1126 [après le 3 août]. — Saint-Riquier.
Louis VI confirme, par l'apposition de sa souscription, de son monogramme et de son sceau, la charte d'Anscher, abbé de Saint-Riquier, terminant — conformément à l'arbitrage rendu par le roi — le conflit qui a opposé son abbaye à la commune de Saint-Riquier (dont les statuts avaient été fixés par le roi lors d'un séjour précédent en cette ville) sur l'interprétation de la charte communale. Le comte de Flandre Charles [le Bon] et le sénéchal Étienne [de Garlande] désignent les garants que les bourgeois donnent à l'abbé pour l'exécution de l'accord.
A. Original « consumé en 1719 », autrefois scellé d'un sceau plaqué.
B. Copie du début du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 52, fol. 109, d'après A, aux « archives de l'abbaye de St-Riquier, layette 1re, pièce 1 ».
C. Copie incomplète du début du xiiie siècle, dans le Registre A de Philippe Auguste, Vatican, Ottoboni 2796, fol. 49v.
D. Copie incomplète du début du xiiie siècle, dans le Registre C de Philippe Auguste, Archives nationales, JJ 7, fol. CIv, sous la rubrique : « Carta communie Sancti Ricarii », d'après C.
E. Copie incomplète du début du xiiie siècle, dans le Registre E de Philippe Auguste, Archives nationales, JJ 26, fol. CXIIv, n° IIIIXXV, sous la rubrique : « Carta loquens de communia Sancti Richerii », d'après C.
F. Copie incomplète du xive siècle, dans le Registre B de Philippe Auguste, Archives nationales, JJ 8, fol. LVv, d'après C.
G. Copie incomplète du xive siècle, dans le Registre D de Philippe Auguste, Archives nationales, JJ 23, fol. 138v (anc. fol. VIXXXVV), d'après D.
H. Copie incomplète du xiiie siècle, dans le Registre F de Philippe Auguste, Bibliothèque nationale, lat. 9778, fol. LXXXVv, d'après E.
I. Copie incomplète du xviie siècle, par Fr. Duchesne, Bibliothèque nationale, Collection Duchesne, vol. 78, fol. 145, d'après DE.
J. Copie incomplète de la fin du xviie siècle, Bibliothèque nationale, ms. fr. nouv. acq. 7340 (Collection De Camps, vol. 12), fol. 106, d'après G.
K. Copie du xviiie siècle, par Dom Grenier, Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 27, fol. 95, d'après B.
L. Copie incomplète du xviiie siècle, sous la même cote, fol. 101v, d'après G.
M. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 234, fol. 229, d'après B.
a. Mabillon, Annales ordinis sancti Benedicti, 2e éd., t. VI, appendix, p. 650, sans indication de source.
b. Ordonnances des rois de France, t. XI, p. 184, d'après G (éd. incomplète).
c. Hénocque, Histoire de l'abbaye et de la ville de Saint-Riquier, t. II, Amiens, 1883, p. 495, pièce justificative n° 10, « ex chronicon D. Cotron ».
Fac-similé partiel : Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 52, fol. 111.
Traduction : Bibliothèque nationale, fr. 12036, p. 111.
Traduction : F. Guizot, Histoire de la civilisation en France, 11e éd., t. IV, Paris, 1869, p. 75.
Traduction : Hénocque, op. cit., t. I, Amiens, 1880, p. 408.
Indiqué : Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 176, fol. 33, factum (« Mémoire pour le sieur Pierre-Charles Acloque, bourgeois d'Amiens y demeurant, receveur de la mense abbatiale de l'abbaye royale de Saint-Ricquier, actuellement en économat, intimé ; contre maître Louis Farcy, prêtre, vicaire de la paroisse d'Onneux »).
Indiqué : Pardessus, Table chronologique, p. 3.
Indiqué : A. Wauters, Table chronologique, t. II, p. 136.
Indiqué : A. Thierry, Recueil des monuments inédits de l'histoire du Tiers État. Première série : chartes, coutumes, actes municipaux, statuts des corporations d'arts et de métiers des villes et communes de France. Région Nord, t. IV, Paris, 1870, p. 578.
Indiqué : A. Luchaire, Institutions monarchiques, t. I, p. 112 ; t. II, p. 178, n. 2 et 6.
Indiqué : J. Depoin, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin de Pontoise, Pontoise, 1895, p. 283, n. 186 ; p. 363 ; p. 425 et n. 734.
Indiqué : A. Vermeesch, Essai sur les origines et la signification de la commune dans le nord de la France (XIe et XIIe siècles), Heule, 1966, p. 120 ; p. 122 et n. 339.
Indiqué : Ch. Petit-Dutaillis, Les communes françaises. Caractères et évolution des origines au XVIIIe siècle, 2e éd., Paris, 1970, p. 29.
Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 16, p. 41.
Indiqué : L. Carolus-Barré, Origine et sens du mot « commune », dans Les chartes et le mouvement communal. Colloque régional (octobre 1980)..., Société académique de Saint-Quentin, 1982, p. 91.
In nomine sancte et individue Trinitatis. Amen. Ego Anscherus, Sancti Richarii abbas, et totus monachorum ejusdem sancti conventus notum fieri volumus, tam futuris quam presentibus, quod venerabilis Francorum rex Ludovicus apud Sanctum Richarium venit et causa utilitatis nostre inter homines nostros communiam ibi constituit et statuta illa discessit (sic) ; postea burgenses, in sua multitudine confidentes, consuetudines et jura nostra, videlicet talionem de exercitu regis et pastum ejusdem et mensuras et relegia nostra que ab antiquo tenueramus, nobis auferre conati sunt ; rursus homines curie nostre, ante communiam a fossis, ab excubiis, a talione liberos, omnibus consuetudinibus suis injuste subdiderunt ; unde nos graviter commoti dominum nostrum regem Francie precibus sollicitavimus, ut iterum ad nos rediret et in pristinam libertatem res nostras revocaret et ecclesiam nostram ab exactione et consuetudine injusta liberaret. Rex igitur, nostre depressioni compatiens, ad nos venit omnemque seditionem, que inter nos orta fuerat, ut debuit, sedavit, eo tamen tenore quod :
[1.] Talionem de exercitu regis sive minimam sive magnam, cum evenerit, reddendam et pastum sive minimum sive magnum communiter a burgensibus et rusticis reddendum et mensuras et relegia, sicut ante communiam tenueramus, et consuetudines alias ipsi burgenses amodo libere nobis tenere in perpetuum concesserunt.
[2.] Preter hec vavassores nostros, qui cum armis feodum suum deserviunt, a predictis consuetudinibus, a talione videlicet, a fossis, ab excubiis, assensu burgensium, privavimus.
[3.] Famulos siquidem nostros de pane Sancti Richarii viventes et rusticos omnes extra corpus ville commorantes de communia exire fecimus.
[4.] Si quis liber rusticus in communia intrare voluerit, domino suo jus proprium reddet et terram suam dimittet et sic in communiam intrabit.
[5.] Capite autem censivi Sancti Richarii homines sine assensu abbatis nunquam in eam intrabunt.
[6.] Item in presentia domini regis statutum est, quod comes Pontivensis Willelmus extra communiam in perpetuum habeatur et quod nullus principum habens castrum, sine assensu regis et nostro, in communiam introeat, nec major inter burgenses, sine assensu regis et nostro, amodo statuatur ; et si statutus fuerit, numquam in majoratu suo, nisi quantum nobis placebit, morabitur.
[7.] Preterea Robertus de Mile Burgo et fratres sui prefectura et vicecomitatu et omni potestate perpetuo privabuntur.
[8.] Postremo sancitum est, ne quis burgensium amodo in ecclesiam nostram pro aliqua offensione, nisi tantum orationis causa, unquam introeat, neque campanas nostras pulsare sine assensu nostro ulterius presumat.
Hec omnia ita determinata burgenses fide et sacramento se exequi promiserunt et inde nobis obsides donaverunt, sicut comes Flandrensis Karolus et Stephanus, regis dapifer, qui aderant, viva voce disposuerunt.
Ego igitur Ludovicus, Dei misericordia rex Francorum, hec omnia prescripta statui et confirmavi et, ne possent oblivione deleri vel a posteris infirmari, sigilli nostri auctoritate et nominis nostri karactere subterfirmari precepi. Actum apud Sanctum Richarium publice, anno incarnati Verbi M°C°XX°VI°, regnante Ludovico rege anno vigesimo. Ꞩ Stephani dapiferi. Ꞩ [G]ileberti buticularii. Ꞩ Hugonis constabularii. Ꞩ Alberici chamerarii. Ꞩ Mathei, comitis de Bello Monte. Ꞩ Guidonis de Turre. Ꞩ Nivardi de Pissi. Ꞩ Guillelmi de Tria. Ꞩ Thome Agatonis. Data per manum Stephani cancellarii.
Ꞩ (Crux) regis Ludovici, filii Philippi regis. (Monogramma)
(Locus sigilli)