[1218, août.].

Philippe Auguste fait savoir au pape Honorius III qu'il est décidé à entreprendre une grande croisade contre les Albigeois. Il lui demande de prendre sous sa protection ses biens et ceux des croisés, et de soutenir l'entreprise au moyen du vingtième levé dans le royaume de France.

Référence : Michel Nortier et Charles Samaran (éd.), Recueil des actes de Philippe Auguste roi de France. Vol. 4 : Années du règne 37 à 44 (1er novembre 1215 - 14 juillet 1223), Paris, 1979, no1538.

A. Original perdu.

Indiqué : Deux lettres du pape Honorius III au roi, toutes deux des nones de septembre, 3e année du pontificat (5 septembre 1218), la première accordant la protection du Saint Siège, la seconde la moitié du produit du vingtième dans les diocèses dont les évêques ne sont pas croisés ; copies contemporaines dans le 2e registre d'Honorius III, Archives du Vatican, registre n° 10, fol. 11 v°, nos 49 et 50 ; édition Recueil des historiens de la France, t. XIX, respectivement pp. 671 et 669. (Cf. P. Pressutti, Regesta Honorii papae tercii, t. I, nos 1614 et 1615.)


Texte de la première lettre :

« Ex eo conj(i)citur te ad succurrendum negotio fidei et pacis in partibus Tholosanis magnum juxta magnificentiam tuam proposuisse facere apparatum, quod interim protectionem ac tutelam apostolice sedis tibi ac tuis dignanter exposcere voluisti, qui non solum tua sed etiam aliena brachii tui potentia protectione protegis et tueris. Nos igitur regie petitioni benignum impertientes assensum... »

Texte de la seconde lettre :

« Deo... gratiarum referimus actiones quod, antequam littere nostre, quibus tuam incitare magnificentiam studebamus ad perfidorum Tholosanorum et suorum complicum malitiam comprimendam, tibi fuerint presentate, tu divino spiritu incitatus id faciendi propositum assumpsisti, sicut littere tue nobis exhibite declararunt. Sane, quod per easdem litteras postulasti, ut de vicesima regni Francie et aliis collectis et colligendis ibidem huic subvenire negotio curaremus, animum nostrum quasi quadam perplexitate perstrinxit... »