1111 [fin mai-2 août]. — Orléans (Palais).

Louis VI, ayant détruit le château [du Puiset], au diocèse d'Orléans, en raison des méfaits commis par ses seigneurs, abolit, à la demande des évêques du royaume, toutes les coutumes indues dont ces seigneurs et leurs agents oppressaient églises et monastères et, prenant sous la protection royale les biens de l'évêché et du chapitre de Chartres ainsi que de l'abbaye de Saint-Père, leur confirme une totale immunité et l'attribution à leur propre usage de tout droit perçu sur eux.

Référence : Jean Dufour et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes de Louis VI roi de France (1108-1137). Vol. 1 : Actes antérieurs à l'avènement et 1108-1125, Paris, 1992, no58.

A. Original perdu.

B. Copie du xiie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 10095, fol. 15, n° XXX, sous la rubrique : « Ne a Puteacensibus dominis aliqua gravamina ecclesie Carnotensis inferantur ».

C. Copie du xiiie siècle, dans le Livre blanc de l'église de Chartres, Bibliothèque nationale, lat. 11062, fol. XIv.

D. Vidimus de Philippe III, donné à Paris en décembre 1284, Bibliothèque nationale, lat. 9221.

E. Copie du xviiie siècle, par Gaignières, Bibliothèque nationale, lat. 5185I, p. 37, sans indication de source (peut-être d'après A).

F. Copie très partielle du xiie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 10094, p. 36 (anc. fol. XXIVv), n° XXX, sous la même rubrique qu'en B.

G. Copie du 5 juillet 1518, collationnée par Jean Lesueur, conseiller ordinaire du duc d'Alençon, Bibliothèque nationale, lat. 9221, n° 3, d'après D.

H. Copie du xvie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 9221, d'après D.

I. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Duchesne, vol. 22, fol. 180v, d'après C.

J. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 72, fol. 266v, d'après B.

K. Copie du xviiie siècle, par Gaignières, Bibliothèque nationale, lat. 5185H, p. 153, d'après C.

L. Copie du xviiie siècle, par Gaignières, Bibliothèque nationale, lat. 5417, p. 45, d'après D.

M. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 11743, fol. 163, d'après B.

N. Copie du xviiie siècle, par Dom de Tanes, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 46, fol. 46, d'après E.

O. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, Collection Moreau, vol. 46, fol. 38, d'après K.

P. Copie du xviiie siècle, par Dom Muley, Bibliothèque municipale de Chartres, ms. 1136, t. I, fol. 250 (anc. p. 577), d'après D.

Q. Copie du xviiie siècle, Archives nationales, K 38 (56), d'après D.

a. B. Guérard, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père de Chartres, t. II, Paris, 1840, p. 719, n° CXLIX, d'après D.

b. Ordonnances des rois de France, vol. supplémentaire, p. 171, d'après E.

c. E. de Lépinois et L. Merlet, Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, t. I, Chartres, 1862, p. 115, n° XXXI, d'après B et F.

Indiqué : Depping, Notice sur deux cartulaires de l'ancienne abbaye de Saint-Père à Chartres, appartenant à la Bibliothèque du roi, à Paris, dans Mémoires ou dissertations sur les antiquités nationales et étrangères publiés par la Société royale des antiquaires de France, t. IX, 1832, p. 157.

Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 131, n. 7.

Indiqué : A.W. Lewis, Suger's views on kingship, dans Abbot Suger and Saint-Denis. A Symposium [1981], New York, 1986, p. 54, n. 27 et 28.

La première guerre du Puiset (qui entraîna la destruction du château), relatée par Suger à la fois dans sa Vita Ludovici Grossi regis et dans le De rebus in administratione sua gestis, est placée par A. Luchaire au cours de l'été 1111 et par H. Waquet quelques semaines plus tôt, à la fin du printemps. A notre avis, elle suivit non seulement l'assemblée de Melun (12 mars 1111), mais encore la cour royale qui condamna Hugues III du Puiset en son absence et que l'on peut probablement identifier avec la cour de Pentecôte (21 mai 1111), tenue à Compiègne.

Le présent diplôme fut en partie repris dans une bulle de Pascal II du 13 avril 1117, puis confirmé par Louis VII en 1143-1144, enfin à nouveau inséré partiellement dans un acte de Philippe Auguste de 1183.


Texte établi d'après BCD et E. Graphies de B.

In nomine sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen. Moribus docemur et legibus, quoniam regni gubernacula regibus ad hoc commissa sunt ut primum bene se regant, deinde regalium et legalium mandatorum contemptores gladio ultore coherceant, quatinus, quod pontificalis auctoritas non sufficit adimplere per sermonem doctrine, hoc perficere studeat regia potestas per severitatem discipline. Quod ego Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, ab interpretibus Scripturarum audiens et pro gratia michi divinitus collata intelligens, admonitionibus et consilio episcoporum regni nostri, statui apud me ut speciali privilegio possessiones ecclesiarum et monasteriorum sub tuitionem regie protectionis susciperem et ab oppressionibus et injustis occasionibus in perpetuum liberarem. Non enim res humane aliter tute et incolumes esse possunt, nisi cum in unum conveniunt ad earum defensionem et jus regium et auctoritas sacrata pontificum. Inde est quod municipium quoddam, in Aurelianensi episcopatu situm, presenti anno destruximus propter importabilem et execrabilem maliciam quam exercebant dominatores ejusdem municipii et eorum ministri in possessionibus sanctorum locorum, que nullo rigore ecclesiastice discipline poterat coherceri. Nos itaque, Dei misericordia preveniente et subsequente, huic malicie cohercende supremam imposuimus manum et ad correctionem omnium secuturorum destructionem predicti municipii in perpetuum reliquimus monumentum. De cetero superest ut, quod Deo prosperante felici successu incepimus, non dissimili fine concludere studeamus et ad peticionem ecclesiarum seu monasteriorum libertatem et immunitatem prediorum eorumdem diu vexatam, diu a Puteacensibus dominis oppressam, in debitum statum principali nostra pietate reformemus. Nominatim ergo propter reverenciam beate Marie et beati Petri, in prediis Carnotensis ecclesie, tam episcopalibus quam canonicalibus, et prediis monasterii beati Petri apostoli pretaxatas oppressiones funditus abolemus, ut neque sub nomine nostre regie majestatis, neque sub nomine alicujus alterius potestatis alique angarie vel violentie inferantur, nulle exactiones, nulla gravamina ingerantur, sed omnis eorumdem utilitas usibus eorum tantum proficiat, pro quorum sustentatione sacratis locis predicta predia fidelium collatione sunt concessa et predecessorum nostrorum astipulatione confirmata. Hoc per succedentia tempora illibatum manere precipimus, hoc pragmatica nostra sanctione firmamus et mandati nostri contemptores ac violatores centum librarum auri exactione multandos esse constituimus. Ad hec, ut testatior sit nostra constitutio, metropolitanis et eorum suffraganeis concedimus, ut pretaxatos decreti nostri contemptores et in hoc majestatem regiam minuentes tamdiu a liminibus Ecclesie extorres faciant, quousque ad plenum satisfactionis remedium confugiant. Actum Aurelianis, in palatio (Crux) publice, anno incarnati Verbi M°C°XI, anno vero consecrationis nostre III°. Presentibus de palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. Ꞩ Anselli de Guerlanda, tunc temporis dapiferi nostri. Ꞩ Hugonis, constabularii nostri. Ꞩ Guidonis, buticularii nostri. Ꞩ Guidonis, camerarii nostri. Quod ne ullatenus infirmari vel irritum fieri valeret, nostri nominis karactere et sigillo firmari et corroborari precipimus.

(Monogramma)

Stephanus cancellarius relegendo subscripsit.

(Locus sigilli)


Localisation de l'acte

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