1120, après le 3 août. — La Ferté-Alais.

Louis VI, à la prière de Geoffroy, abbé [de Saint-Lomer de Blois], et avec l'accord de son fils Philippe, donne, pour le repos de son âme et de celles de ses parents, à la communauté de Saint-Lomer et à son moine résidant à Maisse la voirie (vicaria) — dans les limites de la poesté (potestas) de Saint-Lomer — de la terre qui appartenait naguère aux seigneurs de La Ferté-Alais ; il se réserve toutefois l'aveu et le serment de fidélité à lui dus, ainsi que des redevances en nature, le prévôt de l'église et ses gens étant exempts de toute imposition.

Référence : Jean Dufour et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes de Louis VI roi de France (1108-1137). Vol. 1 : Actes antérieurs à l'avènement et 1108-1125, Paris, 1992, no175.

A. Original perdu.

Traduction : Archives départementales du Loir-et-Cher, 11 H 157, pièce n° 1 (xviie siècle), sans indication de source.

Indiqué : Archives nationales, R4 943 (« Mémoire pour le domaine et comté de La Ferté-Alais contenant un bref état des titres des différents droits dont on jouit actuellement », 29 mars 1758).

Indiqué : Archives départementales du Loir-et-Cher, 11 H 157, pièce n° 3 (« Mémoire de plusieurs titres et papiers remis à M. Batailhe de Francès, seigneur de Maisse, le 9 septembre 1772 »).

Indiqué : G. Estournet, La Ferté-Alais. Ses origines, ses noms, ses premiers châtelains, dans Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix, 50e année, 1944, p. 61.

S'il est superflu de s'appesantir sur la qualité exécrable de la tradition de ce document, rien ne permet, croyons-nous, de douter de sa sincérité. Certes, les incongruités y abondent, mais toutes sont à mettre au compte de l'ignorance ou du manque d'habileté du traducteur :

A côté de ces divers éléments surprenants, les points positifs sont nombreux. Dans le second semestre de 1120, Louis VI a séjourné au moins une fois à Yèvre-le-Châtel, tout proche de La Ferté-Alais. La liste des grands officiers, dont l'ordre de préséance est scrupuleusement respecté, est conforme à la réalité. C'est bien à cette époque qu'apparaît dans les diplômes royaux l'assentiment du prince Philippe. La concession de la voirie ne fait pas difficulté, même si les termes usités par le traducteur sont inadéquats et obscurs dans le détail ; tout aussi plausible nous semble le recours au minister pour obtenir le versement des coutumes réservées par le roi, dans l'éventualité d'une défaillance du moine de Maisse chargé de leur recouvrement.


« Au nom de la sainte et individue Trinité. Amen.

Nous Louis, par la grâce de Dieu roy de France. Volons qu'il soit notifié à tous les fidèl[e]s présent et à venir qu'à la prière et supplication de sire Gaufroy abbé et du consentement de Philippe, notre fils premier né, donnons, pour le remède de nostre âme et de celle de nos parens, au bienheureux saint Laumer et au (sic) frères et serviteur (sic) de Dieu dans le monastère dud. saint, dans toute l'étendue de la terre dud. saint qui appartenoit autrefois aux seigneurs de La Ferté-Aleps, et nous accordons au moynne de Maisse, pour en jouyr à tousjours, scavoir qu'ils possèdent en toute liberté et sans aucune contradixtion de nous ny des nostre[s] toute la vicarye quy appartient à la puissance du terroir dud. saint Laumer et nous nous réservons seullement l'adveu et le serment de fidélité quy nous est deu la troisième année ; nous réservons aussy le vin et l'épiage et, cy (sic) quelcun des habitans de cette terre la refuse de payer à nos ministres quelque chose des revenus susd., nostre ministre sommera cet homme de comparroistre devant le moynne quy demeurera au lieu et le moynne fera rendre nostre revenu ; que sy le moynne méprise de le faire, nostre ministre s'emparera d'autant de bien de cette (sic) habitant qu'il en peut prétandre, par l'ordonnance des geans de nostre châtelnye. De plus, par austorité royalle, nous accordons que le supérieur de la maison et celuy quy lui succédera, son valet et le cuisinier du moine, dans quelque terre qu'il demeurent (sic), soit libre et exeant d'administration, de mestairye et de tout inposition et inpos. Et pour éternelle mémoire, nous avons donné la présante nostre estre. Pour et affin qu'à l'avenir on [n']y puisse contrevenir, l'avons muny de nostre seau (sic) et de nostre signature. Faict à La Ferté-Aleps en publique, l'an de l'Incarnation du Verbe 1120 et de nostre reigne le 14e et de Alide reigne le 6e. Présent dans nostre palais et témoins ceux dont les nons sont si-dessoubz et les signatures. Sire Estienne dapiseor. Sire Gislebert cambelam. Sire Hugues connestable. Sire Guidon intendant des finances. Par les mains d'Estienne chancelier. »


Localisation de l'acte

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