1123, après le 3 août. — Lorris.
Louis VI, à la prière de Brice, évêque de Nantes, qui lui a présenté les diplômes de Charles [le Chauve], Louis [IV] et Lothaire en faveur de son église, actuellement victime de la rapacité des hommes néfastes de l'Armorique et de la cruauté des comtes [de Bretagne], rétablit cette église dans la totalité de son temporel, en lui confirmant les biens possédés depuis les évêques Félix et Pascharius : la moitié du tonlieu de Nantes, l'abbaye de Saint-Jean-Baptiste et Saint-Martin de Vertou sur la Sèvre [nantaise], Chéméré avec son église, l'église de Saint-Père[-en-Retz], de Sainte-Opportune et de Saint-Viaud, « Coldriacum » et « Boira », Aizenay avec son église de Saint-Benoît, les églises de Saint-Pierre du Boupère et [du Puy-]Saint-Bonnet, la moitié de Gesté, Montfaucon (Chesiacum), Le Pallet, « Castrum Rainerii », Liré, Drain, La Varenne, Saint-Julien[-de-Concelles] avec l'eau de la Concelle, Briacé avec l'eau de la Goulaine, la moitié de [Saint-Pierre-]Montlimart avec son église, « Cariacum » avec son finage et l'île voisine d'« Aduneta », Besné (île sur le Brivet), Guéméné[-Penfao], Conquereuil, [Grand-]Fougeray, Ercé[-en-Lamée], Fercé, Béré, Soudan, les « villae » de La Brée et de Courjon, Erbray, Juigné[-des-Moutiers], le « castrum » de Blain, Issé avec la forêt de Gâtine, Nozay, Saffré, Abbaretz, Moisdon [-la-Rivière], [Saint-Julien-de-]Vouvantes, la « curtis » d'Allon, Freigné, Belligné, Montrelais, Varades, Teillé, Ligné, Auray, Mauves[-sur-Loire], Saint-Mars[-du-Désert] avec l'île Saint-Denis (dite Châtillon), Saint-Georges, Casson, Sucé[-sur-Erdre], Treillières, Orvault, Sautron, Saint-Similien, le monastère d'Indre avec ses dépendances, Saint-Étienne[-de-Montluc], Carquefou, Cheviré, [Le Grand et Le Petit-] Ranzay, [Saint-Joseph-de-]Porterie, Thouaré[-sur-Loire], Doulonneau, l'île de la Hanne, Portechaise et le port de Rezé avec trois milles en amont et autant en aval, Saint-Géréon, « Tasconella », « Asinariae », [Saint-]Mars[-la-Jaille] ; en pays rennais, « Novatiacum » sur la Vilaine ; en Anjou, Baugé, les « curtes » de Daon et de Gennes, la « villa » de « Lineris » avec toutes leurs dépendances ; en pays chartrain, Alluyes ; près des remparts de la ville de Nantes, les églises de Saint-Donatien-et-Saint-Rogatien, de Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte, de Notre-Dame, de Saint-Clément, de Saint-André avec toutes leurs dépendances ; deux bateaux naviguant sur la Loire et ses affluents, exempts de toute redevance ; en Orléanais, l'église de Saint-Donatien-et-Saint-Rogatien avec ses dépendances. Il précise toutefois que Brice et ses successeurs, en tant qu'évêques et chapelains du roi, seront tenus envers lui aux mêmes devoirs que les autres évêques royaux. Enfin, il proclame la liberté de l'église de Nantes à l'égard du pouvoir séculier, le sien excepté.
A. Original perdu, autrefois conservé parmi les « titres de l'évêché de Nantes » et « scellé du sceau du roi », d'après a.
a. G.-A. Lobineau, Histoire de Bretagne composée sur les titres et les auteurs originaux, t. II, Paris, 1707, col. 277, d'après A.
b. H. Morice, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, t. I, Paris, 1742, col. 547, d'après a.
c. Ordonnances des rois de France, vol. supplémentaire, p. 210, d'après b.
d. L. Maître, Étude critique sur la charte du roi Louis VI dit le Gros, dans Annales de Bretagne, t. II, 1886-1887, p. 346, d'après a et b.
e. L. Maître, Situation du diocèse de Nantes au XIe et au XIIe siècles. Considérations générales et cartulaire, dans Annales de Bretagne, t. XXVII, 1911-1912, p. 109, avec référence à a et b.
Traduction : E. Orieux, Les biens de l'église de Nantes et la charte de Louis le Gros, dans Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, t. XXXIX, 1898, p. 60.
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. II, p. 515.
Indiqué : N. Travers, Histoire civile, politique et religieuse de la ville et du comté de Nantes, t. I, Nantes, 1836, p. 244-245.
Indiqué : C. Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. II, Paris-Angers, 1876, p. 465.
Indiqué : L. Maître, Étude critique..., p. 348-377.
Indiqué : A. Luchaire, Louis VI, p. cvii-cviii ; p. 323-325, appendice n° VIII.
Indiqué : L. Maître, Saint-Martin de Vertou, dans Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1896 [1897], p. 361.
Indiqué : E. Orieux, op. cit., p. 49-105.
Indiqué : Bernois, Lorris-en-Gâtinais, châtellenie royale et ville municipale, Orléans, 1914, p. 18.
Indiqué : J. Soyer, Recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret. VII : Toponymes d'origines latine, germanique et française désignant les villages ouverts..., Orléans, 1943, p. 89, n. 2 et IX : Toponymes rappelant le culte chrétien, Orléans, 1946, p. 40, n. 2.
Indiqué : A. Graboïs, La royauté capétienne et l'Église au XIIe siècle. Étude sur la contribution ecclésiastique au développement du pouvoir royal en France pendant les règnes de Louis VI et de Louis VII, Thèse de doctorat d'Université..., Dijon, 1963 (dactyl.), p. 208 ; p. 359-360 ; p. 392.
Indiqué : A. Chédeville, Chartres et ses campagnes (XIe-XIIIe siècles), Paris, 1973, p. 283 et n. 218.
Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 101 et n. 68.
Indiqué : R. Kaiser, Bischofsherrschaft, p. 145 et n. 190.
Indiqué : J.-P. Brunterc'h, Puissance temporelle et pouvoir diocésain des évêques de Nantes entre 936 et 1049, dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. LXI, 1984, p. 31-41 et passim ; cartes.
Indiqué : J. Dufour, Un faux de Louis VI relatif à Liancourt (Oise), dans Bibliothèque de l'École des chartes, t. 144, 1986, p. 42, n. 1.
De prime abord, de nombreux éléments de cet acte (relevés pour la plupart depuis longtemps) surprennent et font douter de sa sincérité.
Sa tradition est des plus mauvaises : en fait, nous ne le connaissons que par une édition du début du xviiie siècle, celle de Dom Lobineau ; à l'évidence, Dom Morice qui décrit mot à mot le sceau de la même manière que lui, l'a pris pour source ; les quelques différences que l'on relève entre les deux textes sont purement graphiques et ne concernent ni le cadre formel du document ni la liste des biens confirmés à l'église de Nantes. On peut à priori difficilement expliquer qu'un diplôme aussi important pour l'histoire ecclésiastique locale n'ait pas été transcrit à l'époque médiévale ou à l'époque moderne.
Sa forme est tout aussi défectueuse ; en effet, tel que nous le connaissons aujourd'hui, il est dépourvu d'invocation verbale (pour commencer directement par un long préambule), ainsi que de toute formule finale (le monogramme et le sceau ne sont donc pas annoncés) et du monogramme (fait assez courant, il est vrai, dans les actes — même originaux — de Louis VI).
Enfin, si on le compare à des actes semblables délivrés par Louis VI en faveur de Saint-Vincent de Senlis ou de Notre-Dame et Saint-Jean de Laon, par exemple, on relève que dans ces deux cas, les biens confirmés sont décrits avec précision, alors qu'ici on a affaire, exclusivement ou presque, à une liste sèche de noms de lieu.
Pourtant, M.J.-P. Brunterc'h, par ses recherches approfondies qui annulent les études antérieures de L. Maître, A. Luchaire et E. Orieux, a cru pouvoir démontrer son authenticité ; voici l'essentiel de ses arguments :
« ... L'acte de Louis VI... est visiblement dirigé contre les empiètements de Conan III [duc de Bretagne] », écrit-il. « Pendant son épiscopat, Brice va en effet mener une politique de reconquête face au comte, à l'évêque voisin d'Angers ou à l'abbaye de Marmoutier trop fortement implantée dans le diocèse... [Mais une question se pose : si Charles le Chauve a vraiment accordé un diplôme en faveur de Nantes, le 10 février 856, les deux autres souverains mentionnés ici que l'on peut identifier avec Louis IV et Lothaire] ont-ils réellement délivré des instruments [pour cette église] ? N'est-ce pas là une invention tardive des milieux entourant l'évêque, à un moment où ce dernier est particulièrement combatif ? Il est possible de se faire une opinion en observant la présentation adoptée par le rédacteur. Celui-ci a en effet dénombré le temporel selon un plan systématique :
On s'aperçoit sur le champ de l'ampleur considérable de la seconde partie. Elle contient les possessions du Nantais, à l'exception de la ville de Nantes ; ce n'est pas dit expressément, mais cette constatation ressort de la liste elle-même dressée avec méthode... Le diplôme esquisse les grandes lignes de la géographie politique du Nantais pendant le troisième quart du xe siècle. Vers le sud, le pointage des toponymes sur une carte montre qu'au delà de la vicaria de Retz contrôlée par les Bretons dès 851, les pays poitevins des Mauges, de Tiffauges et d'Herbauge sont entrés au moins partiellement dans l'orbite nantaise. Ainsi, se trouve corroboré pour l'essentiel un passage de la Chronique de Nantes, selon lequel le duc des Bretons, Alain Barbe-Torte, tint les trois pagi cités plus haut avec l'assentiment du comte de Poitou, Guillaume Tète-d'Étoupe. En dehors de ces deux sources, qui s'étaient mutuellement, d'autres indices illustrent la réalité d'une telle pénétration outre-Loire, intervenue probablement au printemps ou à l'été 942. Un faussaire du xiie siècle n'aurait pu imaginer une telle concordance. Il est donc à peu près assuré que Louis IV et Lothaire ont fait expédier les préceptes dont nous nous occupons.
Toutefois, il faut aller plus loin dans la critique et voir quelle est la valeur intrinsèque d'une liste de biens, que l'autorité royale a sanctionnée et en quelque sorte légitimée à plusieurs reprises, mais qui fut évidemment élaborée par l'évêque de Nantes ou ses proches travaillant à son instigation. Plusieurs possessions peuvent en effet passer pour suspectes. Le cas flagrant est constitué par l'église de Saint-Viaud, puisque nous savons que le 27 novembre 839, l'empereur Louis le Pieux l'a donnée au monastère de Noirmoutier.... Ce titre irréfutable n'empêchait pas les prélats de revendiquer cette église qui fut, au commencement du xiie siècle, un objet de discorde entre l'évêque de Nantes, Benoît, et les moines de Tournus, se présentant à bon droit comme les lointains héritiers de la communauté installée à Noirmoutier au ixe siècle. En 1109, au concile de Loudun, Benoît dut s'incliner ... La querelle connut cependant des rebondissements ultérieurs ; le 6 février 1132, Innocent II ordonna à l'évêque Brice de faire observer telles quelles les dispositions prises à la curie romaine pour régler l'affaire.
En réalité, il semble bien que l'église de Nantes ait, au xe siècle, accaparé des biens monastiques abandonnés par suite des invasions normandes et qu'elle ait fait confirmer cette situation par le roi. Ainsi s'explique que soient également cités le monastère de Vertou, le monastère d'Indre et Montrelais... Il était d'ailleurs admis que ces établissements religieux, tout au moins deux d'entre eux, devaient leur existence à l'initiative des évêques de Nantes. Selon la Vie de saint Martin de Vertou..., le fondateur de l'abbaye aurait débuté comme archidiacre de l'évêque Félix ... Pour le monastère d'Indre, l'intervention de l'évêque Pascharius est encore plus directe ; à sa demande, Lambert, abbé de [Saint-Wandrille] envoya le moine Ermeland, que le prélat établit dans une île de la Loire pour y bâtir un coenobium et diriger une communauté. On retrouve donc une fois encore les noms de Félix et de Pascharius, auxquels fait allusion le diplôme de Louis VI, qui, vraisemblablement, reproduit l'exposé des préceptes d'une manière succincte. La référence à ces prélats des vie et viie siècles permettait d'accentuer le caractère immémorial des droits auxquels prétendaient les évêques.
Il était d'autant plus nécessaire de renvoyer à un passé lointain que certains des biens répertoriés avaient presque sûrement échappé très tôt à l'église de Nantes. Prenons, par exemple, le cas d'Alluyes, dans le pays chartrain. Un nécrologe du xie siècle atteste que Girard, évêque de Chartres, après avoir obtenu Alluyes de l'empereur Charles le Gros, en céda la moitié à l'autel de la cathédrale consacré à Notre-Dame et, à terme, il en réserva l'autre moitié à l'usage du chapitre. Bien que la prééminence de l'église de Chartres ait subi des atteintes ou des éclipses, son principe ne fut jamais définitivement mis en cause... La terre occupait en outre une position stratégique ; elle était située aux limites des comtés de Chartres et de Châteaudun, où s'était imposé, entre 956 et 960, le comte Thibaud de Blois. Il était naturel que ce dernier s'efforçât de contrôler Alluyes en y installant des fidèles... Dans cette trame relativement précise, il n'y a pas place pour les évêques de Nantes. Comme on ne voit pas pourquoi, au xe siècle, ils auraient essayé d'usurper un domaine aussi éloigné, il faut supposer qu'ils ont perdu Alluyes au profit du fisc avant les années 880 ».
Puis M. J.-P. Brunterc'h rapproche du cas d'Alluyes celui de Saint-Donatien-et-Rogatien d'Orléans en remarquant que cette « église est mentionnée dans le diplôme de Louis VI... et dans une bulle d'Innocent II, datée du 6 février 1137, par laquelle le pape confirme le transfert de certains biens et revenus de l'église de Nantes effectué par l'évêque Brice au profit du chapitre ... ; il n'est pas exclu qu'en 1123 et 1137, l'évêque et les chanoines n'aient plus la possession réelle de Saint-Donatien d'Orléans et qu'ils aient fait entériner par le roi, puis par le pape un droit de propriété depuis longtemps bafoué ».
Il conclut à propos de ce document : « Ces observations montrent que [sa] nomenclature amalgame les propriétés sur lesquelles les prélats ont jeté leur dévolu, celles qu'ils tiennent à juste titre et celles qui sont passées, parfois depuis longtemps, en d'autres mains. La liste constitue donc une sorte d'état optimal et quelque peu utopique de la mense épiscopale. Son élaboration fut favorisée par les circonstances ».
Si la démonstration de M.J.-P. Brunterc'h nous convainc d'une manière formelle, il est toutefois possible que le présent diplôme ait été obtenu par dol, d'une manière subreptice.
Misericordia et veritas exigere videntur, quod quae a praedecessorum nostrorum munificentia ecclesiis Dei collata cognoscuntur, regia auctoritate nostra, ut firmius in posterum stare valeant, muniantur, quatinus et successoribus nostris exemplum bene agendi a nobis praebeatur et de talento nobis commisso boni aliquid ad conspectum summi Judicis a nobis reportetur. Ego igitur Ludovicus, in regem Francorum Dei misericordia sublimatus, notum fieri volo cunctis fidelibus, tam futuris quam et instantibus, quoniam vir venerabilis Bricius, Nanneticae sedis episcopus, praesentiam nostram non absque magno labore itineris humiliter adiit et praecepta antiquorum ac venerabilium Francorum regum Karoli, Clodovei et filii ipsius piae recordationis Clotarii attulit et ostendit, misericorditer conquerens quasdam res sacrosanctae ecclesiae apostolorum Petri et Pauli ad clericum ibi Deo servientem alendum et sustentandum concessas et a predecessoribus ejus jure ecclesiastico per longa tempora nullo inquietante possessas, sed nostris temporibus per rapacitatem Armoricae regionis malorum hominum necnon etiam cupiditatem atque sevitiam ipsius provinciae comitum, vim et injuriam Nannetensi ecclesiae et sibi ex illis rebus inferentium, dissipatas et destructas, citra praedictorum praeceptorum immunitatem et rapi et auferri. Quapropter spe misericordiae ad nostra confugiens subsidia, a majestate nostra cum maxima precum supplicatione devotissime postulavit restaurationem earum, ita sibi a nobis fieri, quod quae semel pro amore Dei et sanctorum apostolorum praedictae ecclesiae regia munificentia collata fuerant et concessa, nostra etiam liberalitate et immunitate redintegrarentur et consolidarentur. Nos quoque tam justa et tam rationabili hujus petitione permoti, tantorum patrum ac venerabilium regum instituta summo cultu ac reverentia veneranda nequaquam removenda, imo nostris futurisque temporibus mansura decernentes, praedicti Bricii, venerabilis episcopi, precibus benigne, ut dignum erat, consensimus et hoc serenitatis nostrae praeceptum fieri jussimus, per quod praecipiendo firmamus et firmando praecipimus, ut sicut ecclesiae res a supradictis regibus memoratae sacrosanctae apostolorum ecclesiae datae sunt et firmatae et ab antecessoribus istius Felice et Paschario et aliis illius sedis venerabilibus episcopis hactenus possessae, ita etiam ab isto et ab omnibus successoribus suis per nostram immunitatem perpetuo jure possideantur, quarum nomina haec sunt : medietas thelonei Nannetensis civitatis, abbatia Sancti Johannis Baptistae et Sancti Martini Vertavensis sita super fluvium Separis, Camariacus cum ecclesia, ecclesia sancti Petri et sanctae Oportunae virginis et sancti Vitalis martiris, Coldriacum et Boiram, Asinesium cum ecclesia Sancti Benedicti, ecclesiam Sancti Petri de Alba Petra, ecclesiam Sancti Boniti, dimidiam partem Gestet, Chesiacum, Palatium, Castrum Rainerii, Liriacum, Droinum, Varennam, Sanctum Julianum cum aqua Cancella, Bratiacum cum aqua Golenae, dimidium Mello Martis cum ecclesia, Cariacum cum omnibus terminis et finibus suis et insula Aduneta sibi adjacenti, Vidunitam insulam Brivatae fluminis, Wenmened, id est Montem candidum, Concorotium, Felgeriacum, Heutiacum, Fertiacum, Bairiacum, Solzennum, villam Breisram, villam Cluionnam, Arbraiacum, Joviniacum, castrum Bableni, Isiacum cum Gastina silvia (sic), Noziacum, Safriacum, Abarretiacum, Maldonium, Voventam, curtem Alentis, Frugiacum, Beligniacum, Monasterium Legum cum omnibus sibi pertinentibus, Varesdam, Teilliacum, Lingiacum, Odreacum, Malvam, Sanctum Medardum cum insula Petrosa quae tunc Castellona dicitur, Sanctum Georgium, Cassonam, Sucerum, Trelieram, Orsvaldum, Salteronam, Sanctum Similianum, monasterium Antrum cum omnibus sibi pertinentibus, Sanctum Stephanum, Carcafagum, Cheviriacum, Rentiacum, Porteriacum, Tauriacum, Dolonellam, insulam Haniam, Portum Carchedrarum et portum Raciaci cum tribus milliariis sursum et totidem deorsum, Sanctum Genonem, Tasconam, Tasconellam, Asinarias, Marcium ; in pago Redonis, Novatiacum super fluvium Vicenoniae ; in pago Andegavo, Balgiac, curtem Daon, curtem Genii ac villam Lineris cum omnibus sibi pertinentibus ; in pago Carnotineae, Alogiam ; ipsius urbis Namneticae menibus assistam ecclesiam sanctorum martirum Donatiani et Rogatiani, ecclesiam sanctorum martirum Cyrici et Julittae, ecclesiam sanctae Dei genitricis, ecclesiam sancti Clementis papae ac martyris, ecclesiam sancti Andreae apostoli cum omnibus ad eas in integrum pertinentibus ; duas naves tam in fluvio Ligeris quam in aliis fluminibus Ligerim intrantibus navigantes ab omni tributo liberas ; praeterea in pago Aurelianensi, ecclesiam sanctorum martirum Donatiani et Rogatiani et omnia ad illam pertinentia. Praedicto episcopo Bricio et universis ipsius successoribus jure perpetuo habenda et possidenda donamus et concedimus, hoc tenore ut jura nobis a caeteris episcopis nostris debita tanquam episcopi et capellani nostri nobis et haeredibus nostris oportunis temporibus diligenter persolvant. Ad ultimum autem libertatem Nannetensis ecclesiae et episcoporum Nannetensium, tam istius quam successorum suorum, et universi Nannetensis ecclesiae cleri tantam esse volumus et praecipiendo concedimus, ut nullum servitium, nulla prorsus consuetudo, nullum quodlibet debitum cui saeculari potestati, excepta potestate nostra, ab eis debeantur et nulla ipsis violentia, nulla injuria, nulla molestia, nullum dampnum a quolibet inferatur. Et ut plenius dicamus, quicquam nisi spontanei facere ab aliqua seculi potestate nullatenus cogantur, immo ipsi et omnia sua et ad ipsos pertinentia perpetua pace et quiete fruantur. Actum Lorriaci publice, anno incarnati Verbi MCXXIII, regni nostri XVI. Astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. S. Stephani dapiferi. S. Gilleberti buticularii. S. Hugonis constabularii. S. Alberici chamerarii. Data per manum Stephani cancellarii.
(Locus sigilli)