum assensu fratrum Christo inibi militantium, ex rebus jamdicti sancti Cyrici sanctique Martini fecerat, precepto nostre eminentie confirmare dignaremur. Sunt autem he res quas jamdictus Franco episcopus memorato Roconi dat : in pago Matisconensi in villa Fisciaco, de potestate sancti Cyrici, mansos quatuor vestitos cum terra apsa ad ipsam potestatem in eadem villa aspiciente, et in villa Circiaco mansos duos vestitos, in villa quoque... de potestate sancti Cirici mansos tres apsos et de rebus sancti Genesii eque mansos tres apsos ; in pago etiam Nivernensi, in villa Dulon, ex rebus sancti Franchoeni, mansos quatuor apsos ; de potestate vero sancti Aniani mansos tres apsos ; et in pago Cabillonensi, in villa Cacenaco, de rebus sancti Cyrici mansos quatuor apsos ; de ratione vero sancti Martini, in villa Montis ecclesiam cum mancipio uno terraque ad ipsam pertinente vestita I. Pro hac vero rerum prestaria concessione confert prefatus Rocco suprascripte matri ecclesie ex rebus propriis, in pago Matisconensi, in villa Colonias mansum unum, et in Luviniaco mansum unum, eo jure [ut] tam ipse quam ejus conjux Garna eorumque infantes, Raculfus scilicet et Teudrada, usufructuario in sua habeant vita, annisque omnibus in festivitate sancti Martini solvant rectori sancte ecclesie prescripte pro censu solidos X, postque eorum discessum utreque res meliorate revertantur cum omni integritate ad potestatem sancti Cyrici. Faventes itaque libentissime precibus memorati episcopi, hoc nostre sublimitatis preceptum fieri jussimus, per quod precipimus atque jubemus ut, juxta dispositionem prescripti episcopi, sepedictus Rocco cum uxore et nominatis infantibus ascriptas res, salvo per omnia jure ecclesiastico, teneat atque usu fructuario possideat. Et ut hoc nostre auctoritatis preceptum validius, in Dei nomine, per tempora supervenientia subsistere valeat, manu ipsum propria subter firmavimus nostroque anulo sigillari jussimus.

Signum (Monogramma) Odonis gloriosissimi regis.

Data V idus julii, indictione XII, anno VII regnante Odone gloriosissimo rege.