878, 22 avril-mai. — Paris.
Louis le Bègue, à la suite du miracle opéré en l'église Sainte-Opportune à Paris le jour de la fête de la sainte patronne, donne à l'évêque de Séez Héribrand, qui administrait ladite église, des prés près de Montmartre ainsi que les Champeaux près de la porte de la cité de Paris, biens qui sont affectés à l'entretien des chanoines.
Diplôme perdu : à vrai dire, la source qui rapporte la mesure royale ne signale pas expressément qu'elle ait donné lieu à un acte écrit, mais une donation de biens-fonds à une église et son affectation à une mense canoniale faisaient normalement l'objet d'un précepte du roi.
L'évêque de Séez Aleaume (Adelelmus), qui écrivit sous le règne de Charles le Gros, donc très peu de temps après l'événement, un recueil des miracles de sainte Opportune, commence par signaler un miracle survenu dans l'église même in nativitate beatae Opportunae, de nocte, et il ajoute :
« Quo viso, Ludovicus rex, cum suprascriptis donis, prata juxta Montem martyrum et Campellos insuper prope portam ejusdem civitatis ecclesiae attribuit. Quae suscipiens, bonae memoriae Hildebrandus, Sagiensis episcopus ecclesiae, qui eo tempore ecclesiae beatae Opportunae Parisiensis regimen habebat, praefati regis nutu, in sustentamentum canonicorum praefatae ecclesiae servientium stabilivit » (Mabillon, Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, saec. III, pars II, p. 337, c. 12), p. 234 ; extrait dans le Recueil des historiens de la France, t. IX, p. 107.
Le miracle étant survenu un 22 avril, jour de la Sainte Opportune, la libéralité royale pourrait se placer un de ces jours suivants, à la fin du séjour du roi dans la région parisienne, où il se trouvait les 30 mars et 2 avril (n° 8 et 9), et avant son départ pour Tours, où un acte fût expédié le 31 mai (n° 11).
[Pas d'édition disponible.]