880, été.

Louis III et Carloman confirment les donations faites par leurs prédécesseurs au monastère de Saint-Philibert, à Tournus, ainsi que le privilège de l'immunité sanctionné par une amende de 600 sous et l'exemption de toute redevance au profit des hommes du monastère voyageant pour le compte des moines ou pour leur propre compte.

Référence : Félix Grat, Jacques de Font-Réaulx, Georges Tessier et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des Actes de Louis II le Bègue, Louis III et Carloman II, rois de France (877-884), Paris, 1978, no42.

Diplôme perdu, mentionné dans un précepte original de Charles le Simple en date du 10 octobre 915, publié en dernier lieu par Ph. Lauer, Recueil des actes de Charles III le Simple, p. 182, n° LXXXII. On pourrait se demander s'il y a eu deux diplômes, l'un de Louis III, l'autre de Carloman, ou un seul, qui aurait été intitulé conjointement au nom des deux souverains. Nous optons pour la deuxième hypothèse, encore que F. Grat ait admis l'existence de deux préceptes distincts (Catalogue, nos 37 et 74). L'acte n'a pu être expédié qu'après le ralliement de l'abbé de Tournus Geilo, lequel, après avoir participé à l'élection de Boson à Mantaille le 19 octobre 879, reçut de lui une importante donation le 8 décembre et fut imposé sur le siège épiscopal de Langres par l'archevêque de Lyon, fidèle de Boson et son archichancelier, sans doute au début de 880. La délivrance commune du diplôme intervint au cours de l'expédition conjointe des deux souverains dans l'été 880, quand Mâcon et les places bourguignonnes furent emportées par l'armée des confédérés. Par la suite, Geilo accompagna Carloman dans ses deux campagnes de 881 et 882 jusque sous les murs de Vienne. Dès l'automne 880, on ne concevrait plus guère la possibilité d'une intervention de Louis III en faveur d'un monastère situé dans le royaume de son frère et le 30 novembre, le privilège pour l'évêque d'Autun, lui aussi un ancien fidèle de Boson rallié à Carloman, est intitulé au seul nom de celui-ci (n° 49). Les préceptes antérieurs confirmés par Louis III sont ceux de Charles le Chauve, en date du 19 mars 875 (Recueil, t. II, n° 378, p. 342-357) et de Louis le Bègue en date du 12 décembre 878 (voir plus haut, p. 80, n° 27).


Texte du précepte de Charles le Simple :

... noverit omnium sanctę Dei Ecclesię fidelium nostrorumque industria quoniam, intimante Wicheramno, venerabili abbate,... quatinus pręcepta que fecerunt antecessores nostri beatę et intemeratę semper virginis Marię ac sancti Filiberti Christi confessoris egregii abbatibus sive monachis corrobaremur,... necnon et elemosinam avi nostri imperatoris Karoli seu et Ludowici regis, piissimi genitoris nostri, sive fratrum nostrorum, videlicet Ludowici atque Karlomanni... Immunitatem quoque sexcentorum solidorum, quam Karolus meus imperator avus et genitor meus rex Ludowicus ei concesserunt, et fratres nostri, Lodovicus videlicet et Karlomannus, concedimus atque delegamus... Nos vero concedimus ut nullus nostrorum vel successorum comes aut vicecomes seu vicarius aut missus discurrens, in predicta immunitate aut monasterio a nobis et antecessoribus nostris Karoli, Ludowici seu fratris nostri Ludowici atque Karlomanni necnon et antecessorum nostrorum concessa exquirere aut mansionaticum aut parafredum aut eulogias presumat...