1113 [21 mai-2 août]. — Châlons-sur-Marne (Palais).
Louis VI, pour le repos de son âme, de celles de son père Philippe Ier et de ses ancêtres, fonde l'église de Saint-Victor près de Paris pour des chanoines réguliers. Avec l'assentiment des archevêques, des évêques et des grands réunis à Châlons-sur-Marne, il octroie aux chanoines le droit d'élire librement leur abbé, auquel l'évêque de Paris ne pourra pas refuser la consécration, et leur cède les biens et bénéfices suivants : la « villa » de Puiseaux, en Gâtinais (in territorio Nantonensi), avec un marché hebdomadaire ; l'eau de l'Essonne, proche de cette « villa » ; Orgenoy, en Melunais, avec ses dépendances ; un des moulins royaux d'Étampes-les-Vieilles ; vingt arpents de prés à Corbeilles, près de Château-Landon ; Boissy[-aux-Cailles], près de Larchant, la voirie, achetée par le roi à Tescelin de Buno, ainsi que les biens royaux ; la « villa » de Bucy[-le-Roi] en Orléanais, avec ses dépendances ; à Fontenay[-sous-Bois], en Parisis, deux charruées de terre, cinq hôtes, dix sous de cens et un pressoir et demi ; à Montreuil, près dudit Fontenay, une charruée de terre et un hôte ; la moitié de la terre et des serfs d'Ury que les chanoines de Saint-Séverin de Château-Landon avaient échangée avec Philippe Ier contre les coutumes (autres que trois corvées par an), qu'il percevait à « Brolium », « villa » desdits chanoines sise près de Puiseaux ; tous les biens dépendant du fisc royal en ce même lieu d'Ury, ainsi que lesdites corvées [autrefois réservées à « Brolium »] ; l'église de Notre-Dame de Puiseaux ; l'autel d'Amponville, avec l'enclos et la moitié de la grande dîme ; les pains attribués à l'autel d'Échilleuses. Il concède en outre à Saint-Victor sur toutes les terres susdites : 1) directement les droits appartenant au roi ; 2) par l'intermédiaire de Daimbert, archevêque de Sens, les églises et biens ecclésiastiques. Il approuve aussi toute cession future d'alleu ou de fief faite en faveur de cette église. Enfin, cette dernière pourra affranchir ses serfs et ses serves sans solliciter l'autorisation royale.
A1. Original. Parchemin scellé d'un sceau plaqué. Hauteur à gauche 720 mm, à droite 700 mm ; largeur en haut 595 mm, en bas 575 mm. Archives nationales, K 21B, n° 8a (Musée, AE II, 131).
A2. Copie en forme d'original. Parchemin, autrefois scellé d'un sceau pendant sur courroie de cuir. Hauteur 725 mm (dont 35 mm de repli) ; largeur 460-475 mm. Archives nationales, K 21B, n° 8b.
B. Copie du xiiie siècle, dans un cartulaire de Saint-Victor, Archives nationales, LL 1450A, fol. 1, sous la rubrique : « De fondatione et dotatione ecclesie nostre ».
C. Copie du xve siècle, dans un autre cartulaire de Saint-Victor, Bibliothèque nationale, lat. 14672, fol. 1, sans indication de source.
D. Copie du 15 juillet 1599, Archives nationales, S 2099, n° 16, d'après A1.
E. Copie du xvie siècle, dans un cartulaire de Puiseaux, Archives nationales, S 2150, n° 13, sous le titre : « Littera translationis canonicorum de Putheolis ad Sanctum Victorem », sans indication de source.
F. Copie du xvie siècle, Archives nationales, L 905, n° 24, fol. 3, sous le titre : « Littera translationis canonicorum de Putheolis ad Sanctum Victorem », sans indication de source, peut-être d'après E.
G. Copie incomplète du xvie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 12831, fol. 43, sans indication de source.
H. Copie du xviie siècle, dans les « Annales abbatialis ecclesiae Sancti Victoris Parisiensis, auctore R.P. Johanne de Thoulouze », Bibliothèque nationale, lat. 14679, p. 12, d'après A1 ou A2.
I. Copie du xviie siècle, dans les « Antiquitatum regalis abbatiae Sancti Victoris Parisiensis libri duodecim, auctore R.P. Johanne de Thoulouze », Bibliothèque nationale, lat. 14677, fol. 8v, sous le titre : « De fundation abbatiae Sancti Victoris Parisiensis per regem Ludovicum VI », sans indication de source.
J. Copie du xviie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 14678, fol. 10, d'après I.
K. Copie incomplète du xviie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 14686, fol. 1, d'après I.
L. Copie incomplète du xviie siècle, par A. Duchesne, Bibliothèque nationale, Collection Baluze, vol. 55, fol. 260, d'après H.
M. Copie de la fin du xviie siècle, Bibliothèque nationale, ms. fr. nouv. acq. 7340 (Collection De Camps, vol. 12), fol. 155, avec référence à e, g et i.
N. Copie du 5 avril 1710, Archives nationales, S 2131, n° 1, d'après A1 ou A2.
O. Copie du xviiie siècle, collationnée par Percier « conseiller maître à ce commis », Archives nationales, K 181, 15bis, d'après A1.
P. Copie du xviiie siècle, par Brussel « conseiller secrétaire du roy, maison, couronne de France et de ses finances », Archives nationales, K 21B, n° 8C, sans indication de source.
Q. Copie du xviiie siècle, Bibliothèque nationale, lat. 14615, fol. 375v, d'après A2.
R. Copie du xviiie siècle, Archives nationales, S 2132, n° 4, d'après A1.
S. Copie incomplète du xviiie siècle, par le chanoine Afforty, Bibliothèque municipale de Senlis, Collection Afforty, vol. 1, p. 456 (452), sans indication de source.
a. P. Bonfons et J. Du Breul, Les antiquitéz et choses plus remarquables de Paris..., Paris, 1608, fol. 213v, d'après G (éd. incomplète).
b. R. Choppin, De sacra politia forensi libri III, Paris, 1609, p. 408, sans indication de source (éd. incomplète).
c. J. Du Breul, Le théâtre des antiquités de Paris, 3e éd., Paris, 1639, p. 318, d'après A2.
d. J. de Thoulouse, Abrégé de la fondation de l'abbaye S. Victor lez Paris, Paris, 1640, p. 1, d'après A1.
e. Cl. Malingre, Les antiquitéz de la ville de Paris, Paris, 1640, p. 431, d'après A1.
f. Ph. Labbe, Alliance chronologique, t. II, Paris, 1651, p. 600, d'après B (éd. incomplète).
g. C.E. Du Boulay, Historia universitatis Parisiensis, t. II, Paris, 1665, p. 37, sans indication de source (1115).
h. Le Maire, Paris ancien et nouveau, t. II, Paris, 1685, p. 386, sans indication de source (éd. partielle).
i. G. Dubois, Historia ecclesiae Parisiensis, t. I, Paris, 1690, p. 795, sans indication de source.
j. M. Félibien, Histoire de la ville de Paris, t. III, Paris, 1725, p. 56, d'après A1 ou A2.
k. Martène, Amplissima collectio, t. VI, col. 217, d'après G.
l. Gallia christiana, t. VII, instr., p. 46, n° LV, sans indication de source.
m. Mansi, Concilia, t. XXI, col. 88, d'après l.
n. Ordonnances des rois de France, vol. supplémentaire, p. 183, avec référence à a, c, d, e, f, g, h, i, j, l.
o. J. Tardif, Monuments historiques, n° 357, p. 204, d'après A1.
p. R. de Lasteyrie, Cartulaire général de Paris, n° 163, p. 187, d'après A1.
q. F. Gasparri, Études sur l'écriture de la chancellerie royale française, p. 302, n° 1, d'après G.
r. J. Ehlers, Hugo von St. Viktor. Studien zum Geschichtsdenken und zur Geschichtsschreibung des 12. Jahrhunderts, Wiesbaden, 1973, p. 178, n° 1, d'après A1.
Traduction : F. Bonnard, Histoire de l'abbaye royale et de l'ordre des chanoines réguliers de Saint-Victor de Paris, t. I, Paris, 1907, p. 13.
Indiqué : F.-J. Chasles, Dictionnaire universel, chronologique et historique de justice, police et finances distribué par ordre de matières, contenant tous édits, déclarations du roy, lettres patentes... rendus depuis l'année 600 jusques et compris 1720..., Paris, 1725, t. I, p. 4.
Indiqué : Bréquigny, Table chronologique, t. II, p. 433 (1113) et 449 (1115).
Indiqué : A. Luchaire, Institutions monarchiques, t. I, p. 92, n. 2 ; p. 99, n. 2 ; p. 231, n. 1 et 2 ; p. 266, n. 4 ; t. II, p. 107, n. 1.
Indiqué : A. Giry, Manuel de diplomatique, p. 640, n. 1.
Indiqué : G. Fourquin, Le domaine royal en Gâtinais d'après la prisée de 1332, Paris, 1963, p. 310, n. 74 ; p. 324, n. 163.
Indiqué : J. Châtillon, Théologie, spiritualité et métaphysique dans l'œuvre oratoire d'Achard de Saint-Victor. Études d'histoire doctrinale précédées d'un essai sur la vie et l'œuvre d'Achard, Paris, 1969, p. 58 et n. 19.
Indiqué : F. Gasparri, L'écriture des actes de Louis VI, n° 14.
Indiqué : É. Bournazel, Le gouvernement capétien, p. 11, n. 19 et 20 ; p. 141, n. 65.
Indiqué : J.-P. Willesme, Les origines de l'abbaye de Saint-Victor de Paris à travers ses historiens des XVIIe et XVIIIe siècles, dans Bulletin philologique et historique (jusqu'en 1610) du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1977 [1979], p. 103 et n. 9.
Indiqué : R.-H. Bautier, Quand et comment Paris devint capitale, dans Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 105e année, 1978 [1979], p. 37, n. 114.
Indiqué : R.-H. Bautier, Paris au temps d'Abélard, p. 42, n. 3.
Indiqué : J.-P. Willesme, Saint-Victor au temps d'Abélard, dans Abélard en son temps, Paris, 1981, p. 101 ; p. 104 et n. 3.
Indiqué : D. Lohrmann, Kirchengut im nördlichen Frankreich, Bonn, 1983, p. 165, 171.
Indiqué : A.W. Lewis, Suger's views on kingship, dans Abbot Suger and Saint-Denis. A Symposium [1981], New York, 1986, p. 53, n. 20.
Indiqué : M. Schoebel, Archiv und Besitz der Abtei St. Viktor in Paris, Bonn, 1990, p. 89-90 ; p. 97 ; p. 101 ; p. 122 ; p. 124 ; p. 134 et passim.
Indiqué : R.-H. Bautier, Les origines et les premiers développements de l'abbaye Saint-Victor de Paris, dans L'abbaye parisienne de Saint-Victor au Moyen Age..., Paris-Turnhout, 1991, p. 33-34.
Fondée sur un site mérovingien, l'abbaye de Saint-Victor ne prit pas la suite d'un prieuré de Saint-Victor de Marseille, comme l'écrit Aubry de Trois-Fontaines, mais d'un ermitage, appelé cella vetus dans l'épitaphe de Louis VI apposée par les Victorins dans leur cloître, ermitage où s'était retiré Guillaume de Champeaux à partir de 1108. Il n'est pas certain que la mention ex rebus Sancti Victoris, présente dans un diplôme de Henri Ier de 1045 pour Saint-Magloire, s'applique à l'emplacement de la future église, ni que cette dernière ait été occupée par des chanoines réguliers venus de Saint-Quentin de Beauvais. D'un autre côté, l'expression ęcclesia Beati Victoris quę juxta Parisiorum civitatem sita est de l'acte publié ici a non seulement une valeur juridique, mais aussi archéologique, et la construction de l'abbaye fut probablement entreprise, comme le croit J.-P. Willesme, durant le séjour de Guillaume de Champeaux (1108-1113).
Le diplôme de Louis VI reproduit presque intégralement, nous l'avons déjà dit, l'acte de fondation de Notre-Dame de Puiseaux (n° 64). Quelques différences sont cependant à noter : il n'est plus question ici de la chapelle de Larchant ; en revanche, Saint-Victor reçoit la voirie de Boissy-aux-Cailles ainsi que des biens à Montreuil, dont il n'est pas fait mention dans l'acte précédent ; il faut remarquer surtout que l'échange de biens à Ury contre d'autres à Fontenay-sous-Bois prévu en 1112 entre le roi et Saint-Maur-des-Fossés n'a pas été suivi d'effet, car Louis VI concède à Saint-Victor les biens de Fontenay dans le cas présent.
Cet acte fut confirmé par Pascal II, à la demande de Louis VI, le 1er décembre 1114, puis par Louis VII en 1137.
Nous imprimons en petit texte les passages empruntés au n° 64.
Texte établi d'après A1.
In nomine sanctę et individuę Trinitatis. [2] Quoniam, Deo disponente, bona quę temporaliter agimus et contra adversarium nostrum arma sunt inexpugnabilia et ęternę hereditatis indubitanter nobis adquirunt premia, ratio consulit, necessitas [3] exigit ut, « dum tempus habemus, bonum [ad omnes], maxime autem [ad domestic]os fidei, operemur », ut « pauperes spiritu » nostrę largitatis munificentia n[ecess]itatis optineant remedium et nostra fragilitas, eorum orationibus [4] adjuta, in districto examine Judicem sibi misericordem i[nve]niat a[c propici]um. Elemosina enim, [teste] Scriptura, et « oratio justi assidua » [vici]orum incentiva extinguere et Deum, cujus imaginem portamus, valet [5] inoffensum reddere, in cujus manus durum et horrendum est inci[dere]. Illustris vero memorię antecessores nostri, quorum excellentia, [quorum] virtute regnum Francorum usque in hodiernam diem floruit, ad laudem [6] et gloriam Dei, « cui servire regnare est », multas in regno nostro ęcclesias fundaverunt et immensis eas donariis honorare decreverunt, [elemosi]nis quidem peccata redimentes et amicos in ęterna tabernacula [7] facientes. Ego igitur Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, antecessorum nostrorum exemplis informatus et, accusante conscientia, diem extremi examinis ante oculos reducens, ob remedium animę nostrę, [8] pro salute etiam patris nostri Philippi regis et antecessorum nostrorum, in ęcclesia Beati Victoris quę juxta Parisiorum civitatem sita est, consultu quidem archiepiscoporum et episcoporum et optimatum regni nostri, canonicos [9] regulariter viventes ordinari volui, qui videlicet tam pro nobis quam pro salute regni nostri Dei misericordiam implorarent et memoriam nostri et nostrorum antecessorum in suis orationibus haberent. [10] Et ne cura temporalis necessitudinis fratrum spiritale propositum ad exteriorum sollicitudinem inclinaret, eandem prefatam ęcclesiam nostrę largitatis beneficio dotavi et ditavi. Convenientibus vero in unum Cathalauni [11] archiepiscopis, episcopis, comitibus et cęteris nostri regni optimatibus, communi assensu diffinivimus, quatinus predicti canonici de grege suo vel de alia ęcclesia quem vellent sibi abbatem eligerent, ita tamen quod in illa abbatis [12] electione nec regis assensum quererent nec regis auctoritatem ullatenus expectarent nulliusque alterius personę voluntatem vel laudem attenderent, sed quem Deus eis concederet, inconsulto, ut diximus, rege vel qualibet [13] alia persona canonice eligerent, et Parisiensi episcopo inrefragabiliter consecrandum offerent. Promulgavimus etiam in eodem conventu villas, predia et cętera beneficia, quę ad usum canonicorum prefatę contulimus ęcclesię, [14] et hęc omnia perpetuo jure, perpetua libertate eis habenda concessimus, nichil potestatis, nichil nostri juris reservantes nobis, sed omnia, quę ad nos pertinere videbantur, eis omnino emancipantes, hęc scilicet : Puteolis [15] villam, quę est in territorio Nantonensi, cum servis et ancillis, cum feodis militum, cum terris cultis et incultis, cum vineis et silvis, cum omnibus ad eam pertinentibus ; mercatum etiam in eadem villa fieri per singulas [16] ebdomadas regia potestate in perpetuum annuimus ; aquam etiam quę proxima est eidem villę, quę scilicet aqua Essonia vocatur ; omnia, inquam, ista quemadmodum possidebam, eis perpetuo possidenda concessimus ; [17] Orgeniacum etiam, quod in territorio Milidunensi situm est, cum servis et ancillis et cęteris omnibus, que ibidem possidebam, huic dono adjunximus ; unum etiam ex molendinis nostris, qui sunt apud Veteres [18] Stampas, predictis canonicis perpetuo possidendum tradidimus ; apud Corbellas etiam, juxta Castrum Nantonis, viginti arpennos pratorum ; et viaturam de Bussiaco, quam a Tescelino Bunocensi [19] comparavimus et quicquid apud idem Bussiacum, quod juxta Liricantum situm est, habebam ; Buciacum insuper villam, quę in territorio Aurelianensi sita est, cum servis et ancillis, cum omnibus appendiciis suis ; [20] hęc omnia, inquam, eisdem canonicis plena libertate perpetuo optinenda annuimus ; apud Fontanetum etiam, in territorio Parisiensi, terram duabus carrucis sufficientem et quinque hospites et Xcem solidos census [21] in eadem villa, partim a supradictis hospitibus, partim ab alia terra ; et ibidem torcular unum et dimidium cum pressuris ad ea pertinentibus ; et apud Musteriolum, quod est juxta idem Fontanetum, terram unius [22] carrucę cum uno hospite prefatę contulimus ęcclesię. Preterea sciendum est quod canonici Sancti Severini de Castro Nantonis apud Uriacum villam terram, servos et ancillas antiquitus possidebant, medietatem cujus [23] possessionis predecessori nostro, regi videlicet Philippo, sano usi consilio concessere ; hac scilicet commutatione quod idem Philippus, noster predecessor, pro hac concessione eisdem canonicis Sancti Severini omnes [24] consuetudines, quas apud Brolium, eorundem canonicorum villam juxta Puteolis sitam, juste vel injuste optinere videbatur, preter corvatas ter in anno, omnino remisit ; preter hęc etiam apud predictum Uriacum terram [25] ad fiscum nostrum pertinentem possidebamus, quam scilicet terram cum medietate supradictę possessionis, cum predictis etiam corvatis, praefatę Sancti Victoris ęcclesię plena libertate in perpetuum habenda tradidimus. Notum etiam [26] omnibus fieri volumus quia ęcclesiam Beatę Marię de Puteolis et altare de Amponivilla cum toto atrio, cum medietate magnę decimę, cum terra insuper nostri juris in eadem Amponivilla existente, panes etiam ad altare [27] de Eskagosa pertinentes, omnia quidem ista sicut optinebamus, prememoratis canonicis regularibus ex integro possidenda concessimus. Ut autem prefata Sancti Victoris ęcclesia prescripta nostrę largitatis beneficia [28] legitimo haberet dono, legitimo optineret ordine, ea quę regii juris, quę nostrę erant procul dubio potestatis, eidem ęcclesię inviolabiliter optinenda nostra manu tradidimus. Ecclesias vero et quę juris ęcclesiastici [29] sunt, in manu Dainberti, Senonensis archiepiscopi, reddidimus ; ipse autem, utilitati fratrum providens, pretaxatis regularibus eadem omnino concessit. Confirmatum est etiam in supradicto episcoporum ac procerum [30] nostrorum conventu, quod quicumque alodia sua, quę sub nostra tutela sunt, vel quicquid quod ad fiscum vel feodum nostrum attinet, eisdem regularibus impartiri voluerit, diligenter annuimus et regia auctoritate confirmamus. Annuimus [31] etiam quod, si aliquos ex servis vel ancillis suis prefati canonici manumittere voluerint, nostro super hoc assensu minime requisito, quos vel quot voluerint servos vel ancillas jugo servitutis absolvant et perpetuę [32] libertati tradant, remota scilicet omni calumpnia et sopita totius retractionis (sic) molestia. Illud insuper summopere determinavimus et determinando diffinivimus quod omnia quę superior continet pagina eo jure, [33] ea libertate qua tenuimus, predicta Sancti Victoris ęcclesia in ęternum possideat et hoc preceptum nostrum, quod nostri nominis caractere signavimus, insignum et argumentum perpetuę firmitatis optineat, in supradictis tamen [34] omnibus salva auctoritate, salvo jure, salva debita oboedientia Senonensis archiepiscopi et Parisiensis episcopi.
(Col. 1)
(Crux) Dainberti, Senonensis archiepiscopi.
(Col. 2)
(Crux) Signum Rudulfi (sic), Remorum archiepiscopi.
(Crux) S. Ludovici regis.
(Crux) Signum Lisiardi, episcopi Suessionensis.
(Col. 3)
(Crux) Signum Ivonis, Carnotensis episcopi.
(Crux) Signum Manasse, Meldensis episcopi.
(Crux) Signum Huberti, Silvanectensis episcopi.
(Col. 4)
(Crux) Signum Gualonis, Parisiensis episcopi.
(Crux) Signum Johannis, Aurelianensis episcopi.
(Crux) Signum Godefridi, Ambianensis episcopi.
(Crux) Signum Autissiodorensis episcopi, Humbaudi.
(Crux) Signum Philippi, Trecensis episcopi.
[35] Auctum Catalaunis, in palatio publice, anno Incarnationis dominicę MCXIII, anno vero regni nostri V.
[36] Data per manum domni Stephani cancellarii. Ꞩ. Anselli, tunc temporis dapiferi nostri. Ꞩ. Hugonis constabularii. Ꞩ. Widonis camerarii. Ꞩ. Gisleberti buticularii.
(Sigillum placatum)