876, mai. — Compiègne (Palais).

Louis le Bègue fait apposer son monogramme, en signe de confirmation, au bas du précepte de son père, Charles le Chauve, portant dotation du monastère de Saint-Corneille de Compiègne.

Référence : Félix Grat, Jacques de Font-Réaulx, Georges Tessier et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des Actes de Louis II le Bègue, Louis III et Carloman II, rois de France (877-884), Paris, 1978, no1.

A. Original du précepte de Charles le Chauve. Parchemin autrefois scellé d'une bulle d'or. Hauteur, 765 mm. au milieu ; largeur, 595 mm. en haut, 588 mm. en bas, au niveau des monogrammes. Bibliothèque nationale, ms. lat. 8837, fol. 48 (actuellement reporté à la fin du volume).

Le précepte de Charles le Chauve est publié dans le Recueil des actes de Charles le Chauve, t. II, p. 448-454, n° 425. On trouvera dans cet ouvrage la description de l'original ainsi que le détail des copies et des éditions (cf. t. III, p. 26). Si le monogramme de Charles le Chauve est tracé à l'encre rouge, celui de Louis le Bègue, plus petit que celui de son père (24 mm. de hauteur au lieu de 56), à l'encre noire ; sa légende semble d'une autre main que celle du texte et de la légende du monogramme de Charles. Il n'est donc pas absolument certain que le monogramme de Louis ait été dessiné en même temps que celui de son père, d'autant moins qu'il n'est pas annoncé dans la formule de corroboration. C'est pourquoi F. Grat (Catalogue, n° 25) avait suggéré que la confirmation de Louis serait intervenue plus tard, au cours de son règne personnel (877, 7 octobre-879, 10 avril). Cependant nous ne nous rallierons pas à cette hypothèse (déjà implicitement rejetée dans le Recueil des actes de Charles le Chauve), car ce serait un cas absolument aberrant pour cette époque (et pour près d'un siècle encore) de la confirmation de l'acte d'un prédécesseur par la simple opposition d'un monogramme au pied du diplôme.

De plus, comme nous l'avons rappelé dans notre introduction (supra, p. XIX-XX), Louis le Bègue a porté le titre royal, au moins en Aquitaine, depuis 867 ; il avait été désigné comme héritier du royaume de son père par l'assemblée des grands à Reims, avant même qu'à celle de Quierzy, l'année suivante, on lui confia le gouvernement du regnum en l'absence de l'empereur. La présence de son monogramme se justifie pleinement à ce moment, au pied d'un acte particulièrement solennel, corroboré par la bulle d'or impériale et dotant la chapelle du palais, destinée à recevoir les sépultures de la dynastie et conçue comme le centre de l'empire à l'imitation d'Aix.

A l'appui de notre opinion, il convient de souligner le titre adopté par le jeune roi (gloriosi regis) qui s'oppose à la fois à la titulature de son père et à celle que Louis prendra dès son avènement et tout au long de son règne (gloriosissimi regis).


Signum Hludowici (Monogramma) gloriosi regis.


Localisation de l'acte

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