983. — Compiègne.

Acte faux

Lothaire, à la prière de la reine Emma, confirme la vente de quatre manses sis dans la villa «Pumeriaca», faite en sa présence à son fidèle Wigier et à Willicoma, femme de ce dernier, par Judith, abbesse de Saint-Marcel.

Référence : Louis Halphen et Henry D'Arbois de Jubainville (éd.), Recueil des actes de Lothaire et de Louis V rois de France (954-987), Paris, 1908, no64.

A. Original prétendu, perdu.

B. Copie du 29 mai 1775, par Lambert de Barive, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 13, fol. 70, d'après A.

a. Bernard et Bruel, Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, t. II, p. 680, n° 1646, d'après B.


In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Lotharius, divina annuente clementia Francorum rex. Notum sit omnibus sanctae aecclesiae fidelibus tam futuris quam presentibus qualiter, per deprecationem dilectissimae conjugis nostrae Hemmae, quatuor mansos in villa Pumeriaca, quos Judita, sancti Marcelli abbatissa, cuidam fideli nostro, nomine Wigero, ejusque conjugi Willicomae in nostri nostrorumque fidelium praesentia appreciaverat illisque perpetualiter jure hereditario vendiderat, ob testimonium credulitatis insigniri mandaremus anulo nostrae ditionis: quod et fecimus eo tenore ut, quoad vixerit predictus Wigerius uxorque ejus Willicoma vel quilibet suorum heredum, teneant, possideant vel quicquid exinde facere voluerint faciant absque ullius controversia, stipulatione subnixa.

Actum Compendio palatio, regnante domno et glorioso rege Hlothario anno .XXX.

(Monogramma.)

Ego Arnulfus notarius ad vicem domni Adalberonis archiepiscopi, summi cancellarii, subscripsi.

(Locus sigilli.)

EXAMEN. Dans la forme où il se présente, ce diplôme ne saurait, semble-t-il, avoir été expédié par la chancellerie royale. Le protocole final ne ressemble, en effet, en rien à celui des autres diplômes de Lothaire: au lieu de l'annonce des signes de validation, on lit une formule empruntée aux actes privés de l'époque et se terminant par les mots «stipulatione subnixa»; dans la date, l'an de l'incarnation manque; la formule de suscription royale fait totalement défaut et le monogramme, irrégulier lui-même, est placé à la suite de la date. Le texte, de son côté, est abrégé d'une manière insolite. Peut-être pourrait-on admettre, pour justifier ces irrégularités, que nous sommes en présence d'un acte effectivement expédié par la chancellerie royale, mais dans une forme peu solennelle, ou bien encore que la rédaction en a été faite dans le monastère de Saint-Marcel. Mais c'est là une hypothèse trop incertaine pour que nous nous croyions autorisés à ranger ce diplôme au nombre des diplômes authentiques. D'autre part, nous avouons ne comprendre que difficilement les raisons qui auraient pu pousser un faussaire à fabriquer un acte d'une si faible portée; mais pour dégager ces raisons, pour s'expliquer comment et en quelles circonstances cet acte a été fait, ou tout au moins refait, il faudrait savoir quelle est l'abbaye de Saint-Marcel dont il est ici question, et c'est ce que ni les éditeurs des chartes de Cluny ni nous-mêmes ne sommes parvenus à déterminer.

Localisation de l'acte

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