1118, 6 janvier. — Paris.
Louis VI, qui a donné à sa fille, lors de son mariage avec Guillaume, fils d'Osmond [seigneur de Chaumont-en-Vexin], les biens royaux de Liancourt, confirme aux moines de Saint-Père de Chartres, résidant à Liancourt (qu'il prend sous sa protection), tous leurs droits et possessions — y compris ceux de cette localité — acquis au plus tard deux ans et un jour avant ledit mariage : 1) par cession de Gautier [III, comte de Vexin], l'église haute de Liancourt (dotée de la même franchise que sous lui-même et son père, Dreux), l'emplacement de l'ancien château, la dîme du bétail, le luminaire, la redevance en pain, le droit de sépulture, un four dans la ville basse à l'usage des habitants de la ville basse comme de la ville haute, le droit exclusif d'en construire éventuellement un autre, des terres à mettre en culture, sur la Troësne les deux tiers d'un moulin et une pêcherie, plus une autre à « Nova Villa », le tonlieu qu'il percevait, <la foire de la Saint-Pierre-ès-Liens [1er août], franche de tout autre droit que le tonlieu versé auxdits moines pour les diverses transactions commerciales, avec l'exercice de la justice sur tous les participants (depuis la neuvième heure, le 31 juillet, jusqu'à la tombée du jour, le 1er août)> ; 2) par donation de Dreux de Conflans [-Sainte-Honorine], sept hôtes, une partie du bois appelé « Johanniacus », la moitié des taxes sur tout le cours de la Troësne <jusqu'à son confluent avec l'Epte> ; 3) par cession de Roger, fils de Gauslin, le lieudit « Campiolum » ; 4) par donation de Giroud, fils de Hermer [de Pontoise], huit journaux de la terre du Cornouillet et deux autres le long de la route conduisant à Chaumont[-en-Vexin], deux demi-hôtes à Liancourt ; 5) par cession d'Étienne de Poix, un hôte, plus deux autres occupant un terrain (tenu par moitié avec le roi), la moitié d'un autre terrain (tenu aussi par moitié avec le roi) ; 6) par donation de Robert Bouche, trois journaux de terre.
A. Pseudo-original perdu, autrefois scellé d'un sceau plaqué.
B. Copie du xviiie siècle, par Dom Muley, Bibliothèque municipale de Chartres, ms. 1136, t. IV, fol. 15 (anc. p. 45), d'après A (« copiée sur l'original qui se trouve dans les archives de l'abbaye de Saint-Père de Chartres, armoire 38, coté C »).
C. Copie du xviiie siècle, pour Gaignières, Bibliothèque nationale, lat. 5417, p. 191, sous le titre : « Privilège du roy Louis le Gros pour les franchises et foire du prioré de Léoncour », d'après A (« Abbaye de St. Pierre de Chartres, Arm. cotée : prieuré de Lioncour ; entier »).
D. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Clairambault, vol. 632, fol. 111, d'après A.
E. Copie du xviiie siècle, collationnée par Percier, « conseiller maître à ce commis », Archives nationales, K 177, n° 82 (26), d'après A.
F. Copie du 29 mars 1739, par les « notaires du roy à Chaumont-en-Vexin », Archives départementales de l'Oise, H 11508, d'après « une copie collationnée à son original en parchemin, sain et entier, au trézor de l'abbaye... le vingt septième jour d'octobre l'an mil six cens trente sept ».
G. Copie du xviiie siècle, dans Lévrier, « Preuves de l'histoire du Vexin », Bibliothèque nationale, Collection du Vexin, vol. 12, fol. 50, n° 326 (75 d), d'après C.
H. Copie du xviiie siècle, dans Lévrier, « Preuves de l'histoire du Vexin », Bibliothèque nationale, Collection du Vexin, vol. 20, fol. 95, d'après C.
I. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection du Vexin, vol. 8, p. 289, d'après G.
a. B. Guérard, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père de Chartres, t. II, Paris, 1840, p. 638, n° XXIII, d'après B.
b. J. Dufour, Un faux de Louis VI relatif à Liancourt (Oise), dans Bibliothèque de l'École des chartes, t. 144, 1986, p. 63, n° 8B, d'après BCDE et F.
Indiqué : J. Depoin, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin de Pontoise..., Pontoise, 1895-1909, p. 371.
Nous imprimons indistinctement en petit texte les emprunts aux documents suivants :
Cum de omnium hominum pace procurandum sit regibus, eorum tamen tranquillitati et maxime eos providere oportet qui, propter Deum seculo et sibimet ipsis renuntiantes, solius Dei se servitio manciparunt. Proinde ego, per Dei gratiam Franchorum rex, Hludovicus omnibus regni mei hominibus, tam presentibus quam futuris, notum esse cupio quod, quando filiam meam in uxorem dedi Willelmo, Othmundi filio, cum rebus illis quas apud Leonis Curiam jure regio possidebam, monachos inibi commanentes et eorum res michi retinui, id est mee tutele et defensioni contra omnes qui eis conarentur inferre violentiam, et quicquid annis duobus et die, antequam filiam meam Willelmo darem, possederant, in ea qua possederant libertate possidendum in perpetuum mea auctoritate firmavi et firmo. Haec autem sunt que et ante possederant et tunc possidebant : a comite Walterio, ecclesiam superiorem Leonis Curie ita liberam, sicut ipse et comes Drogo pater ejus possederant, remota omni consuetudine et inquietudine archidiaconi ; et terram intra vallum, sicut olim castrum fuisse dinoscitur ; decimam quoque pecudum atque jumentorum, candelam et panem et sepulturam hominum inibi habitantium ; inferius quoque unum furnum cum agripenno, in quo tunc situs erat, qui omnibus incolis superioribus et inferioribus sit singularis ; qui si solus non sufficit omnibus, nemo alterum superius vel inferius edificare poterit nisi monachi ; terramque per campos ad excolendum, quantum arare poterint ; in Trenna quoque molendini unius duas partes et omnem justitiam unamque piscatoriam in eodem fluvio et alteram in Nova Villa ; teloneum etiam, sicut ipse possederat, excepto terre canonicorum < ; feram quoque in festivitate sancti Petri ad vincula, kalendas augustas, ita liberam, ut nullius ordinis vel conditionis homo emere in ea vel vendere aliquid possit, quin teloneum monachis reddat (unde et ipse comes Walterius, ut nullus in futurum hoc facere renueret, sui proprii equi quem in fera emit teloneum dedit) ; in die autem supradicte fere et ab hora nona pridie kalendarum augustarum, ex terra canonicorum ceterorumque omnium, teloneum, foragium, sanguinem, bannum omnemque forisfacturam omnium hominum venientium ad feram et hoc tamdiu quamdiu lux ipsius diei apparet> ; a Drogone de Cofflente, in Loconis Villa septem hospites, cum quadam parte bosci qui Johanniachus dicitur, atque medietatem tributi, sicut currit Trenna aqua <ab ortu ejus usque ad ipsum locum, ubi cadit in Etam aquam> ; a Rogerio Gauslini, Campiolum terre ; a Giroldo Haimerici, octo jugera in terra Corneleie et duo secus viam que ducit ad castrum Calvi Montis duosque hospites non plenarios in Leonis Curia ; a Stephano de Pice, unum hospitem et medietatem quatuor hospitum unius agripenni, quem mecum communiter possidebat, et medietatem alterius agripenni, quem mecum una similiter possidebat ; a Roberto Buccha, tria jugera terre. Hec omnia et quicquid, in transactis temporibus et amodo usque in finem seculi, monachis Sancti Petri Carnotensis cenobii Leuncurti Deo militantibus legitime datum est vel fuerit, mea regia auctoritate concedo et confirmo et in mea defensione suscipio. Actum est hoc anno incarnati Verbi M°C°XVII°, cicli XIXli XVII, epacta XXVI, concurrentes VII, mense januario, claves autem terminorum XXX, regni nostri anno IX, Adelaidis regine III. Astantibus in palatio nostro Parisius quorum nomina subtitulata sunt et signa. Ꞩ. Anselmi dapiferi. (Crux) Ꞩ. Hugonis constabularii. (Crux) Ꞩ. Gisleberti buticularii. (Crux) Ꞩ. Widonis camerarii. (Crux)
(Monogramma)
Data die dominica, VIII idus januarii, per manum (Locus sigilli) Stephani cancellarii.