1118, 1er mai.
Louis VI concède à l'abbaye de Saint-Denis la perception du droit de marché et de toutes les coutumes à Toury (diocèse d'Orléans) chaque vendredi ; il place sous sa protection et son conduit ceux qui s'y rendront. Il abolit sur les terres de Saint-Denis situées en Beauce toutes les exactions et coutumes, exigées par le seigneur du Puiset qui avait dû, en la personne de Hugues [III], y renoncer une première fois sous la foi de plusieurs serments et la garantie de plusieurs pleiges. Il maintient enfin les fortifications qu'il avait construites à Toury pour la défense du royaume.
A. Original. Parchemin, autrefois scellé d'un sceau plaqué (?). Hauteur à gauche 320 mm, à droite 330 mm ; largeur actuelle en haut 260 mm, au centre 180 mm, en bas 300 mm. Archives nationales, K 21B, n° 12.
B. Copie de la fin du xiiie siècle, dans le Cartulaire blanc de Saint-Denis (t. II), Archives nationales, LL 1158, p. 19, sous le n° « Tauriaco III » et la rubrique : « De mercato Tauriaci ».
C. Copie du xiiie siècle, dans le Livre des privilèges de Saint-Denis, Archives nationales, LL 1156, fol. 61v, sous la rubrique : « De mercato Tauriaci ».
D. Copie du début du xive siècle, dans le cartulaire « de Thou », Bibliothèque nationale, lat. 5415, p. 117, d'après B.
E. Copie du xviie siècle, Archives départementales des Yvelines, D 1306, sans indication de source.
F. Copie du xviie siècle, Archives départementales des Yvelines, D 518, p. 30, d'après B.
G. Copie du xviie siècle, Archives municipales de Saint-Denis, GG 13, p. 51, d'après B.
H. Copie du xviie siècle, Archives nationales, LL 1160, p. 125, d'après D.
I. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 17110, fol. 58v, d'après D.
J. Copie du xviiie siècle, par D. Polluche, Bibliothèque municipale d'Orléans, ms. 624 (461bis), fol. 183, d'après a.
a. J. Doublet, Histoire de l'abbaye de S. Denys en France, Paris, 1625, p. 847, sans indication de source.
b. Auteuil, Histoire des ministres d'Estat qui ont servi sous les roys de France de la troisième lignée, Paris, 1642, p. 177, d'après B (éd. partielle).
c. Ordonnances des rois de France, t. XI, p. 178, d'après a.
d. E. Menault, Essais historiques sur les villages royaux, seigneuriaux et monacaux de la Beauce. Angerville-la-Gate (village royal), Paris, 1859, p. 416, sans indication de source.
e. F. Gasparri, L'écriture des actes de Louis VI, p. 21, d'après A (éd. partielle).
Traduction : Archives départementales des Yvelines, D 1306 (xviie siècle).
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. II, p. 468.
Indiqué : Jourdan, Decrusy, Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, t. I, Paris, 1821, p. 134, n° 27.
Indiqué : Pardessus, Table chronologique, p. 2.
Indiqué : J. Tardif, Monuments historiques, n° 368, p. 210.
Indiqué : A. Luchaire, Institutions monarchiques, t. I, p. 213, n. 1.
Indiqué : A. Graboïs, L'abbaye de Saint-Denis et les Juifs sous l'abbatiat de Suger, dans Annales E.S.C., t. 24, 1969, p. 1192, n. 4.
Indiqué : F. Gasparri, op. cit., n° 29.
Indiqué : J. Dufour, Un faux de Louis VI relatif à Liancourt (Oise), dans Bibliothèque de l'École des chartes, t. 144, 1986, p. 43, n. 5.
Cet acte et le n° 142 possèdent en commun des formules et des données chronologiques étrangères à la chancellerie de Louis VI :
Autre anomalie commune à ces deux actes de Louis VI : ils omettent les souscriptions des grands officiers.
Texte établi d'après A et pour les parties détruites d'après B et C.
[Ludovicus, Dei gratia rex Francorum, omnibus archiepiscopis, episcopis,] ducibus, comitibus cunctisque regni sui optimatibus necnon et proceribus. [2] [Quicquid de utilitate et honestate sancte Dei Ecclesie inpresentiarum divina] ordinamus inspiratione, hoc ad nostram spectare certissime confidimus salutem et quicquid ei bene [3] [devoti conferimus in futuro, centuplicato fenore nos recepturos spera]mus. Sicut ergo no[strum est ex regia] majestate malorum hominum infestantem reprimere et [4] [conterere insolentiam, ita nostrum est servorum Dei commendare et sustentare humilitatem] : ad hoc « enim », nobis dictum est, « non sine causa gladium portatis ». Nos [5] [igitur circa cultum ecclesiarum Dei bene devoti, quoniam antecessores nostros Francorum reges] re vera accepimus ęcclesię beatorum martyrum Dyonisii, Rustici et [6] [Eleutherii multum contulisse et multo plus ab eis tam ad salutem anime quam ad] regni administrationem recepisse, zelantes eorum bonam et elegantem [7] [devotionem, ipsius peculiaris patroni nostri ecclesie benefacere innitimur. Concedimus] ergo ad presens, per hoc majestatis nostrę preceptum, eidem ęcclesię in villa quę dicitur Tauriacus, [8] [in episcopatu Aurelianensi, mercatum et plenarie omnes ejus consuetudines] in feria sexta ibidem ulterius omni tempore colligendum. Nos autem sub tuitione nostra et [9] [conductu omnes tam euntes quam redeuntes excipimus. Removemus] etiam omnes exactiones et consuetudines a tota terra Sancti Dyonisii, de Belsa, quas dominus de Puteolo [10] [exigebat, quas ego etiam Hugonem, ejusdem castri dominum, jam alia] vice abjurare multis sacramentis et multis obsidibus feceram : illas ergo omnino ipsis exactoribus prohiben-[11][-tes, eidem ecclesie pro salute anime nostre remittimus. De municipio] autem illo, quod in eadem villa ad utilitatem nostram et regni defensionem constituimus, quoniam in confinio hostium [12] [eis importunum, nobis autem aptum et oportunum erit, precipimus et con]firmamus, ut deinceps firmum maneat et, sicut abbas ejusdem ęcclesię illud firmare voluerit, ita stare et [13] [in nullo infirmari permittimus. Si quis autem hoc nostre regie] auctoritatis praeceptum violare presumpserit, iram Dei incurret nostramque majestatem offendisse se [14] [Dei ultione et nostra sentiet. Quod ut ratum et inviolatum per]maneat, sigillo nostro corroborari jussimus atque subter signo manus nostre notavimus.
[15] ... Stephanus, regie dignitatis cancellarius, relegit et subscripsit (Crux).
[16] ... Actum kal. maii, anno ab Incarnatione Domini M°C°XVIII°, indictione XIa, regnante glorioso rege Hludovico anno XI°.
(Locus sigilli)