1136 [3 août-24 octobre]. — Paris.

Louis VI, en présence et avec l'accord de la reine Adélaïde et de son fils Louis, roi couronné, donne les vignes ayant appartenu à Barthélemy de Montreuil à [son] médecin Obizon, à condition que Gente, femme de ce dernier, en ait l'usufruit sa vie durant.

Référence : Jean Dufour et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes de Louis VI roi de France (1108-1137). Vol. 2 : 1126-1137 et appendices, Paris, 1992, no383.

A. Original. Parchemin scellé d'un sceau pendant. Hauteur à gauche 275 mm, à droite 260 mm (dont 30 mm de repli) ; largeur en haut 205 mm, en bas 210 mm. Archives nationales, K 22C, n° 92.

B. Copie du xviie siècle, dans les « Annales abbatialis ecclesiae Sancti Victoris Parisiensis, auctore R.P. Johanne de Thoulouze », Bibliothèque nationale, lat. 14679, p. 144, sans indication de source.

a. J. Tardif, Monuments historiques, n° 420, p. 232, d'après A.

Indiqué : A. Luchaire, Louis VI, p. 321.

Indiqué : A. Luchaire, Institutions monarchiques, t. I, p. 165, n. 2.

Indiqué : A. Franklin, Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle, Paris-Leipzig, 1906, p. 473.

Indiqué : F. Gasparri, L'écriture des actes de Louis VI, n° 91.

Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 67, n. 7 ; p. 84, n. 6.

Cet acte, en réalité, ne fait que confirmer l'une des clauses du partage intervenu entre Obizon et Gente, après leur séparation.

Plusieurs documents nous renseignent sur Obizon. Médecin d'origine probablement lombarde (comme l'indique son nom), il dut prendre à la cour la succession du médecin juif avignonnais Tsour, attesté en 1122 ; il se maria avec Gente, dont, nous l'avons déjà indiqué, il se sépara dans la maison de Jean de la Barre par sentence prononcée en présence du roi et de la reine. Devenu chanoine à la fois de Notre-Dame de Paris et de Saint-Victor, il se fit transporter, peu avant sa mort (vers 1138-1140), en cette abbaye, à qui il légua ses biens, en particulier un Ancien et un Nouveau Testament avec glose, une maison et des terrains à Paris, près de l'église de Saint-Christophe, ainsi que les vignes situées à Montreuil, dont il est question dans le présent diplôme ; l'obituaire de Saint-Victor mentionne son anniversaire à la date du 19 février. Bien que confirmé par une bulle d'Innocent II (2 juin 1138-1140), ce testament fut contesté par certains chanoines de Notre-Dame de Paris, avant que le doyen de cette église Barthélemy ne donnât satisfaction à Saint-Victor. Une épitaphe rappelait le souvenir d'Obizon, enterré à Saint-Victor près du cloître.

En revanche, nous disposons de peu d'informations sur Gente, mentionnée dans l'obituaire de Saint-Victor à la date du 11 décembre. C'est à elle qu'il convient sans doute d'attribuer la construction d'une maison et d'un four au marché neuf des Champeaux (« quod gallice dicitur le fief de la Rappée »), édifices pour lesquels elle reçut de Louis VII, à la fin de 1137, l'exemption de tous droits : son surnom d'Adelendis, présent dans ce document, indique son appartenance vraisemblable à l'entourage de la reine.

C'est, en revanche, sa fille qui est concernée apparemment par les trois sources suivantes :

— l'acte par lequel elle fait don d'un moulin sous le Grand-Pont aux Templiers de Paris (avril-juin 1147) ; il convient d'y relever le passage « ...pro anima nobilissimi Francorum regis venerandeque memorie Ludovici qui me [Gentam] benignitate regia enutrivit », attestant ses liens étroits avec la famille royale ;

— deux actes non datés de la reine Adélaïde que Genta souscrit comme domicella et puella.


In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen. [2] Ego Lucdovicus, Dei gratia Francorum rex. Notum fieri volumus cunctis fide-[3]-libus, tam futuris quam instantibus, quod vineas quę Bartolomei de Monsteriolo fuerunt [4] nos Obicioni medico jure proprio, libere, in perpetuum possidendas concessimus, ita ut liberam [5] habeat potestatem dandi, vendendi, invadiandi cuicumque et quandocumque voluerit, eo tamen tenore [6] quod uxor ejus Genta, quamdiu vixerit, vinearum illarum fructum habeat. Huic concessioni inter-[7]-fuerunt et assensum prebuerunt Lucdovicus filius noster, jam in regem coronatus, et Adelais re-[8]-gina. Quod ne valeat oblivione deleri, scripto commendavimus et, ne possit a posteris infirma-[9]-ri, sigilli nostri actoritate et nominis nostri karactere subterfirmavimus.

[10] Actum Parisius publice, anno incarnati Verbi M°C°XXX°VI°, regni [11] nostri XX°VIIII°, Lucdovico, filio nostro, in regem coronato anno quarto.

[12] Astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. Signum Ra-[13]-dulfi, Viromandorum comitis et dapiferi nostri. Ꞩ Guillelmi buticularii. Ꞩ [14] Hugonis constabularii. Ꞩ Hugonis chamerarii.

[15] Data per manum Ste-(Monogramma)-phani cancellarii.

(Sigillum appensum)


Localisation de l'acte

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