S.d. [1126, 18 octobre-1137, 1er août].
Lettre patente par laquelle Louis VI, avec l'assentiment de la reine, affranchit de toute domination et exaction Évrard, doyen de Melun, qui a fait oblation de lui-même et de ses biens à l'abbaye de Saint-Victor [de Paris].
A. Original. Parchemin, autrefois scellé d'un sceau pendant. Hauteur 85 mm (dont 10 mm de repli) ; largeur 165 mm. Archives nationales, K 22B, n° 63.
B. Copie du xviie siècle, par A. Duchesne, Bibliothèque nationale, Collection Duchesne, vol. 49, fol. 404, sans indication de source.
a. J. Tardif, Monuments historiques, n° 430, p. 237, d'après A.
Fac-similé : École des Chartes, N.F. 275.
Indiqué : Bibliothèque nationale, lat. 15056 (Répertoire des chartes de Saint-Victor copié par Le Tonnellier, xviie siècle), p. 227.
Indiqué : A. Lecoy de La Marche, Œuvres complètes de Suger, Paris, 1867, p. 370.
Indiqué : O. Cartellieri, Abt Suger von Saint-Denis (1081-1151), Berlin, 1898, p. 134, n° 52.
Indiqué : L. Jacquemin, Annales de la vie de Joscelin de Vierzi, 57e évêque de Soissons (1126-1152), dans Quatrièmes mélanges d'histoire du Moyen Age, Paris, 1905, p. 55, n° LXXXVII.
Indiqué : G. Tessier, Diplomatique royale française, p. 231.
Indiqué : F. Gasparri, L'écriture des actes de Louis VI, n° 94.
Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 12, n. 29.
Cette lettre patente du xiie siècle, dépourvue de date, est de Louis VI et non de Louis VII ; en effet, on sait que ce dernier porta jusqu'en 1154 le titre de dux Aquitanorum en plus de celui de rex Francorum ; or, Algrin, chancelier de l'église de Paris de 1124 à 1156/1157, ainsi que du roi dans les derniers temps de Louis VI et au début du règne de Louis VII de 1137 à 1140, se brouilla avec ce dernier et tomba en disgrâce à partir de ce moment. Ainsi le présent acte est-il antérieur non seulement à 1140, mais aussi à la mort de Louis VI. Quant au terminus a quo, il est fourni par le début de l'épiscopat à Soissons de Joscelin de Vierzy (entre le 18 octobre et le 25 décembre 1126). Ces données chronologiques permettent d'identifier la reine avec Adélaïde de Maurienne, Balduinus, abbé de Saint-Vincent de Senlis, avec Baudouin Ier qui dirigea cette église de 1117 à 1138, Radulfus comes avec Raoul, comte de Vermandois et sénéchal de Louis VI puis de Louis VII.
Contrairement à G. Tessier (loc. cit.) qui estimait ce document aberrant, nous y voyons l'origine des lettres patentes, nouvelle catégorie d'actes appelés à proliférer par la suite ; il se caractérise par l'absence d'invocation verbale, de formule de corroboration, de liste des grands officiers, de monogramme et de date ; il débute par une notification universelle ; vu sa très petite taille, il ne pouvait être scellé que d'un sceau pendant.
Notum sit omnibus quia ego Ludovicus, Dei gratia rex Francorum, Euvrardum, decanum [2] Miliduni, ab omni dominatione, ab omni exactione penitus absolvimus. Ipse vero [3] et se et omnes res suas ecclesię Sancti Victoris concessit et nos quidem assensu reginę [4] hoc ejus donum et volumus et concedimus. Huic concessioni ad testimonium [5] interfuerunt Goslenus Suessionensis episcopus, Suggerius abbas Sancti Dionisii, Bal-[6]-duinus abbas Sancti Vincentii Silvanectensis, Algrinus cancellarius ecclesie Parisiensis, [7] Radulfus, Ascho de Firmitate.
(Locus sigilli)