1118, 5 décembre. — Paris (Palais royal).
Louis VI, rappelant les largesses de ses ancêtres en faveur de Saint-Denis, permet à cette abbaye, pour le repos de son âme, sa descendance et la bonne administration du royaume, de percevoir toute l'année le péage (pulveraticum) sur les marchands traversant le « castrum » abbatial, péage dont ses prédécesseurs avaient autorisé la levée seulement pour une durée annuelle de sept semaines entre la Saint-Denis [9 octobre] et la Saint-André [30 novembre] ; l'abbé et les moines percevront donc deux deniers sur un chariot (reda), un denier sur un cheval, une obole sur un âne ; seront exempts de ce péage les gens du Vexin ainsi que ceux relevant du comte de Beaumont et du château de Montmorency.
A. Original. Parchemin scellé d'un sceau pendant. Hauteur à gauche 505 mm, à droite 500 mm (dont repli de 20 à 30 mm) ; largeur en haut 395 mm, en bas 390 mm. Archives nationales, K 21C, n° 13.
B. Copie incomplète du xiiie siècle, dans le Livre des privilèges de Saint-Denis, Archives nationales, LL 1156, fol. 62, sous la rubrique : « De pedagico vel pulveratico ».
C. Copie de la fin du xiiie siècle, dans le Cartulaire blanc de Saint-Denis (t. I), Archives nationales, LL 1157, p. 386, sous le n° : « Mont[e] Morenc[iaco] II » et la rubrique : « Ludovici Senioris de pedagio sive pulveratico de botagio a festivitate Sancti Dyonisii usque Sancti Andree ».
D. Copie du début du xive siècle, dans le cartulaire « de Thou », Bibliothèque nationale, lat. 5415, p. 301, d'après C.
E. Copie du xve siècle, dans un cartulaire de Saint-Denis, Archives nationales, LL 1315, fol. 7v.
F. Copie de 1621, Bibliothèque municipale de Carpentras, ms. 1791 (Peiresc, XXIII, t. I), fol. 603, d'après « un cayer des privilèges de l'abbaye de Sainct-Denys en France ».
G. Copie du xviie siècle, Archives nationales, LL 1160, p. 253, d'après D.
H. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, fr. 16177, fol. 90, d'après C.
I. Copie de la fin du xviie siècle, Archives municipales de Saint-Denis, GG 11, p. 196, d'après C.
J. Copie de 1721, par Bouhier, Bibliothèque nationale, lat. 17110, fol. 147 bis, d'après D.
K. Copie de 1721, par Bouhier, Bibliothèque nationale, lat. 17709, p. 165, sans indication de source.
L. Copie du 16 septembre 1746, par Noblet « écuyer, conseiller, secrétaire du roy, maison, couronne de France et de ses finances, greffier en chef de la Chambre des comptes », Archives nationales, K 21, n° 13b, d'après A.
M. Copie partielle du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection du Vexin, vol. 12, fol. 71, d'après a.
a. J. Doublet, Histoire de l'abbaye de S. Denys en France, Paris, 1625, p. 848, sans indication de source.
b. J. Tardif, Monuments historiques, n° 367, p. 209, d'après A.
Indiqué : F.-J. Chasles, Dictionnaire universel, chronologique et historique de justice, police et finances distribué par ordre de matières, contenant tous édits, déclarations du roy, lettres patentes... rendus depuis l'année 600 jusques et compris 1720..., Paris, 1725, t. I, p. 4.
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. II, p. 470.
Indiqué : Jourdan, Decrusy, Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, t. I, Paris, 1821, n° 29, p. 136.
Indiqué : Pardessus, Table chronologique, p. 3.
Indiqué : L. Perrichet, La grande chancellerie de France, p. 91 ; p. 99, n. 3.
Indiqué : A. Graboïs, L'abbaye de Saint-Denis et les Juifs sous l'abbatiat de Suger, dans Annales E.S.C., t. 24, 1969, p. 1192, n. 4.
Indiqué : F. Gasparri, L'écriture des actes de Louis VI, n° 34.
Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 13, n. 38.
Indiqué : J. Dufour, Un faux de Louis VI relatif à Liancourt (Oise), dans Bibliothèque de l'École des chartes, t. 144, 1986, p. 43, n. 5.
Indiqué : A. Lombard-Jourdan, Les foires de l'abbaye de Saint-Denis..., dans Bibliothèque de l'École des chartes, t. 145, 1987, p. 299, n. 1.
A propos de cet acte, cf. supra, la note critique du n° 135 (éd. p. 274). Il se caractérise en outre par la présence, dans son eschatocole, d'une formule d'appréciation (utilisée dans un seul autre précepte de Louis VI, le n° 281, concernant également Saint-Denis), d'une seconde souscription de chancellerie, conforme à celle des diplômes de Louis VI (si l'on excepte le titre de domnus donné au chancelier), enfin d'une souscription royale de forme très rare au xiie siècle et reprise d'un acte de Philippe Ier pour la même église.
Ce diplôme fut vidimé à plusieurs reprises au cours des xve et xvie siècles :
Ludovicus, Dei gratia rex Francorum, omnibus archiepiscopis, episcopis, ducibus, comitibus cunctisque regni sui optimatibus et proceribus. [2] Quia omnipotentis Dei magnificentia regni nostri dignitatem stare et, quasi nostro labore, re autem vera ipsius protegi administratione [3] tam hostium contricione quam aliis continuis beneficiis cognovimus, opportet nos ęcclesiarum ejus amplificationibus solli-[4]-citari et, ne ingratos ejus districtus adventus et sopitos excludat, circa earum cultum bene devotos aliquo modo remu-[5]-nerando exhiberi. Nos igitur, quia antecessorum nostrorum, videlicet gloriosorum regum Francię, inter alias quas longe lateque nobi-[6]-litaverunt ęcclesias, precipue circa ęcclesiam beatorum martyrum Dyonisii, Rustici et Eleutherii, liberalissimam [7] largitionem et ab ipsis martyribus tam terreni prosperitate quam cęlestis regni felicitate promptissimam remune-[8]-rationem manifeste accepimus, eidem ęcclesię spe pari benefacere innitimur. Et quoniam ipsa eadem ęcclesia ab antecessoribus [9] nostris in castro suo, per septem septimanas, a festivitate beati Dyonisii usque ad beati Andreę, hanc habet consuetudinem, [10] quam vulgo vocant pedagicum sive pulveraticum, hanc eandem, eodem modo, eodem tempore, eidem conservantes, per reliquum anni [11] hanc consuetudinem in consuetis locis, pro remedio animę nostrę et prolis conservatione et regni administratione, superad-[12]-dimus et concedimus, ita ut de reda, id est carreta, duos nummos, de ęquo unum, de asino obolum, a commeantibus mercatoribus [13] deinceps persolvenda, nostra liberalitate abbas et fratres ejusdem loci optineant, exceptis hominibus Vilcassini et comitis Bel-[14]-li Montis et pertinentibus ad castrum Mommorenciaci. Ut autem hoc nostrę auctoritatis preceptum inviolatum et inconvulsum perma-[15]-neat, illud sigillo nostro corroborari jussimus atque regię manus nostrę signo subter notavimus. Si quis vero illud violare praesumpserit, iram Dei [16] incurret nostramque majestatem offendisse se divina ultione ac nostra sentiet.
[17] Actum Parisius, palatio regio, anno ab Incarnatione Domni MCXVIII, indictione XI, regnante glorioso rege [18] Ludovico anno XII. In Dei nomine feliciter. Amen. Data per manum domni Stephani cancellarii, nonis decembris. [19] (Crux) Signum Ludovici, incliti atque serenissimi regis Francorum. Stephanus, regie dignitatis cancellarius, relegit et subscripsit.
(Sigillum appensum)