[893, 15 octobre – 898, 3 janvier].

Eudes, à la requête de l'évêque de Clermont, confirme aux chanoines du monastère de Saint-Agricol et Saint-Vital, confié audit évêque, la propriété des « villae » de Sansat, Cussat, Ressort, « Molins » et des Pommiers qui leur avaient été restituées par son prédécesseur l'empereur Charles [III le Gros].

Référence : Georges Tessier et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes d'Eudes roi de France (888-898), Paris, 1967, no49.

A. Original. Parchemin jadis scellé. Hauteur : 417 à 442 mm (dans son état actuel) ; largeur : 433 à 439 mm. Archives départementales du Puy-de-Dôme, série G (Fonds du chapitre cathédral de Clermont), armoire 18, sac A, cote 1.

B. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. IX, p. 47, d'après A.

Fac-similé : de l'original : Lot et Lauer, Diplomata Karolinorum., fasc. VII, pl. XIX (Eudes, n° 9).

Indiqué : M. Cohendy, Inventaire de toutes les chartes antérieures au xiiie siècle qui se trouvent dans les différents fonds d'archives du dépôt de la Préfecture du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand, 1855, p. 3 (Extrait des Annales... de l'Auvergne, publiées par l'Académie des Sciences... de Clermont, 1854).

Ce diplôme est le seul émané de la chancellerie d'Eudes qui soit encore inédit.

La partie inférieure du parchemin de l'original a été découpée aux ciseaux, faisant ainsi disparaître toute trace de la date. Ce diplôme appartient aux dernières années du règne, puisque le notaire Hervé le reconnaît au nom de l'archevêque Gautier, ici qualifié de protocancellarius. Or Hervé paraît en cette fonction pour la première fois dans le diplôme n° 37 du 2 mai 894 et son prédécesseur était nommé pour la dernière fois dans celui du 15 octobre 893 (n° 35) ; il la conservera jusqu'à la mort du roi (1er-3 janvier 898).

L'acte est mutilé très anciennement, au moins depuis le milieu du xviiie siècle, puisque la copie de la collection Moreau ne nous livre pas davantage la date. Cependant, il y eut certainement une tradition locale, ou mieux sans doute quelque chemise ou quelque étiquette aujourd'hui disparue, qui devait remonter à l'époque où l'acte était entier. En effet, l'ancien inventaire manuscrit du fonds du chapitre par Meyrand, de Féligonde et David, vers 1738-1754, le date « de l'année environ 897 » (t. II, p. 401). De plus une note au verso, signée le 24 nivôse an x par l'inspecteur Tournade, indique : « Ce titre qui est du 15 juin 897, est le premier et le plus ancien du chapitre de la cathédrale. » Rien ne s'oppose à ce que soit retenue cette date du 15 juin 897. On ne dispose malheureusement pas de l'élément essentiel de datation, le nom de l'évêque de Clermont à la requête de qui le diplôme fut octroyé : une mutilation, due cette fois à la dent des rongeurs, a fait disparaître, avec le premier mot des lignes 3 et 4, le nom de l'évêque.

L'armoire 18, où est classé ce diplôme, contenait des titres « curieux par leur antiquité », mais sans utilité pour l'établissement des droits du chapitre ; c'était une sorte de résidu des archives. Une annotation dorsale du xviie siècle porte d'ailleurs « Vacat ». La configuration des lieux avait considérablement changée depuis le ixe siècle : les localités citées (sauf « Molins » non identifiable) font depuis des siècles partie de l'agglomération de Clermont.


(Chrismon) In nomine Domini Dei aeterni et Salvatoris nostri Jhesu Xpisti. Odo clementia Dei rex. Si nostrorum fidelium petitionibus aurem nostrae serenitatis accommodamus [2] sacrisque locis et divinis cultibus mancipatis, Deo favente, sublimare contendimus, nimirum in Dei nostroque famulatu fideliores ac promptiores eos effici credimus nobisque pro hoc premia [3] [adipi]s[ci] e[te]rna non dubitamus. Noverit igitur omnium fidelium sanctae Dei Ecclesiae nostrorumque, presentium videlicet ac futurorum, industria quoniam, adiens nostrae serenitatis [4] p[re]s[entiam, ...........]s venerabilis Arvernensium episcopus, humiliter nostram sublimitatem petiit quatinus Sanciacum, Cuciacum, Raciacum, Molins atque Pomers, villas scilicet quas olim [5] praedecessor noster Karolus imperator auctoritatis suae praecepto fratribus monasterii sibi commissi, quod est constructum in honore preciosissimorum Xpisti martyrum Agricolae et Vitalis, reddiderat, [6] nostrae denuo celsitudinis praecepto eis confirmare dignaremur. Cujus ratis precibus assensum dantes, hoc magnitudinis nostrae praeceptum fieri jussimus, per quod precipimus atque jubemus ut prefati canonici [7] Sanctorum Agricolae et Vitalis, cum omni integritate rebusque adquisitis ac juste et legaliter adquirendis, memoratas villas teneant atque possideant vel quicquid facere exinde decreverint liberam ac [8] firmissimam in omnibus habeant faciendi potestatem quemadmodum et de aliis suae proprietatis rebus, nemine inquietante. Et ut hoc nostrae auctoritatis praeceptum vigorem perpetuitatis in Dei [9] obtineat nomine, manu ipsum propria subter firmavimus nostrique anuli inpressione decorari mandavimus.

[10] Signum Odonis (Monogramma) gloriosissimi regis.

[11] Heriveus notarius ad vicem Gualterii archiepiscopi protocancellarii recognovit et subscrip-(Signum recognitionis et locus sigilli)-sit.