S.d. [1120, octobre].
Louis VI ordonne qu'Adélaïde (Adelina), femme d'Eudes Percebot Ier, restitue les églises de Pont[-Sainte-Maxence], à savoir Sainte-Maxence et Saint-Gervais [de Pontpoint] (usurpées par ses prédécesseurs), ce qu'elle fait entre les mains de Pierre [de Dammartin], évêque de Beauvais, en présence d'évêques et abbés.
Disposition royale, mentionnée dans un diplôme de Louis VII, donné à Paris en 1140-1141. Il n'est pas certain qu'elle ait fait l'objet d'un écrit.
Le transfert des deux églises de Sainte-Maxence et de Saint-Gervais par Pierre de Dammartin à l'abbaye de Saint-Symphorien de Beauvais — transfert dont nous n'avons, d'ailleurs, pas trouvé trace dans les actes connus de ce prélat — suivit de près la restitution d'Adélaïde (Adelina) ou fut peut-être effectué en même temps qu'elle. La disposition de Louis VI peut donc être datée des termes de l'épiscopat de Pierre de Dammartin (6 juin 1114-8 novembre 1132/1133) et de l'abbatiat d'Eudes (1114-1132), donc des années 1114-1132.
Il est possible de préciser davantage. La mention publiée ici indique en effet que la restitution d'Adélaïde eut lieu en la main de Pierre de Dammartin, donc très probablement à Beauvais, coram episcopis et abbatibus multisque aliis personis. Or durant l'épiscopat de Pierre de Dammartin, trois assemblées, en particulier d'ecclésiastiques, eurent lieu à Beauvais : à l'occasion de deux conciles réunis dans cette cité en décembre 1114 et en octobre 1120 et lors de la translation des reliques de saint Just et de saint Germer en juin 1132. Cette dernière date doit être rejetée, car le n° 332 précisément de 1132, rappelant les dons faits à Saint-Nicolas d'Acy par Eudes Percebot Ier, sa femme Adélaïde et leurs fils Gui et Eudes Percebot II, indique que ces bienfaiteurs sont alors décédés. Des deux dates qui restent, nous préférons celle de 1120 qui correspond à une époque où Pierre de Dammartin présida à la restitution de divers biens par des laïques (en particulier par Galeran II de Breteuil).
L'acte de Louis VII précise qu'à la suite de la restitution de ces églises, l'évêque les remit à l'abbé de Saint-Symphorien de Beauvais pour qu'il y installe des moines et que son monastère, après la mort des prêtres qui les desservaient, en ait la propriété complète.
Acte de Louis VII :
« ... Ludovicus, Dei gratia rex Francorum et dux Aquitanorum, omnibus fidelibus salutem... Sit ergo omnibus notum quod ecclesias de Ponte, id est Sanctae Maxenciae et Sancti Gervasii, diu usurpaverunt laici usque ad tempora piae memoriae Ludovici patris nostri, cujus jussione, consilio et assensu easdem ecclesias reddidit Adelina, uxor Odonis Percebot, in manu Petri tunc Belvacensis episcopi, coram episcopis et abbatibus multisque aliis personis, de earumdem pervasionis (sic) culpam suam confitens suorumque praedecessorum sibique pro hoc veniam et absolutionem multa prece deposcens, quod et impetravit. »