NS.

Pièce complémentaire

[Pas d'édition disponible.]

Référence : Michel Nortier et Jean Favier (éd.), Recueil des actes de Philippe Auguste roi de France. Vol. 5 : Supplément d'actes, actes perdus, additions et corrections aux précédents volumes, Paris, 2004, no1885.

[Pas de tableau de la tradition.]


Mon confrère M. Ghislain Brunel, Conservateur en chef aux Archives nationales, me signale, au moment même où sont corrigées les dernières épreuves — et je l'en remercie vivement — qu'un acte malheureusement très incomplet, figurant au premier folio du Cartulaire-chronique de Saint-Georges d'Hesdin (Archives départementales du Nord, 1 H 1757), de la fin du XIIe siècle, pourrait très bien être un mandement de Philippe Auguste.

En voici le texte tel que l'a édité Robert Fossier, Cartulaire-chronique du prieuré Saint-Georges d'Hesdin, Paris, 1988, p. 39 :

Or en examinant les actes de ce cartulaire relatifs aux possessions du prieuré à Vailly (p. 230-238), on s'aperçoit que l'un d'eux, le n° 444, une notice datée de 1182, donne entièrement la clef de ce mandement, car son objet correspond tout à fait aux quelques données qui ressortent du texte très incomplet réédité ci-dessus. On peut, grâce à cette notice très détaillée, restituer, non pas le texte même du mandement, mais les faits précis auquel il fait allusion : le roi, s'adressant au maire de Vailly, Thierry, aux jurés et à toute la commune de ce village, leur fait savoir qu'Anseau de Valenciennes et sa femme Marie, habitant dans ce lieu et n'ayant pas d'héritiers, se sont donnés avec tous leurs biens à l'église de Saint-Georges, mais qu'ils conservent la jouissance de leur aumône leur vie durant moyennant un cens de cinq muids de vin chaque année. Le roi prie les destinataires de sa lettre de faire en sorte que personne ne s'oppose au versement de cette rente qui, vu la double garantie précisée, ne peut qu'être assise sur du profit public.

Du fait que le prévôt du roi à Vailly, Hugues, et celui de Senlis, Geoffroy, mettent le donateur et ses biens sous la protection du roi et sous la « paix » de la commune, il n'y a guère à douter que le mandement confirmant cet accord émane de Philippe Auguste. Le document est donc postérieur à la date du contrat qui s'est déroulé en deux temps, le second le 16 décembre 1182, et on peut dès lors le rapprocher d'un autre mandement adressé par Philippe Auguste en mars 1183 au prévôt de Laon et à la commune de Vailly pour leur faire savoir qu'il a pris sous sa protection les biens que les moines possèdent dans leur territoire (cf. Recueil des actes de Philippe Auguste, t. I, n° 78). Un seul point étonne un peu ; c'est l'emploi de l'interjection « o » que nous n'avons jamais rencontrée dans les actes du roi. Il pourrait s'agir d'une lecture erronée qu'explique le mauvais état du document.