[888–898].

Eudes, à la requête de l'abbé des Fossés et sur intercession de son frère Robert et du comte Hucholdus, confirme les diplômes délivrés par ses prédécesseurs à l'abbaye, notamment en ce qui concerne l'union avec elle de Saint-Maur-sur-Loire.

Référence : Georges Tessier et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes d'Eudes roi de France (888-898), Paris, 1967, no48.

Diplôme perdu, jadis transcrit au cartulaire de Saint-Maur-sur-Loire et dont le contenu nous est connu par trois mentions, malheureusement fort brèves. L'original avait dû être conservé dans les archives de cette dernière abbaye ; car ni dans les cartulaires (xiiie et xve siècles), ni dans les inventaires anciens des titres de Saint-Maur des-Fossés, conservés aux Archives nationales, on n'en trouve mention.

L'abbaye de Saint-Maur avait bénéficié de très nombreux diplômes des souverains, notamment une quinzaine du seul Charles le Chauve ; on nous dispensera donc de les rappeler ici.

L'union du monastère de Saint-Maur-sur-Loire (Glanfeuil) à l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés pose de graves problèmes de critique historique qu'a signalés M. Tessier, dans son Recueil des actes de Charles le Chauve (t. II, p. 629-631). En effet, les premiers documents par lesquels le roi et le pape ordonnaient cette soumission sont des faux patents : le diplôme de Charles le Chauve du 5 février 868 ou 869 (édité par G. Tessier, op. cit., t. II, n° 491, p. 629-633) et la bulle d'Hadrien II (Arch. nat., LL 49, fol. 54) ; ils auraient été fabriqués au xie siècle. C'est Carloman qui aurait prescrit cette réunion monastique ; mais son diplôme est perdu et n'est connu que par la mention qu'en fait le diplôme original de Charles le Gros, expédié de Paris le 6 novembre 886 (édité en dernier lieu par P. Kehr, Karoli III diplomata, n° 149, p. 240). C'est vraisemblablement à ces deux diplômes que faisait allusion le diplôme perdu d'Eudes en mentionnant les precepta regum antiquorum. Il ne sera pas en tout cas expressément signalé à son tour par la nouvelle confirmation que Charles le Simple fera de cette mesure le 22 avril 921 (édité par Ph. Lauer, Charles le Simple, n° CVIII, p. 258-260). Quoiqu'il en soit, le peu de phrases qui nous en est parvenu ne permet aucunement de soupçonner l'authenticité du diplôme du roi Eudes.

Mention du xviie siècle, avec transcription de quelques phrases : Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 41, fol. 170 v° :

Mention de Du Chesne, début du xviie siècle : Bibliothèque nationale. Collection Baluze, t. 41, fol. 157 v° (ex chartulario abbatiae S. Mauri ad Ligerim) [en étroite relation avec la première mention].

Mention du XVIIe siècle, provenant du P. Sirmond (Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 139, p. 101, [« escrits du P. Sirmond qui m'ont esté donnez par M. du Bouchet le 6 octobre 1682 »]), reproduite d'une part dans le ms. lat. 12779, fol. 86 [« ex Sirmond Collect. de S. Mauro Glannofolii »] et de l'autre dans une addition au texte d'A. Du Chesne cité ci-dessus (2e mention),


[Pas d'édition disponible.]