879, 23 janvier. — Gondreville.

Louis le Bègue, à la prière de Thierry, comte d'Autun, restitue à l'église Saint-Nazaire d'Autun et à son évêque Augier (Adalgarius) la « villa » de Bligny[-sur-Ouche], soustraite jadis à la dotation de l'évêché pour être réunie (exception faite des nones et des dîmes) à celle du comté, l'affecte à une augmentation du nombre des chanoines et lui applique le régime privilégié des autres biens de l'église d'Autun, en particulier le bénéfice de l'immunité.

Référence : Félix Grat, Jacques de Font-Réaulx, Georges Tessier et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des Actes de Louis II le Bègue, Louis III et Carloman II, rois de France (877-884), Paris, 1978, no29.

A. Original perdu.

B. Copie de la fin du xviie s., Bibliothèque de Dijon, ms. 1328 (Juigné 17), fol. 29 v°, sous le titre : « Preceptum ex Biliniaco », d'après un cartulaire de l'église d'Autun, du xiie s.

C. Copie du xviiie s., dans un cartulaire de l'église d'Autun, manuscrit de la collection Fontenay-Changarnier, charte n° 18, sous le même titre qu'en B.

D. Copie du xviie s., Bibliothèque nationale, ms. lat. 17674, fol. 106, d'après le « 2us quarternio fragmenti chartul. Augustodun. ».

E. Copie du xviiie s., par Dom Aubrée, Bibliothèque nationale, Collection de Bourgogne, vol. 111, fol. 7.

a. Jean Munier, Recherches et mémoires servans à l'histoire de l'ancienne ville et cité d'Autun, 2e partie, p. 54, d'après une charte « tirée des archives de l'église cathédrale d'Autun ».

b. Gallia christiana, t. IV, instrumenta, col. 61, n° XX, « ex autographo », en réalité d'après la copie plus ou moins figurée transcrite par a.

c. Recueil des historiens de la France, t. IX, p. 415, n° XX, d'après b.

d. A. de Charmasse, Cartulaire de l'église d'Autun, première et deuxième parties, p. 21, d'après a.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. I, p. 322.

Indiqué : Böhmer, Regesta, n° 1848.

Indiqué : Grat, Catalogue, n° 23.

Ce précepte que son objet et son formulaire apparentent étroitement au diplôme original de Carloman du 30 novembre 880 pour l'église d'Autun, publié plus loin sous le n° 49, porte la marque de son rédacteur, l'évêque Augier. Pour avoir une intelligence plus précise des conditions dans lesquelles il a été délivré et connaître la consistance de la villa de Bligny, il faut en rapprocher une charte du même évêque Augier publiée en dernier lieu par L. Lex, Archives de Saône-et-Loire. Documents originaux antérieurs à l'an mille (Chalon-sur-Saône, 1888), p. 7, n° VI ; cette charte n'est pas datée, mais n'a pu être expédiée que pendant le court espace de temps où Boson fut comte d'Autun, c'est-à-dire entre la mort de Louis le Bègue au plus tôt (10 avril 879) et l'élection de Boson à la royauté (15 octobre 879). Augier y fixe la consistance des menses canoniales de Saint-Nazaire d'Autun et de Saint-Andoche de Saulieu. Il y rappelle sa fidélité à Louis II et les troubles qui ont agité l'Autunois au début de 879 et gravement nui au temporel ecclésiastique. C'est à l'occasion de ces troubles et comme en compensation du préjudice causé à l'église d'Autun qu'a eu lieu la restitution de Bligny, approuvée plus tard par Boson qui a manifesté son agrément en faisant déposer le précepte de Louis le Bègue sur l'autel de Saint-Nazaire. Augier confirme à son tour l'affectation de la villa à la mense canoniale de Saint-Nazaire et en donne la description : « ...id est villa Beliniacum cum curte indominicata, culturae IIII, quarum una est ad Vicum, altera ad Caubiacum, tertia ad Escareta, quarta ad Beliniacum, campi II, sacionem modiorum XX et dimidium, molendini III, prata magna duo, silvulae III quas forestes vocant, capella I absque dote in honore sancti Germani, mansi vestiti X et medius, mansi meditarii quinque et medius, mansus apsus I laisnorum (sic) X et VIII... », etc.


Texte établi d'après BCDEa. Orthographe de B :

In nomine Domini Dei aeterni et Salvatoris nostri Jesu Christi. Hludovicus misericordia Dei rex. Si locis divinis cultibus mancipatis subsidium nostra auctoritate tribuimus, ob hoc credimus emolumentum coelestis patriae melius adquiri et presentem vitam convenientius transire. Quocirca noverit omnium sanctae Dei Ecclesiae fidelium atque nostrorum unanimis universalitas quoniam nos, ad deprecationem Teotrici, comitis Augustudunensis, villam Beliniacum, quae olim a pravis antecessoribus nostris ab episcopatu sublata fuerat et comitatui sociata, nonis et decimis adhuc ad jam dictam ecclesiam venientibus, ob amorem Dei aeternorumque praemiorum remunerationem, sancto Nazario presentique praesuli Adalgario seu successoribus ejus eternaliter reddimus et delegamus, eo videlicet modo ut et numerus canonicorum ob hoc augeatur et stipendia eis ex hac villa ad dispositionem episcopi tribuantur, quo, multiplicato numero canonicorum et ordinatione in alimoniis eorum confirmata, pro nobis, conjuge et prole regnique statu libentius atque licentius Domini misericordiam exorare procurent. Statuimus ergo atque decernimus, Deo teste et judice, ut a nullo unquam regum successorum nostrorum haec nostrae largitionis auctoritas violetur, sed sicut aliae res ejusdem episcopatus, ita haec villa aeternaliter maneat indivulsa ; immunitatem quoque, sicut aliae res ejusdem ecclesiae, ita haec jam dicta villa habeat, reliquisque privilegiis ejusdem ecclesiae subjecta persistat ac maneat. Ut autem hujus nostrae confirmationis auctoritas pleniorem in Dei nomine obtineat firmitatis vigorem, manibus propriis eam subscripsimus et anuli nostri impressione subter assignari jussimus.

Signum Hludovici (Monogramma) gloriosissimi regis.

(Chrismon) Wibaldus notarius ad vicem Gozleni recognovit.

Datum X kl. februarii, indictione XII, anno II regni domni Hludovici gloriosissimi regis. Actum Gundulfi villa, palatio publico. In Dei nomine feliciter. Amen. (Nota :) Amen.


Localisation de l'acte

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