S.d. [vers le 4 avril 1109].

Brial, suivi par A. Luchaire (loc. cit.), émet l'hypothèse très vraisemblable que les nouvelles apportées par le messager de l'évêque d'Arras concernaient la réconciliation de Raoul le Vert, archevêque de Reims, et de Louis VI. A. Luchaire précise : « Brial a pensé avec raison que cette lettre, comme celle du cardinal Eude à Lambert, appartenait à l'année 1109. La réconciliation définitive de l'archevêque de Reims a dû avoir lieu en effet peu de temps après l'assemblée d'Orléans du 25 décembre 1108. Notons que, dans sa lettre à Lambert, le délégué de Pascal II, Eude, le convoque pour le 4^e dimanche de carême [c.à.d. le 4 avril, en 1109] à Corbie ».

Il convient de rappeler ici le rôle que jouèrent dans les mois précédents, à savoir au début du règne de Louis VI, d'une part Lambert d'Arras, d'autre part Yves de Chartres et Thibaud I^er, prieur de Saint-Martin-des-Champs de Paris, pour que se rapprochent le roi et Raoul le Vert.

Mais la présente démarche de Lambert auprès de Louis VI pourrait avoir aussi un tout autre objet, bien que nous ne disposions pas de document susceptible d'étayer notre hypothèse. Au tournant du xii^e siècle, une hérésie prit naissance dans le diocèse d'Utrecht du fait d'un certain Tanchelin et se répandit assez vite dans les régions limitrophes (notamment dans les diocèses d'Amiens, Cambrai, Liège) ; on peut imaginer que l'évêque d'Arras désira faire part de son inquiétude au nouveau roi de France.