1124, après le 3 août. — Saint-Germain-en-Laye.

Louis VI confirme à l'église de Saint-Vincent et Saint-Germain [de Saint-Germain-] en-Laye et aux moines de Coulombs qui y résident les donations faites par ses ancêtres, Robert le Pieux, son fondateur, Henri Ier et Philippe Ier : la « villa » jouxtant ce monastère, pourvue de l'immunité, avec l'exercice de la justice de sang et la perception de l'ensemble des coutumes ; la dîme du vin et du grain, venant de Triel[-sur-Seine], de Charlevanne [La Chaussée] et de Poissy même, au grenier royal de Poissy, ainsi que celle des récoltes d'Auvers[-sur-Oise] et de la forêt d'Yveline ; le moulin de Feuillancourt ; un cens annuel d'un muid de blé sur le moulin que les moines de Coulombs ont autorisé Barthélemy de Fourqueux à construire sur l'étang de Saint-Germain-en-Laye ; la terre des Gaudines ; l'usage de la forêt de Laye, avec notamment le droit d'y faire paître librement cent porcs au moment du glandage ; le colibert Gautier et sa descendance ; cinq hôtes à Rucourt.

Référence : Jean Dufour et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes de Louis VI roi de France (1108-1137). Vol. 1 : Actes antérieurs à l'avènement et 1108-1125, Paris, 1992, no221.

A. Original perdu, autrefois scellé d'un sceau plaqué.

B. Copie du 9 juillet 1637, authentiquée et collationnée par Étienne Grossœuvre, notaire apostolique, Bibliothèque nationale, Cinq cents de Colbert, vol. 157, fol. 127, sous le titre : « Sigillum Ludovici regis de Sancto Germano », d'après A.

C. Copie du xve siècle, dans le cartulaire de Saint-Germain-en-Laye, Archives nationales, T* 671 (6), fol. VI, avec la note marginale : « Originale est in abbatia et est registrata (sic) in alio registro papiraceo, in septimo folio, littere B ».

D. Copie du xviiie siècle du vidimus de Hugues Aubriot, garde de la prévôté de Paris, donné le 12 décembre 1375, Bibliothèque nationale, lat. 11839, p. 5, avec l'indication : « vismes une lettres royaux saines et entieres de seel et d'écriture ».

E. Copie du xve siècle du vidimus de Louis XI, donné à Coulombs en avril 1464, dans le cartulaire de Saint-Germain-en-Laye, Archives nationales, T* 671 (6), fol. LXVIIv, avec la note marginale : « L'original est à Colombs, ainsi que porte la coppie collationnée sur iceluy, faite à la poursuitte de Guillaume Taillebois [prieur de Saint-Germain-en-Laye], en date de l'an 1394 ».

F. Enregistrement du même vidimus de Louis XI, Archives nationales, JJ 199, fol. 388v, n° VICV.

G. Copie du xvie siècle du vidimus de Louis XII, donné à Lyon en août 1499, vidimant lui-même un vidimus de Jean de Folleville, garde de la prévôté de Paris, du 1er avril 1395 (n. st.), Archives nationales, JJ 232, fol. 26v, n° IIIIXXII.

H. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 17048, p. 653, sans indication de source.

I. Copie partielle du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 38, fol. 32v, « ex chartulario ecclesiae B. Mariae Columbensis prope Novigentum, diocesis Carnotensis ».

J. Copie partielle du commencement du xviie siècle, dans les Mémoires du prieur de Mondonville (Dom Guillaume Laisné), t. X, Bibliothèque nationale, fr. 24133, p. 138, d'après le « vieil cartulaire de Coulombs ».

K. Copie du début du xviiie siècle, Bibliothèque municipale de Saint-Germain-en-Laye, ms. 14 (R 10162), fol. 21v, d'après C.

a. Martène, Amplissima collectio, t. I, col. 683, « ex cartario Columbensi ».

b. Gallia christiana, t. VIII, instr., col. 324, « ex tabulario Columbensi ».

c. J. Depoin, Le prieuré de Saint-Germain-en-Laye. Origines et cartulaire, Versailles, 1895, p. 15, n° III, d'après C.

d. P. Torry, Une paroisse royale. Saint-Germain-en-Laye. Origine et histoire, Mayenne, 1927, p. 300, n° 7, d'après c.

Indiqué : Bibliothèque nationale, fr. 24133, p. 104 (1123).

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. II, p. 524.

Indiqué : Jourdan, Decrusy, Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises..., t. I, 1822, p. 137, n. 31.

Indiqué : J.-C. de Beaurepaire, Saint-Germain-en-Laye et ses environs depuis l'an 1020 jusqu'à nos jours, Paris, 1829, p. 7.

Indiqué : A. Goujon, Histoire de la ville et du château de S. Germain-en-Laye..., Saint-Germain-en-Laye, 1829, p. 7.

Indiqué : Pardessus, Table chronologique, p. 3.

Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 70, n. 43 ; p. 87, n. 41 ; p. 117, n. 17.

Ce diplôme reprend textuellement un long passage de l'acte de Philippe Ier, antérieur d'un demi-siècle, d'où plusieurs maladresses ; à plusieurs reprises, l'adjectif possessif de la première personne (meae, mearum) est employé ici comme précédemment ; la clause relative au colibert Gautier, très vraisemblablement décédé en 1124, n'a pas été modifiée (mais il convient de remarquer qu'elle décide du sort de la descendance de ce personnage). Plus gênante est la mention parmi les prélats, prétendument présents à Saint-Germain-en-Laye en cette occasion, de l'évêque de Meaux Manassès, mort au début de 1120, dont le successeur, Bouchard, entra immédiatement en charge. Comme il n'y pas lieu de douter de la sincérité de cet acte, on peut supposer qu'un écrit a été préparé par le destinataire avant 1120 et mis en forme seulement en 1124 ; un indice de cette hypothèse pourrait résider dans le fait que G indique que la liste des grands officiers était placée en marge.

Le présent acte fut confirmé dans les mêmes termes, dès 1143-1144, par Louis VII et son exposé a servi de base à celui du diplôme de Philippe Auguste pour l'abbaye de Coulombs de 1183-1184. Vidimé à plusieurs reprises au cours des xive et xve siècles, comme nous le signalons dans le tableau de la tradition, il est encore mentionné dans l'arrêt du Conseil du 25 septembre 1670, réglant le différend entre l'archevêque de Paris et l'évêque de Chartres à propos de la dépendance de la cure de Saint-Germain-en-Laye.

Nous imprimons en petit texte les clauses empruntées à l'acte de Philippe Ier.


In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Ego Ludovicus, Dei gratia Francorum rex. Universis Dei Ecclesiae cultoribus, tam posteris quam instantibus, et praecipue successoribus nostris, Francorum regibus, certum haberi, firmum teneri volumus quod universa beneficia quae antecessores nostri, Francorum reges, ecclesiae Beati Vincentii et Sancti Germani de Leia, videlicet Robertus rex, qui ecclesiam ipsam a fundamento fundavit, et Henricus rex, filius ipsius, et Philippus, pater noster, contulerunt vel in posterum quilibet concessuri vel donaturi sunt, et nos bona voluntate et utili concedimus et firmamus : in primis totam villam praedictae ecclesiae adjacentem, omnino liberam et quietam, cum sanguine et latrone et omnibus forisfactis in corpore villae factis sive omnibus consuetudinibus de corpore villae moventibus ; omnem quoque decimam vini et annonae meae et avenae quae attinent ad cellarium vel granarium Pissiaci, id est de Trel et de Charlavana et de ipso Pissiaco, et decimam Alvers et annonae et leguminum et avenae undecumque sit ; similiter et decimam annonae meae et avenae et leguminum de Aquilina et omnium crescentiarum mearum, si quae in ea fuerint factae ; molendinum quoque Filiolicurtis et unum modium annonae habendum perpetuo, unoquoque anno, de molendino quem pacto tali Columbenses monachi concesserunt fieri super stagnum Sancti Germani de Leia Bartholomeo de Fulcoio ; terram etiam Gaudine ; similiter et brancas de Leia, quantum necesse fuerit ad focum monachorum, necnon et mortuum lucum, quantum sufficit ad usum monachorum et hospitum suorum, et pasturam totam pecoribus monachorum et etiam hospitum suorum et, ut monachi centum porcos habeant libere discurrentes per totam Leiam, tempore glandium ; vivum etiam nemus, quantum fuerit necessarium ad aedificia monachorum, vel nova facienda vel vetera reparanda ; Galterium quoque colibertum et omnem ejus posteritatem et quinque hospites apud Ruoldicurtem. Haec omnia benigne concedimus monachis Columbensibus Deo sanctoque Germano servientibus. Quae ne in posterum alicujus malivoli possint invidia infirmari vel vetustate deleri, nostri nominis karactere et sigillo signari et corroborari praecepimus. Actum publice apud Sanctum Germanum, presentibus episcopis nostris, Carnotensi videlicet Gaufredo et Manasse Meldensi cum clericis suis, abbate scilicet Stephano de Valeia et Hugone de Leugis praeposito et Galterio de Bonavalle archidiacono et aliis multis. Data per manum Stephani cancellarii. Anno incarnati Verbi millesimo centesimo vicesimo quarto, regni vero nostri decimo septimo, Adelaidis reginae decimo. (Monogramma) Astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. Ꞩ Stephani dapiferi. Ꞩ Gisleberti buticularii. Ꞩ Hugonis constabularii, camerario nullo.

(Locus sigilli)


Localisation de l'acte

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