S.d. [1108, 3 août-1133, fin].
Louis VI abandonne ses droits sur la terre, sise hors de Compiègne et dépendant jusqu'alors du domaine royal, où les clercs [de Saint-Corneille], désireux d'isoler les lépreux pour empêcher toute contagion, ont construit, à l'intention de ces malades, une chapelle, proche de la maison (divisée en cellules) qu'ils ont édifiée également pour eux sur leur propre domaine ; il y ajoute les terres nécessaires à la constitution d'un enclos et à la construction de divers bâtiments et exempte l'ensemble de ses concessions de toute redevance ; enfin, il prescrit que les clercs [de Saint-Corneille], dont dépendra cette maladrerie, devront subvenir à ses besoins spirituels, en lui fournissant un nombre suffisant de prêtres ainsi qu'à ses besoins matériels, en lui affectant les aumônes concédées par les fidèles pour le repos de leurs âmes.
A. Original perdu, autrefois scellé d'un sceau plaqué.
B. Copie du xviie siècle, dans Dom Gillesson, Antiquités de l'église de Compiègne (t. II), Bibliothèque nationale, fr. 24064, fol. 207, d'après A (cet acte est attribué à Louis VII).
C. Copie du xiiie siècle, dans le Cartulaire blanc de Saint-Corneille de Compiègne, Archives nationales, LL 1622, fol. 6, n° Va.
D. Copie du xiiie siècle, dans le fragment du Cartulaire rouge de Saint-Corneille, Bibliothèque municipale de Compiègne, ms. 41, fol. 44, Carte regum, n° VI, sous la rubrique : « Ludovicus rex. De leprosis Compendientibus (sic) ».
E. Copie du xiiie siècle, dans le Cartulaire rouge de Saint-Corneille, Bibliothèque municipale de Compiègne, ms. 281 (autrefois Collection Pouillet à Clermont), fol. 20, sous la même rubrique qu'en D.
F. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 73, fol. 289v, « ex tabulario Compendiensi ».
G. Copie partielle du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Duchesne, vol. 66, fol. 28v, d'après l'un des cartulaires.
H. Copie de 1672, Archives nationales, LL 1623, p. 191, n° 117, d'après D.
I. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 9171, p. 161, n° 120, d'après E.
J. Copie du xviie siècle, dans Dom Bertheau, Histoire de Compiègne, Bibliothèque nationale, lat. 13891, fol. 42, d'après l'un des cartulaires, avec mention de A.
K. Copie du xviie siècle, par Dom Bertheau, Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 21, fol. 156, sans indication de source, certainement d'après l'un des cartulaires.
L. Copie du xviie siècle, dans A. Galland, Matériaux pour un traité des fiefs et droits seigneuriaux, Bibliothèque nationale, fr. 16188, fol. 153, d'après un cartulaire prêté par M. Alard.
M. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, fr. 18082, fol. 200, d'après L.
N. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 17048, p. 420, d'après l'un des cartulaires.
O. Copie du xviiie siècle, dans un recueil de « chartes de la ville de Compiègne », Bibliothèque municipale de Compiègne, ms. 95, p. 76, sans indication de source, probablement d'après l'un des cartulaires.
P. Copie du xviiie siècle, par Dom Grenier, Bibliothèque nationale, Collection de Picardie, vol. 259, fol. 63, sans indication de source, certainement d'après l'un des cartulaires.
Q. Copie du xviiie siècle, par Dom Grenier, sous la même cote, fol. 64, avec mention de B et D.
R. Copie du xviiie siècle, Archives nationales, L 1037, n° 31, sous le titre : « Chartre de Louis VI touchant la léproserie de Compiègne », sans indication de source, certainement d'après l'un des cartulaires.
S. Copie de 1879, Bibliothèque nationale, ms. lat. nouv. acq. 2197, fol. 45, d'après D.
T. Copie du xixe siècle, par de Cayrol, Bibliothèque municipale de Compiègne, ms. 34, p. 155, d'après E.
a. A. Luchaire, Louis VI... Choix de textes inédits, p. 343, sans indication de source.
b. E. Morel, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, t. I, Montdidier, 1904, p. 67, n° XXXII, d'après BCDHI et J.
Indiqué : A. de Marsy, Fragment d'un cartulaire de Saint-Corneille de Compiègne, dans Revue des Sociétés savantes, 6e série, t. IV, 1876, p. 473, n° 6.
Indiqué : M. Harbulot, Cartulaire de Compiègne. Inventaire chronologique et analytique des textes intéressant... la ville de Compiègne..., Compiègne, 1935-1942 (dactyl.), fol. 28 (vers 1112).
Indiqué : A.W. Lewis, Suger's views on kingship, dans Abbot Suger and Saint-Denis. A Symposium [1981], New York, 1986, p. 54, n. 28.
Indiqué : L. Falkenstein, Die Kirche der Hl. Maria zu Aachen und Saint-Corneille zu Compiègne, dans Celica Iherusalem. Festschrift für E. Stephany, Köln-Siegburg, 1986, p. 46 et n. 201.
In nomine Dei omnipotentis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Ludovicus, Dei gratia Francorum rex serenissimus. Inter cetera pietatis opera de quibus ad promerendam peccatorum veniam christianus populus admonetur, misericordia in proximos et in pauperes elemosina locum, sicut scriptum est, obtinent digniorem. Hac igitur habita consideratione, clerus Compendiensis ecclesiae ac per eum ejusdem loci populus universus de infirmis, qui et leprosi vulgo autem lazari nominantur, hoc habuere consilium ut, quia cum reliquis per villam pauperibus ad petendam passim elemosinam vagabantur, ne, secundum quod aiunt phisici, ex cohabitatione morbus ille latius grassaretur, extra villam velut extra castra forent solitusque eis ad ceteros homines inhiberetur accessus. Ne vero nocuisse infirmis, dum sanis consulerent, viderentur, domum eis ad inhabitandum optimam per mansiones plurimas distributam fecerunt, ubi ex suis abundantiis eorum supplere inopiam penitus decreverunt, fecerunt eis et capellam, ubi ad audienda divina mysteria convenirent, ut, sicut corporibus providerent sustentandis, ita quoque animarum saluti necessaria procurarent. Sed quoniam terra, ubi capella constituta est, ad dominium regis pertinebat nec sine assensu ac permissione regis poterat consecrari, petierunt a nobis ut terram illam Domino in usus pauperum donaremus et ab omni exactione liberam faceremus. Nos autem, quia justa poscentibus aurem debemus benivolam commodare, quantum terrae capella occupat, quantum solum determinatis infirmis in atrium quantumque edificiis eorum construendis suffecerit, Deo et pauperibus donando concedimus et ab omni exactione regia in aeternum absolvimus. Volumus etiam atque praecipimus ut, sicut ceterae per totam villam ecclesiae uni subjectae sunt ecclesiae principali, ista similiter eidem per omnia sit subjecta nec sepultura ibi nisi saepedictis infirmis communis habeatur. Tradimus praeterea principalis ecclesiae canonicis liberam potestatem, ut in ministerium pauperum presbiteros ipsi provideant ceteraque pro ratione disponant, oblationes vero et quaecumque pro animabus suis fideles ibi reliquerint, in usus egentium relinquantur. Ad hujus ergo donationis atque dispositionis nostrae auctoritatem et corroborationem sempiternam litteras fieri jussimus, quas majestatis nostrae sigillo fecimus insigniri. S Ludovici regis Francorum.
(Locus sigilli)