1120, après le 3 août. — Sens.

Louis VI confirme, avec l'accord de son fils Philippe, la rétrocession de l'église d'Avallon faite par Hugues II, duc de Bourgogne, à l'église d'Autun, à son évêque Étienne [de Bâgé] et aux évêques qui lui succéderont.

Référence : Jean Dufour et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes de Louis VI roi de France (1108-1137). Vol. 1 : Actes antérieurs à l'avènement et 1108-1125, Paris, 1992, no170.

A. Original perdu.

B. Copie du xiiie siècle, dans le Cartulaire rouge de l'évêché d'Autun, Archives départementales de Saône-et-Loire, G 443, fol. 149v, sous le titre : « Littera qua dux Burgundie reliquit ecclesiam Avaloniensem quam tenebat episcopo Eduensi », sans indication de source.

C. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection de Bourgogne, vol. 1, fol. 186v, d'après B.

a. Plancher, Histoire générale et particulière de Bourgogne, Dijon, 1739, t. I, preuves, p. 37, n° 51, d'après B.

b. Ordonnances des rois de France, vol. supplémentaire, p. 202, d'après a.

c. M. Quantin, Cartulaire général de l'Yonne, t. I, Auxerre, 1854, p. 236, n° CXXVII, d'après a.

d. A. de Charmasse, Cartulaire de l'évêché d'Autun connu sous le nom de Cartulaire rouge, publié d'après un manuscrit du XIIIe siècle..., Autun-Paris, 1880, p. 235, n° CCXIV, d'après B.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. II, p. 491.

Indiqué : E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. I, Dijon, 1885, p. 475.

Indiqué : A. Luchaire, Institutions monarchiques, t. II, p. 263, n. 3.

Indiqué : L. Delisle, Sur la date de l'association de Philippe, fils de Louis le Gros, au gouvernement du royaume, dans Journal des savants, 1898, p. 738.

Indiqué : R. Louis, De l'histoire à la légende. Girart, comte de Vienne (... 819-877), et ses fondations monastiques, t. I, Auxerre, 1946, p. 179 et n. 4.

Indiqué : A. W. Lewis, Royal succession in Capetian France..., Cambridge (Mass.), 1981, p. 247, n. 48.

Si cet acte ne pose aucun problème quant à sa forme, on peut se demander quelles sont les raisons qui amenèrent Louis VI à le délivrer. En réalité, l'histoire de l'église d'Avallon est entourée de mystère durant la seconde moitié du xie siècle et les premières décennies du xiie, en dépit des faits et documents suivants.

En 1078, le duc de Bourgogne, Hugues Ier, qui tenait le castrum d'Avallon, enleva la collégiale aux évêques d'Autun pour la donner à Cluny, où il fut admis comme moine ad succurrendum.

En 1106, lors de son passage à Avallon, Pascal II consacra un sanctuaire peut-être à peine commencé.

Dix ans plus tard, une bulle du même pape du 14 mars 1116 entérina l'attribution de l'église d'Avallon à la mense épiscopale d'Autun, en même temps que d'autres biens recuperata vel adquisita par l'évêque d'Autun, Étienne de Bâgé ; Pascal II précise « ut nulli omnino liceat eamdem ecclesiam temere perturbare aut ejus possessiones auferre vel ablatas retinere, minuere aut temerariis vexationibus fatigare... » : indice certain, au-delà du formulaire, que les biens mentionnés faisaient l'objet de multiples convoitises, certainement de la part de Cluny (qui avait pour elle la donation faite quarante ans plus tôt par Hugues Ier), de Vézelay (tout proche), mais aussi de laïques comme le duc de Bourgogne.

Quatre ans et demi plus tard, Étienne de Bâgé crut bon de demander à Louis VI confirmation de la rétrocession par Hugues II au chapitre d'Autun de Saint-Lazare d'Avallon : cela signifie selon toute vraisemblance que peu auparavant le duc s'en était emparé, malgré l'interdit pontifical. Cette intervention pour ainsi dire unique de Louis VI en Bourgogne peut s'expliquer, selon nous, par le désir de l'évêque d'Autun de voir la décision de Hugues II garantie par son seigneur.


In nomine sancte Trinitatis. Ego Ludovicus, Dei gratia Francorum rex. Notum fieri volumus cunctis fidelibus, tam futuris quam instantibus, quia dux Hugo Burgundie Avaloniensem ecclesiam quam tenebat Eduensi ecclesie, ad quam pertinebat, et Stephano episcopo et episcopis illi in eadem ecclesia successuris reliquit et manumisit. Nos vero illud volumus et approbamus et, quantum ad nostram regiam majestatem pertinet, auctoritate nostra, annuente Philippo filio nostro, omnimodis confirmamus. Quod ne valeat oblivione deleri, scripto commendavimus et, ne possit a posteris infringi, sigilli nostri auctoritate et nominis nostri karactere subterfirmavimus. Actum Senonis publice, anno incarnati Verbi M°C°XX°, regni nostri XIII°, Adelaydis autem regine VI°. Astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. S. Stephani dapiferi. S. Gisleberti buticularii. S. Hugonis constabularii. S. Guidonis camerarii. Data per manum (Monogramma) Stephani cancellarii.


Localisation de l'acte

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