1118 [avril-2 août]. — Compiègne.
Louis VI décide que tout chanoine [de Saint-Corneille] de Compiègne est réputé libre du fait même de son accession à la cléricature, après cinq ans de résidence dans le chapitre ; s'il y a contestation sur cette durée, il sera mis hors de cause par le serment de quatre chanoines.
Cette décision est prise à la suite de l'enquête motivée par la multiplication des ordinations de membres de la « familia » royale, faites à l'insu du roi, et menée spécialement à [Saint-Corneille de] Compiègne au temps du doyen Eudes, du trésorier Étienne et du chantre Jean, conformément à un jugement de l'évêque de Soissons Lisiard, rendu en présence du roi, au sujet du chanoine Yves, fils du clerc Morard, lui-même chanoine de cette église.
A. Original perdu, autrefois scellé d'un sceau plaqué.
B. Copie du xviiie siècle, par Dom Grenier, Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 89, fol. 8, d'après A.
C. Copie du xviiie siècle, par Dom Grenier, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 49, fol. 9, d'après A.
D. Copie du xviiie siècle, collationnée par Gaschier, « conseiller maître à ce commis », Archives nationales, K 189, n° 126A (122), d'après A.
E. Copie partielle du xviie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 9852, fol. 100, d'après A.
F. Copie du xiiie siècle, dans le fragment du Cartulaire rouge de Saint-Corneille de Compiègne, Bibliothèque municipale de Compiègne, ms. 41, fol. 59, Carte regum, n° XXXII, sous la rubrique : « Ludovicus rex. De servis morantibus per quinquennium in ecclesia Compendiensi perpetuo libertate gaudentibus ».
G. Copie du xiiie siècle, dans le Cartulaire rouge de Saint-Corneille, Bibliothèque municipale de Compiègne, ms. 281 (autrefois Collection Pouillet à Clermont), fol. 35v.
H. Copie de 1672, Archives nationales, LL 1623, p. 255, n° 149, d'après F.
I. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 9171, p. 227, n° 152, d'après G.
J. Copie du xviie siècle, par Dom Gillesson, Bibliothèque municipale de Compiègne, ms. 31, fol. 147v, d'après l'un des cartulaires.
K. Copie du xviie siècle, par Dom Bertheau, Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 21, fol. 153 (anc. fol. 323), d'après l'un des cartulaires.
L. Copie du xviie siècle, dans A. Galland, Matériaux pour un traité des fiefs et droits seigneuriaux, Bibliothèque nationale, fr. 16188, fol. 170v, d'après un cartulaire prêté par M. Alard, avec note sur A.
M. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, fr. 18082, fol. 233, d'après L.
N. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 17048, p. 427, d'après l'un des cartulaires, avec note sur A.
O. Copie de 1879, Bibliothèque nationale, ms. lat. nouv. acq. 2197, fol. 61, d'après F.
a. Ordonnances des rois de France, vol. supplémentaire, p. 192, d'après C.
b. A. Luchaire, Institutions monarchiques, 1re éd., t. II, p. 320, n° 18, d'après C.
b′. Même ouvrage, 2e éd., t. II, p. 340, n° 18, d'après C.
c. E. Morel, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, t. I, Montdidier, 1904, p. 81, n° XL, d'après DFH et I.
Indiqué : A. de Marsy, Fragment d'un cartulaire de Saint-Corneille de Compiègne, dans Revue des Sociétés savantes, 6e série, t. IV, 1876, p. 477, n° 32.
Indiqué : A. Luchaire, op. cit., 2e éd., t. II, p. 120, n. 2 ; p. 129, n. 3.
Indiqué : A. Luchaire, Manuel, p. 306, n. 1.
Indiqué : B. Monod, Essai sur les rapports de Pascal II avec Philippe Ier, Paris, 1907, p. 38.
Indiqué : M. Bloch, Rois et serfs. Un chapitre d'histoire capétienne, Paris, 1920, p. 26, n. 3.
Indiqué : M. Harbulot, Cartulaire de Compiègne. Inventaire chronologique et analytique des textes intéressant... la ville de Compiègne..., Compiègne, 1935-1942 (dactyl.), fol. 29.
Indiqué : L. Falkenstein, Die Kirche der Hl. Maria zu Aachen und Saint-Corneille zu Compiègne, dans Celica Iherusalem. Festschrift für E. Stephany, Köln-Siegburg, 1986, p. 44 et n. 191 ; p. 45.
Les actes de Louis VI pour Saint-Corneille de Compiègne se signalent, d'une manière générale, par leur caractère particulier. Dans le cas présent, le titre d'imperator augustus attribué à Louis VI est, bien sûr, aberrant, mais ne suffit pas, croyons-nous, pour que soit remise en cause la sincérité du reste du diplôme ; il prouve seulement que ce dernier a été rédigé par Saint-Corneille (fondée par Charles le Chauve) à l'aide d'un formulaire de l'époque de Louis le Pieux, comme les Formulae imperiales.
In nomine Dei omnipotentis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen. Ludovicus, divina propitiante misericordia Francorum imperator augustus. Quia, inconsultis regibus, de familiis eorum nonnullos ad clericatum susceptos esse multorum relationibus audivimus, in ecclesia Compendiensi diligenter hoc esse requirendum decrevimus. Temporibus igitur Odonis decani, Stephani thesaurarii, Johannis cantoris, cum de canonicis quendam Ivonem Morardi clerici, Compendiensis canonici, filium super hoc impetitum traxissemus in causam illeque adjurando denegans ante decanum suum, qui justiciam faciebat in capitulo suo, contra nostrum respondisset clamorem, ex amborum ratiocinationibus collectum est et coram nobis omnibusque circumstantibus domni Suessionensis episcopi Lisiardi judicio promulgatum sed et de canonibus prolata sententia confirmatum, eundem clericum omnino liberum esse et liberum debere permanere ; preterea etiam veritate rei subtilius indagata, non solum eum, verum etiam ejusdem ecclesie canonicos a minimo usque ad maximum omnes liberos esse reperimus atque ad clericatus apicem legitime conscendisse. Sed ne super hoc inquietarentur in posterum, a nobis unanimiter petierunt ut ad futurorum notitiam contra calumpniatores hujusmodi munimentum aliquod eis firmaremus. Volumus itaque et indivulse firmamus, ut quicumque in ecclesia Compendiensi per quinque annos canonicus manserit, liber et absque calumpnia in eternum permaneat. Et ne super aliqua servitute a nobis vel a successoribus nostris ulterius inquietari debeant, hoc eis munimentum facimus, quod majestatis nostre sigillo roboramus. Si quis autem hoc infregerit, anathemate feriatur. Si quis etiam quempiam illorum nondum quinque annos in canonicatu vixisse calumpniaverit, quicquid accusatus ille per quatuor canonicos solo sacramento inde probare potuerit, inretractabiliter stare precipimus. Actum Compendii, anno incarnati Verbi M°C°XVIII°, regni nostri X°, Adelaidis regine IIII. Astantibus in palatio nostro quorum nomina subinsignata sunt. Ꞩ Willelmi dapiferi. Ꞩ Gisleberti buticularii. Ꞩ Hugonis stabularii (sic). Ꞩ Widonis camerarii. Data per manum Stephani cancellarii.
(Locus sigilli)