1112 [fin avril-2 août]. — Étampes (Palais).

Louis VI, à la prière de Thomas, abbé de Morigny, confirme, en présence des grands du royaume, l'acte par lequel Philippe Ier a donné, avec son assentiment, à ce monastère l'église et l'abbaye de Saint-Martin d'Étampes-les-Vieilles, occupée alors par dix chanoines ; ces derniers conserveront leur vie durant leurs prébendes (dont deux sont déjà détenues par les moines de Morigny), sans pouvoir en disposer autrement qu'en faveur de Morigny ; ils sont désormais justiciables de l'abbé de cette église et ont la faculté de devenir moines.

Les chanoines confirment cet acte, en présence du roi, en l'église de Notre-Dame [d'Étampes].

Référence : Jean Dufour et Robert-Henri Bautier (éd.), Recueil des actes de Louis VI roi de France (1108-1137). Vol. 1 : Actes antérieurs à l'avènement et 1108-1125, Paris, 1992, no69.

A. Original perdu.

B. Copie de la seconde moitié du xiiie siècle, dans le cartulaire de Morigny, Bibliothèque nationale, lat. 5648, fol. 10, n° DII, sous la rubrique : « Preceptum Ludovici regis Francorum de Veteribus Stampis ».

C. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, vol. 74, fol. 185, d'après B.

D. Copie du xviie siècle, faite pour Colbert, Bibliothèque nationale, lat. 5439, 2e partie, p. 23, d'après B.

E. Copie partielle du xviie siècle, Bibliothèque nationale, fr. 18082, fol. 248, d'après B.

F. Copie partielle du xviie siècle, Bibliothèque nationale, fr. 16188, fol. 183v, d'après B.

a. Mabillon, De re diplomatica, p. 593, d'après B.

b. B. Fleureau, Les antiquitéz de la ville et du duché d'Estampes avec l'histoire de l'abbaye de Morigny, Paris, 1683, p. 479, sans indication de source.

c. Gallia christiana, t. XII, instr., p. 17, sans indication de source.

d. Ordonnances des rois de France, vol. supplémentaire, p. 179, avec référence à a, b et c.

e. E. Menault, Morigny, son abbaye, sa chronique et son cartulaire, Paris, 1867, pièces justificatives, p. 40, d'après B.

Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. II, p. 426.

Indiqué : É Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 7, n. 2 ; p. 10, n. 12 ; p. 14, n. 46 ; p. 68, n. 14 et 19 ; p. 71, n. 58 et 59.

Indiqué : R.-H. Bautier, Paris au temps d'Abélard, p. 67, n. 5.

Cet acte confirme et reprend en grande partie — en en modifiant toutefois l'ordre des termes — un diplôme de Philippe Ier, déjà approuvé par Louis, alors roi désigné. Contrairement à L. Mirot qui le place, à notre sens, avec trop de précision en janvier 1112 et à A. Luchaire (loc. cit.) qui le date du premier semestre de cette même année, sans plus de précision, nous croyons qu'il fut délivré entre la fin avril (donc postérieurement au séjour de Louis VI à Laon) et le 2 août 1112.

La cession de l'église de Saint-Martin d'Étampes-les-Vieilles à Morigny qu'il entérine est à l'origine d'un grave conflit entre cette abbaye et les chanoines de Notre-Dame d'Étampes.

La date du présent document montre, selon nous, que la chronologie de cet affrontement adoptée par L. Mirot est beaucoup trop resserrée (entre la fin de 1111 et janvier 1112) et qu'il convient donc de suivre également ici A. Luchaire :

Il faut remarquer que pour une raison inconnue (peut-être l'opposition des chanoines occupant Saint-Martin), Thomas et les moines de Morigny ne prirent pas immédiatement possession de Saint-Martin et des autres églises qui leur avaient été concédées à Étampes-les-Vieilles ; pour A. Luchaire, l'occupation de Saint-Martin par Morigny peut être placée entre 1118 et 1127. Un nouveau conflit, bref mais intense, entre les deux communautés eut lieu un peu plus tard, au printemps de 1129 ; lui aussi fut réglé au profit des moines de Morigny.

Nous imprimons en petit texte les passages repris de l'acte de Philippe Ier.


In nomine sancte et individue Trinitatis. Ludovicus, Dei gratia Francorum rex. Notum fieri volumus universis sancte Dei Ecclesie cultoribus et omnibus fidelibus nostris tam laicis quam clericis, presentibus videlicet et futuris, quod Thomas, Maurigniaci abbas, presentiam nostram humiliter expetivit et, ut donum de ecclesia Beati Martini que est apud Veteres Stampas, quod ecclesie Maurigniacensi, meo consilio et assensu, pater meus antea fecerat, confirmarem requisivit. Videns igitur rationabilem viri petitionem, ut elemosina patris mei et mea firma teneretur, donum supradictum coram proceribus nostris, quorum nomina infra describuntur, confirmando renovavi et renovando confirmavi. Ecclesiam ergo Beati Martini de Veteribus Stampis, in qua decem adhuc canonici morabantur, duas etenim jam monachi prebendas obtinebant et omnem abbatiam ejusdem ecclesie que nostra propria fuit monasterio Sancte Trinitatis pro Deo et anime patris mei et mee remedio donavimus et donando possidendam imperpetuum concessimus, eo videlicet tenore ut, sicut in donativo patris mei institutum est, canonici, dum viverent et vellent, prebendas suas canonice possiderent, vendere vero qualibet occasione vel cuiquam relinquere nullo modo valerent, sed loco supradicto, id est Maurigniacensi cenobio, vel viventes sponte sua vel morientes, omni emptore et successore penitus remoto, dimitterent ; justicia vero eorum, quamdiu vixerint, in manu Maurigniacensis abbatis, quippe quia illorum erit abbas, habeatur. Si quis eorum monachus effici voluerit, libentissime suscipiatur. Actum Stampis, in palatio publice, anno incarnati Verbi M°C°XII°, anno vero consecrationis nostre IIII°. Presentibus ac testimonium veritatis perhibentibus quorum nomina subtitulata sunt et signa. Ꞩ. Anselli, tunc temporis dapiferi nostri. Ꞩ. Gisleberti, buticularii nostri. Ꞩ. Guidonis camerarii. Ꞩ. Hugonis, constabularii nostri. Quod ut in posterum vigorem haberet, nostri nominis karactere et sigillo signari et corroborari precepimus. Ꞩ. Pagani, filii Anseli. Ꞩ. Johannis, filii ejus. Ꞩ. Pagani de Buno. Ꞩ. Thedonis, filii Ursonis. Ꞩ. Vulgrini, filii Gohardi. Ꞩ. Ade de Chaalli. Ꞩ. Arnulphi, filii Arrardi. Ꞩ. Herberti, filii Harpini. Ꞩ. Haimonis Nepotis. Stephanus cancellarius relegendo subscripsit. (Locus sigilli)

In ecclesia Beate Marie coram rege et archipresbitero, qui loco archiepiscopi interfuit, hoc concesserunt omnes canonici : Gislebertus Canis, Theobaldus magister, Hugo cantor, Guillelmus Umbaldi filius, Arnulphus clericus, Algrinus filius Guillelmi presbiteri et Guillelmus frater ejus, Galterius clericus, Vallinus filius Arnulphi, Drogo, Herbertus filius Fulconis.


Localisation de l'acte

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